Cyclisme Handisport Rio 2016

« Les Jeux ? C’est si important d’y participer »

« Je VEUX aller à Rio ». À 219 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques, nous continuons de suivre les trois coureurs du club d’Urt Vélo 64, Dorian Foulon ainsi que le tandem Damien Debeaupuits-Mickaël Dhinnin, lancés dans une course effrénée, en quête d’un billet pour Rio de Janeiro.

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JEUX PARALYMPIQUES. Pour ce deuxième épisode en compagnie de Dorian Foulon, nous lui avons tout simplement demandé ce que les « Para » représentaient pour lui.

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Au même titre que les Jeux Olympiques chez les valides, les Paralympiques constituent évidemment le rêve d’une carrière, voire même d’une vie, chez un athlète handisport. Cette constante, Dorian Foulon la confirme. « Les Jeux Paralympiques, c’est vraiment l’événement auquel tous les sportifs souhaitent prendre part. C’est à la fois la plus importante, la plus belle mais aussi la plus dure moralement et psychologiquement mais pas forcément physiquement… des compétitions qui puisse exister. »

Du haut de ses dix-sept ans, le jeune urtois fait déjà preuve d’une incroyable maturité. Et dire qu’il n’entrera dans l’âge adulte que dans tout juste quatre mois… « Les Jeux sont tellement grands, que forcément, il s’en dégage une énorme pression. C’est si important d’y participer. A mon avis, il faut y concourir le plus jeune possible afin d’acquérir une certaine expérience. Je pense que c’est assez important surtout pour savoir dans quelle direction on se dirige. » A moyen terme, « monter sur la plus haute marche du podium est mon plus grand rêve. Ce serait également l’aboutissement d’un projet. »

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Deux maillots tricolores

En ce début de saison 2016, Dorian nous confiait « ne pas [se] focaliser entièrement et uniquement sur Rio. » Il en a fait la parfaite illustration ce week-end en décrochant, non pas un, mais deux titres nationaux pour ce qui était ses premiers championnats de France sur piste. Quand on vous parlait d’incroyable maturité… A Bourges, Dorian s’est imposé en poursuite individuelle (épreuve longue de quatre bornes) ainsi que sur le kilomètre. A un mois des Mondiaux, à Montichiari, on pourrait qualifier ce baptême du feu de plutôt fructueux.

« Les Jeux, j’y pense obligatoirement mais comme je viens d’arriver dans le circuit international, je vise d’abord les manches de Coupe du monde. » Au mois de mai, Dorian espère successivement briller à Pietermaritzburg (Afrique du Sud) puis Oostende (Belgique). Son souhait serait d’y « décrocher de bons résultats. » Et si jamais les performances venaient à s’enchaîner, « Rio suivra. Ce serait alors le bonus de ma saison. La cerise sur le gâteau comme on dit ! »

« Nous n’y pensions pas… »

« Même si nous avions des raisons de croire que Dorian était capable du meilleur, nous ne pensions pas qu’il serait en mesure de gagner le kilomètre et encore moins la poursuite individuelle », s’est étonné Christophe Dizy, président d’Urt Vélo 64 mais aussi entraîneur du jeune espoir du paracyclisme français. « C’est vrai que Christophe endosse souvent la cape du préparateur mental et qu’il m’aide à aller au plus profond de moi même, avoue Dorian Foulon. C’est nouveau pour moi et aujourd’hui ce fut déterminant. Je n’y croyais pas mais je voulais tout donner sur cette finale afin d’avoir de vrais temps de référence sur cette discipline que j’ai découvert il y a à peine deux mois. »

« J’ai fait le kilomètre au courage car il a été dur de me remettre en selle après ce premier maillot (en poursuite individuelle) qui restera gravé dans ma mémoire. J’avais déjà réalisé des temps pondérés lors de mes entraînements mais jamais je ne m’étais lâché autant. C’est loin d’être ma spécialité et ça fait très mal aux jambes. Je suis très heureux de ma journée qui récompense le travail de tout le staff qui m’entoure et que je remercie. Je dédie mes maillots à mon club, Urt Vélo 64 et à l’académie handisport qui me suit depuis plus d’un an. J’en profite pour remercier le comité département FFC du Cher pour le prêt de matériel et le lycée Louis de Foix qui a adapté mon emploi du temps en fonction de mes échéances sportives. Maintenant, place à la route car j’ai hâte de reprendre les compétitions sur route qui est un terrain plus à ma convenance. Ces titres sont une étape, ça fait du bien au moral mais ce n’est pas suffisant. La route vers mon rêve paralympique est encore longue et je dois me remettre au travail très rapidement. »

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Les précédents épisodes de « Je VEUX aller à Rio »

Nicolas Gréno (@nicolasgreno)
Crédits photos : Urt Vélo 64

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