Arrivé l’été dernier avec son élève Victor Alvares de Oliveira, Sylvain Privé se montre très ambitieux pour la section escrime de l’Aviron Bayonnais. Le Maître espère la hisser le plus haut possible.
cultureSPORT x Aviron Bayonnais Magazine : En quoi consiste très concrètement votre rôle ?
Sylvain Privé : Après avoir passé une maîtrise, un maître d’armes enseigne généralement l’épée, le fleuret et le sabre aussi bien aux jeunes qu’aux sportifs de haut niveau. Toutefois, j’ai fait le choix de ne pas enseigner le sabre à l’Aviron parce que nous sommes trop proches de Pau et Tarbes qui sont des pôles d’excellence. Nous aurions vraiment eu des difficultés de développement. Du coup, je me concentrerai uniquement sur l’épée et le fleuret. Des actions sont également prévues avec les scolaires, mais en attente (NDLR : à cause de la Covid). Elles devront être menées dans un cadre bien spécifique : soit dans le cadre d’une activité sportive prévue avec le prof d’EPS d’un collège, soit dans le cadre d’une intervention dans un projet pédagogique mis en place avec l’enseignant d’une école primaire.
cultureSPORT x Aviron Bayonnais Magazine : Pourquoi avoir quitté Courbevoie, un grand club parisien, pour rejoindre l’Aviron Bayonnais dans la foulée ?
Sylvain Privé : J’ai passé douze ans dans ce club, où j’ai notamment formé un maître d’armes, le Franco-brésilien Ghislain Perrier, qui a fait les Jeux de Rio en 2016. On a réussi à monter petit à petit, passant de cent à 220 licenciés. L’équipe de fleuret s’est également hissée jusqu’en Nationale 1, le plus haut niveau. J’avais besoin d’une reconnaissance par rapport au travail effectué. La dernière équipe en place n’était pas du tout dans la même optique que moi. J’ai proposé des aménagements mais ils n’ont pas été acceptés. Et puis cela faisait des années que je voulais partir de la région parisienne.
J’en avais vraiment besoin. Je souhaitais me fixer de nouveaux challenges tout en me rapprochant de mes parents et de mon frère, qui habitent en Dordogne et sur le Bassin d’Arcachon. J’avais reçu quelques propositions pour partir à l’étranger ou pour devenir entraîneur national adjoint chez les jeunes mais l’offre de l’Aviron Bayonnais était vraiment intéressante. Il y avait un vrai challenge, un gros projet, des envies. Je n’ai pas hésité. Je suis arrivé dans une belle région dans laquelle je me sens bien. En plus, les gens sont très motivés. Malgré les difficultés, ils sont toujours là au quotidien.

cultureSPORT x Aviron Bayonnais Magazine : Quels seront vos principaux objectifs avec nous à moyen et long terme ?
Sylvain Privé : Vu le nombre de personnes qui habitent à Bayonne, l’objectif est d’arriver à une centaine de licenciés dans les deux ans. C’est quelque chose de tout à fait réalisable. Avec le travail des bénévoles, tous très motivés, on a déjà réussi à faire remonter les effectifs. Sans la Covid, on aurait pu passer le cap de la soixantaine de membres mais les personnes qui souhaitaient faire des essais n’ont pas pu. J’espère pouvoir relancer une équipe fleuret à moyen terme mais aussi élever le niveau des élèves à l’épée, pour ensuite en envoyer au niveau régional puis national. Enfin, nous espérons atteindre les Jeux Olympiques avec Victor (NDLR : Alvares de Oliveira), qui a bien voulu me suivre. Nous aspirons ainsi à faire rayonner l’Aviron Escrime à l’international et mettre d’autant plus en avant le club.
cultureSPORT x Aviron Bayonnais Magazine : Vous qui souhaitez gonfler votre effectif, les résultats décrochés par l’équipe de France lors des prochains Jeux Olympiques pourraient-ils vous aider ?
Sylvain Privé : Effectivement, à chaque fois qu’on a décroché des médailles, on a toujours pu constater une montée des licenciés et ce dans n’importe quel club de l’hexagone. C’est une activité qui est extrêmement regardée parce qu’on performe. Dans le clan tricolore, on est la discipline qui a le plus ramené de breloques depuis très longtemps (NDLR : 118 au total, suivent le cyclisme et l’athlétisme avec 91 et 68 médailles). On compte également sur les potentielles performances du pentathlon moderne avec Élodie Clouvel et les deux Valentin (NDLR : Belaud et Prades). Une chose est sûre, les JO vont être un enjeu important pour de nombreux clubs.
Les différentes armes
Toucher, sans se faire toucher, tel est le but du jeu. Au fleuret et au sabre, considérées comme des armes de convention, « l’arbitre va d’abord juger la priorité pour donner la touche. S’il n’y a qu’une touche, il va l’attribuer à celui qui la met. Au sabre, on touche tout ce qui se trouve au-dessus de la ceinture, avec toute la lame tandis qu’au fleuret, on ne touche que le tronc et seulement avec la pointe. Enfin, à l’épée, on peut toucher partout, de la tête aux pieds. Il n’y a pas de règles : si on se touche en même temps, on a un point chacun. »
Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno), le mardi 24 novembre 2020. Crédit photo de la une : François-Xavier Cuendé/Aviron Bayonnais.

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