Au terme de l’Ă©preuve belge, Romain Grosjean (Lotus) a Ă©copĂ© d’une exclusion pour le prochain Grand Prix d’Italie aprĂšs avoir Ă©tĂ© l’instigateur du carambolage au dĂ©part. Le Français dit avoir du mal Ă encaisser cette annonce et analysera ces Ă©vĂšnements, son team n’Ă©tant guĂšre rĂ©joui de lui. Nous allons tenter d’analyser la saison de Romain, si la sanction est juste et si cette dĂ©cision peut entraĂźner des consĂ©quences.
Tout d’abord, soyons objectifs. Romain Grosjean est sans conteste un bon pilote, rapide et capable de belles manĆuvres. Il suffit de voir le dĂ©passement Ă l’extĂ©rieur sur Hamilton (McLaren) Ă Valence pour s’en convaincre. Son tempĂ©rament bagarreur lui permet de rĂ©aliser des courses exemplaires (trois podiums : Canada, Hongrie, BahreĂŻn). MalgrĂ© tout, lorsque l’on se comporte tel un attaquant, la marge d’erreur est plus que rĂ©duite, et Romain ne l’a pas encore compris. Ces accrochages avec Maldonado (Williams) Ă Melbourne, Schumacher (Mercedes-AMG) Ă Sepang et le crash Ă Spa le dĂ©montrent. Dans le feu de l’action, lors des interviews d’aprĂšs-course, il fait parfois preuve de mauvaise foi. AprĂšs un accrochage avec Schumacher qui ne lui «a pas laissĂ© assez de place» en Malaisie (les camĂ©ras ont montrĂ© le contraire), Romain annonce Ă la tv «ne pas avoir vu les ralentis du crash» Ă Spa. Or, le rĂ©alisateur a montrĂ© le pilote sur le muret des stands entrain de regarder les camĂ©ras embarquĂ©es du dĂ©part quelques minutes avant ! Alors oui, il tente de s’excuser aprĂšs coup, mais le mal est dĂ©jĂ fait.
Ensuite, la F.I.A a fait preuve de sĂ©vĂ©ritĂ© en excluant Grosjean pour la prochaine Ă©preuve. Jamais depuis 1994 et Eddie Irvine un pilote n’avait Ă©tĂ© suspendu pour conduite dangereuse. Il ne faut pas oublier que Romain Ă©tait dans le collimateur de la FĂ©dĂ©ration Internationale de l’Automobile, aprĂšs ses frictions en cours de saison. L’instance a donc envoyĂ© une sorte d’avertissement Ă Grosjean, pour l’inciter Ă ne pas retomber dans ses travers. En effet, les commissaires se sont aperçus que sa roue arriĂšre gauche a frĂŽlĂ© le cockpit d’Alonso (Ferrari). Ce dernier rĂ©sume la situation en expliquant que «Romain a gardĂ© la culture GP2 ». Cette catĂ©gorie est considĂ©rĂ©e comme l’antichambre de la F1. De jeunes pilotes se battent de maniĂšre virile afin d’impressionner les directeurs d’Ă©curies. Vous ne pouvez pas assister Ă une Ă©preuve sans ĂȘtre le tĂ©moin d’un accident spectaculaire. Romain ne s’est donc pas assagi en passant dans la catĂ©gorie reine selon l’Espagnol et en paye les consĂ©quences..
Enfin, nous pouvons nous poser quelques questions sur l’avenir Ă court terme du Français. Ce n’est un secret pour personne, les dirigeants de l’Ă©quipe Lotus F1, Ă commencer par Eric Boullier sont déçus et mĂ©contents par l’acte de leur pilote. Pour satisfaire son patron, Grosjean ne doit pas commettre une seule erreur sur les sept manches Ă venir. Le paddock de la Formule 1 aura lâĆil rivĂ© sur le Français ; si un faux-pas est commis, cela pourrait avoir de graves rĂ©percussions. Rappelons-nous Ă©galement que Romain verra son contrat expirer Ă la fin de la saison, un autre facteur de stress qu’un pilote doit savoir gĂ©rer.
Ainsi, Romain doit et va certainement se remettre en question sur certain points. A lui de gommer ses tares dĂšs le GP de Singapour fin septembre et de rester constant durant la fin de l’annĂ©e. Qu’il chasse ses rĂ©flexes de GP2 et prenne exemple sur son Ă©quipier RaĂŻkkönen, plus serein dans son approche des week-ends. Il ne pourra satisfaire son employeur qu’en pilotant de la sorte.
Crédit photo : AFP


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