C’est officiel. La Communauté d’agglomération Pays basque (côté français) et le Gouvernement basque (côté espagnol) ont annoncé leur souhait d’accueillir le grand départ de la Grande Boucle en 2022 ou en 2023.

Bruxelles cette année, Nice l’an prochain, Copenhague en 2021 et après ? Jean-René Etchegaray, président de la Communauté d’agglomération Pays basque et Iñigo Urkullu, son homologue du Gouvernement basque, espèrent secrètement succéder aux capitales belge et danoise en accueillant un grand départ du Tour de France.
Les deux hommes politiques, qui ont conjointement annoncé la nouvelle le 4 mars dernier, ont d’ores et déjà fixé deux dates : 2022 ou 2023. Le maire de Bayonne et l’ancien chef du PNV (Partido Nacionalista Vasco) ont déjà tout planifié. À commencer par la ville qui lancerait la 109e ou 110e édition de la Grande Boucle. C’est quasiment une certitude, l’heureuse élue serait Espagnole. Mais qui de Vitoria-Gasteiz, refuge des gouvernement et parlement basques, ou de Bilbao, déjà motivée – début 2017 – pour organiser un grand départ, verrait le nom de sa cité être accolé à la traditionnelle flèche blanche encerclée de bleu ?
Puisque le départ s’effectuerait en Hegoalde, la ligne d’arrivée serait tracée en Iparralde, à Bayonne. Mais où ? Sur les allées Paulmy, comme en 2003 ? Devant la mairie ? À proximité du stade Jean-Dauger, théâtre de nombreux finals dans les années 50-60 ? Il est encore trop tôt pour y penser.
En effet, la candidature pourrait se heurter à la fameuse question, lancinante, de la montagne. En optant pour le Pays basque comme rampe de lancement, les coureurs seraient-ils vraiment obligés de grimper un voire plusieurs cols dès l’entame du Tour ?

Après avoir désigné Monaco comme ville départ de l’édition 2009, Christian Prudhomme et son équipe avaient soigneusement dirigé le peloton vers Brignoles et les Bouches-du-Rhône, évitant ainsi les Alpes, escaladées dans les ultimes jours. Pour la première fois, le Mont Ventoux a été placé à la veille des Champs-Élysées. Ce scénario nous avait alors poussés à imaginer un Tour qui débute de chez nous, au Pays basque français.
Contrairement à certaines régions du nord de l’Hexagone et quelques pays étrangers (Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne), l’Aquitaine (devenue la Nouvelle-Aquitaine) n’a jamais eu la chance de lancer la Grande Boucle. Est-ce à cause de sa trop grande proximité avec les prestigieux cols pyrénéens que sont le Tourmalet, l’Aubisque ou l’Aspin ?
C’est exactement la question que se posait Pierre Carrey (fondateur de Cyclismag et Direct Vélo, aujourd’hui journaliste chez Libération) sur le blog spécial Tour de France du quotidien Sud Ouest. “Quand faut-il aborder ? Quelle importance leur réserver ?” C’est pour répondre à ces interrogations, que nous avions élaboré notre tracé fictif, qui a été quelque peu modifié depuis. Le précédent ne correspondait plus vraiment aux standards actuels : les épreuves chronométrées ont été notamment raccourcies à l’instar de certaines autres étapes. À l’époque, nous étions partis sur un contre-la-montre inaugural, long d’une vingtaine de bornes, dans les rues de Bayonne et d’Anglet. Tous ces petits détails ont été revus et corrigés.
Notre parcours s’élance donc au nord de l’Espagne, de Vitoria-Gasteiz ou de Bilbao, symbolisées par deux étoiles sur notre carte interactive (voir ci-dessous). Au total, cinq étapes de montagne, dont trois arrivées au sommet (Alpe d’Huez, Plateau de Beille, Saint-Lary-Soulan Pla d’Adet), sont recensées. Le premier véritable col n’apparaît que lors du neuvième jour de course…
Comme quoi, un Tour peut tout à fait prendre racine en terre basque et continuer son lent cheminement de la côte Atlantique vers l’ouest, évitant ainsi l’écueil pyrénéen. Ignoré dans un premier temps, pour mieux revenir dans ce mythique massif.
TOUR DE FRANCE 1992. Après un prologue dans les rues de San Sebastian - connue pour sa Clasica ainsi
que l'organisation des Mondiaux 1997 - et une étape en ligne tracée dans les environs, empruntant
notamment le Jaizkibel, la caravane avait rendez-vous avec la montagne dès le lundi. Cette année là, seul
le col de Marie-Blanque avait été escaladé dans les Pyrénées. Mais en pleine commémoration du traité sur
l'Union européenne, le Tour a visité cinq autres pays et n'est jamais redescendu vers le sud-ouest.
Notre parcours fictif
1ère étape (samedi) : Vitoria-Gasteiz ou Bilbao – Bayonne (177 ou 172 km)
2ème étape (dimanche) : Biarritz-Bordeaux (207 km)
3ème étape (lundi) : Périgueux-Guéret (177 km)
4ème étape (mardi) : Châteauroux-Tours (172 km)
5ème étape (mercredi) : Blois-Blois (35 km, contre-la-montre par équipes)
6ème étape (jeudi) : Orléans-Auxerre (167 km)
7ème étape (vendredi) : Troyes-Dijon (215 km)
8ème étape (samedi) : Besançon – Bourg-en-Bresse (203 km)
9ème étape (dimanche) : Oyonnax-Annecy (197 km)
10ème étape (lundi) : Albertville – Alpe-d’Huez (137 km)
Repos 1 (mardi) : à Digne-les-Bains
11ème étape (mercredi) : Digne-les-Bains – Marseille (193 km)
12ème étape (jeudi) : Aix-en-Provence – Nîmes (162 km)
13ème étape (vendredi) : Montpellier-Perpignan (174 km)
14ème étape (samedi) : Carcassonne-Plateau de Beille (139 km)
15ème étape (dimanche) : Foix – Saint-Lary-Soulan Pla d’Adet (171 km)
16ème étape (lundi) : Tarbes-Pau (176 km)
Repos 2 (mardi) : à Pau
17ème étape (mercredi) : Mont-de-Marsan – Montauban (192 km)
18ème étape (jeudi) : Figeac – Clermont-Ferrand (208 km)
19ème étape (vendredi) : Moulins-Moulins (30 km, contre-la-montre individuel)
20ème étape (samedi) : Bourges-Chartres (194 km)
21ème étape (dimanche) : Versailles – Paris Champs-Elysées (142 km)
Total : 3 468 kilomètres (3 460 en 2019)
Tous les détails (cols escaladés, villes départs et arrivées, principales communes traversées) sont disponibles sur notre Google Maps. Il suffit de cliquer sur les différentes étapes.
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