LA SPORTIVE DU MOIS DE JANVIER 2016. Comment passer à côté ? Comment ne pas aborder l’exploit majuscule réalisé par Angélique Kerber dans l’enceinte de la Rod Laver Arena de Melbourne ? Impossible… Steffi Graf connait enfin son héritière.
En sauvant une balle de match lors du premier tour, Angelique Kerber ne s’imaginait peut-être pas soulever le trophée de l’Open d’Australie deux semaines plus tard. Et pourtant. A un point de la sortie dès sa première rencontre face à la Japonaise Misaki Doi, l’Allemande s’est retrouvée à côtoyer les extrêmes en glanant les 2000 points WTA alloués à la lauréate du tournoi, suite à sa victoire en finale contre Serena Williams. Excusez du peu. Grâce à cette premier succès en Grand Chelem, la joueuse Brêmoise se retrouve du même coup dauphine de l’Américaine au ranking mondial.
Son tournoi
Premier tour : bat Misaki Doi (Jap, 64e mondiale) 6-7, 7-6, 6-3. Deuxième tour : bat Alexandra Dulgheru (Rou, 61) 6-2, 6-4. Troisième tour : bat Madison Brengle (Usa, 49) 6-1, 6-3. Huitièmes de finale : bat Annika Beck (All, 55) 6-4, 6-0. Quarts de finale : bat Victoria Azarenka (Bié, 14) 6-3, 7-5. Demi-finales : bat Johanna Konta (Grb, 47) 7-5, 6-2. Finale : bat Serena Williams (Usa, 1) 6-4, 3-6, 6-4.
Pour ce qui était sa première finale de Grand Chelem, Kerber s’est donc imposée face à une Serena Williams qui disputait, en vieille briscarde, sa septième finale à Melbourne. La protégée de Patrick Mouratoglou restait sur six victoires en autant de finales. Difficile de faire mieux. L’Allemande a donc réalisé un exploit majuscule, à l’image de la prouesse accomplie par Roberta Vinci lors de l’US Open 2015. « Je pense que j’avais moins de pression que Serena. Cependant, je tenais absolument à montrer que je savais jouer et que je pouvais la battre C’était un honneur de l’affronter dans un pareil match, le plus excitant de ma carrière. Quel moment spécial, c’est fou… »
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— philippe (@philousports) 30 Janvier 2016
Quelques minutes après la remise des prix, la numéro un mondiale s’est présentée en conférence de presse et en laissant apparaître une attitude plutôt fair-play. « J’étais vraiment heureuse pour elle. Angelique est sur le circuit depuis un moment et elle a si bien joué aujourd’hui. Elle est toujours positive, elle n’abandonne jamais. Beaucoup de filles devraient s’en inspirer. Angelique est capable de remettre beaucoup de balles en jeu. Son déplacement fonctionne bien, son mental aussi. Elle se bat sur tout, ne vous donne pas grand-chose. Vous devez tout aller chercher. Elle mérite ce titre. »
Ce titre, tous les Allemands l’attendaient. Des champions du monde Mario Götze ou Bastian Schweinsteiger à la Chancelière Angela Merkel, en passant par le tennis germanique (Petkovic, Lisicki, Goerges, Kohlschreiber, Haas, Brown), tout le peuple Outre-Rhin se languissait à l’idée de connaître la successeure de Steffi Graff, dernière Allemande lauréate en Grand Chelem. C’était Porte d’Auteuil, en 1999. Désormais, Graff s’est trouvé une héritière en la personne d’Angélique Kerber. Cette dernière a également permis à son idole de conserver, jusqu’à la prochaine édition de Roland Garros au moins, la deuxième place au classement des tenniswomen ayant gagné le plus de tournois majeurs (22 contre 21 pour Williams). « J’ai aidé Steffi (rires). Plus sérieusement je suis heureuse de mon tennis sur ces deux semaines. J’ai essayé d’améliorer mon jeu, mon approche mentale…»
Le mental, c’était jusqu’à présent son point faible. « Je ne croyais pas trop en moi. Mon coach voyait que je jouais très bien à l’entraînement et tout le monde se demandait pourquoi je ne retranscrivais pas ça en match. La partie mentale est très importante en tennis, vous devez être relax et croire en vous. C’est la principale chose que j’ai apprise pendant ces deux semaines. Vous devez avoir conscience que vous aurez des moments durs mais vous devez y croire. » Y croire ? Angelique Kerber a dû rester de longues minutes à cogiter. C’est peut-être pour ça qu’elle est allée se rafraîchir l’esprit en plongeant dans la rivière Yarra.
Carte d’identité
Née le 18 janvier 1988 (28 ans) à Brême (Allemagne). Professionnelle depuis 2003. Taille : 1m73. Poids : 68 kg. Prise de raquette : gauchère, revers à deux mains. Entraîneur : Torben Beltz.
Palmarès
– Classement WTA. Meilleur classement : deuxième (le 1er février 2016).
– Titres (8). 2012 : Open GDF Suez (bat Bartoli), Copenhague (bat Wozniacki). 2013 : Linz (bat Ivanovic). 2015 : Charleston (bat Keys), Stuttgart (bat Wozniacki), Birmingham (bat Pliskova), Stanford (bat Pliskova). 2016 : Open d’Australie.
– Grands Chelems. Meilleur résultat : victoire à l’Open d’Australie en 2016 (face à S.Williams). Les autres tournois : Roland Garros : quart de finale en 2012 (battue par Errani), Wimbledon : demi-finale en 2012 (battue par A.Radwanska), US Open : demi-finale en 2011 (battue par Stosur).
– Masters. Meilleur résultat : troisième de son groupe en 2013 (une victoire, deux défaites).
– Premier Mandatory. Meilleur résultat : demi-finales à Indian Wells en 2012 et 2013 (battue par Azarenka puis Wozniacki). Premier 5. Meilleur résultat : finales à Cincinnati en 2012 (battue par Na Li), Tokyo en 2013 (battue par A.Radwanska) et Doha en 2014 (battue par Halep).
– Coupe Davis. Meilleur résultat : finale en 2014 (deux défaites en simple contre Safarova et Kvitova).
– Jeux Olympiques. Meilleur résultat : quart de finale en 2012 (battue par Azarenka).
Nicolas Gréno (@nicolasgreno)
Crédit photo : page Facebook officielle d’Angelique Kerber, compte Twitter officiel de l’Open d’Australie.
Sources interviews : L’Equipe.
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