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Vincent Duvignac (2/2) : « Le surf est assez ingrat comme sport »

SURF. Championnats de France. Sacré pour la troisième fois de sa carrière dans la catégorie open hier, Vincent Duvignac semble avoir pris une autre direction. Le fait d’être à 100% de janvier à décembre ne lui convenait plus tellement. « C’est très dur de se qualifier dans l’élite » déclare-t-il.
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Crédit photo : Fédération Française de surf

Partie 1 : « J’ai réussi à me remettre focus »

cultureSPORT : Vous avez mis votre carrière professionnelle entre parenthèses : pourquoi ?

Vincent Duvignac : Pour plusieurs raisons. J’ai un enfant de trois ans et demi et ça a changé mes priorités. Si on veut faire le tour pro, ça demande énormément de temps, beaucoup d’investissements en termes d’énergie et de budget. Il faut être à 100% sinon c’est un peu du gaspillage. Dorénavant, je préfère partir en voyage pour surfer des vagues qui me conviennent, faire des images en faisant du free-surf. Le tout en accord avec mes sponsors. J’ai cette grande chance-là.

cultureSPORT : Vous êtes trop cadrés en compétition ?

Vincent Duvignac : Le surf est assez ingrat comme sport : on s’entraîne énormément et au final, il n’y a qu’un seul vainqueur. C’est très dur de se qualifier dans l’élite. Il faut être à 100% de janvier jusqu’à décembre et c’est quelque chose qui ne me convenait plus trop. J’avais tout simplement envie de savoir pourquoi j’avais commencé à surfer : par pur plaisir et pour m’amuser à chaque fois.

cultureSPORT : Le surf, sport olympique : comment avez-vous accueilli la nouvelle ?

Vincent Duvignac : Forcément, ça divise. Mais je pense que c’est une bonne nouvelle. Plus que de populariser le surf, ça va amener plus de professionnalisme. J’espère surtout qu’on va pouvoir amener le vrai esprit surf dans le monde olympique. On n’est pas un sport comme la natation ou le foot. Notre base, c’est pourquoi on fait tous du surf ? C’est parce qu’on aime l’océan, s’amuser. C’est vraiment du plaisir.

cultureSPORT : Du coup, est-ce que les Jeux de Tokyo peuvent-ils devenir un objectif ?

Vincent Duvignac : Ca va être compliqué. Je crois qu’il n’y aura qu’un seul représentant par nation et forcément ça sera celui qui sera sur le tour professionnel. Mais après, il reste des championnats du monde. Il y a des sélections et j’espère pouvoir rester actif et au niveau pour accéder à ces compétitions-là.

cultureSPORT : C’est envisageable de vous revoir, ici même, l’an prochain, pour les Mondiaux ?

Vincent Duvignac : J’espère ! Si la Fédération revoit ses critères de sélection, qu’ils ne sélectionnent pas seulement les surfeurs qui font le tour pro, ça sera envisageable. J’aimerais en tout cas.

cultureSPORT : Où vous situez-vous sur le tour européen ?

Vincent Duvignac : Je n’ai fait que trois étapes, donc je suis assez loin. L’an prochain, je ne sais pas ce que je vais faire comme étapes. Je sais que je n’ai jamais aussi bien surfé que maintenant. J’aimerais bien avoir un retour de la fédé pour être sélectionnable.

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno – n.greno@culturesport.net) à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques)

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