Cyclisme Handisport Rio 2016

Fouler les rues de Rio de Janeiro

« Je VEUX aller à Rio ». À 247 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques, nous lançons aujourd’hui notre série sur trois coureurs du club d’Urt Vélo 64, lancés dans une course effrénée, en quête d’un billet pour Rio. Nous allons suivre de près Dorian Foulon et le tandem Damien Debeaupuits-Mickaël Dhinnin, les coller aux basques avant, pendant et même après les Jeux. Direção Brasil.

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JEUX PARALYMPIQUES. Dorian Foulon n’a pas encore dix-huit ans et pourtant, il pourrait bien se retrouver nez à nez avec le mythique Corcovado en septembre. Mais la route vers Rio est semée d’embûches.

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Dorian Foulon se voit bien remixer un des plus grands tubes de Claude François. Comme « Cloclo », qui le fredonnait si bien à la fin des années soixante-dix, il aimerait lui aussi entonner « Je vais à Rio« , tout juste après avoir appris sa sélection pour les Jeux Paralympiques.

Quand on lui demande quel est son principal souhait pour cette année 2016, la réponse ne se fait pas attendre. En septembre prochain, Dorian, qui sera tout juste majeur, aimerait participer à la plus grande fête sportive au monde. Sa carrière paracycliste pourrait réellement décoller au Brésil. « Une sélection aux Jeux me permettrait d’acquérir une expérience sans égale pour aborder d’autres Paralympiades dans des conditions optimales« , déclare-t-il.

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Champion départemental chez les valides

Breton pur souche et étudiant en terminale scientifique (option SVT) au lycée Louis de Foix à Bayonne, il a intégré le meilleur club paracycliste de l’hexagone. Licencié à Urt Vélo 64 depuis deux saisons, Dorian Foulon se forge un physique et un caractère aux côtés de son entraineur et président de surcroit, Christophe Dizy. Membre de l’académie handisport, reconnue par le ministère de la jeunesse et des sports et rattachée à la structure basque, elle lui offre la possibilité d’accomplir un double objectif scolaire et sportif. « Ce qui est le plus significatif pour moi, c’est l’encadrement et le sérieux qui y règnent. Les entraîneurs connaissent parfaitement le cyclisme traditionnel et sont des experts en paracyclisme.« 

Né avec un pied bot varus equin, Dorian a subi de nombreuses opérations afin de remettre son pied vers l’avant. « Pour l’empêcher de reprendre sa position initiale, le chirurgien a effectué une anthrodèse (blocage) de la cheville. Je ne peux presque plus la bouger, sollicitant ainsi mes releveurs. » Son mollet gauche étant à peine développé, ce qui entraîne une perte de puissance de sa jambe gauche (de 35 à 75%), cette déficience lui permet d’être éligible en handisport mais de participer aussi aux courses juniors (deuxième année) chez les valides.

L’an passé, il est même devenu champion départemental junior des Pyrénées-Atlantiques, pour sa première année dans cette catégorie. Classifié en C5 (atteinte fonctionnelle) par l’UCI lors d’une manche de Coupe du Monde de paracyclisme en Suisse, il a enfin pu jauger son niveau les semaines suivantes sur d’autres épreuves. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a marqué les esprits en remportant à Bilbao le classement général et trois étapes dans une compétition de renommée internationale. Rien que ça. Vice-champion de France du chrono et quatorzième mondial à la fin de la saison 2015, Dorian a montré qu’il fallait compter sur lui en ce qui concerne l’attribution d’une sélection en équipe de France, à Rio.

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Le plus jeune paracycliste sur le circuit international

Son envie de prendre l’avion, direction le Brésil, est tellement forte, qu’il a pris la décision de refuser les offres de certains clubs espagnols qui souhaitent l’enrôler suite à ses bonnes performances (plusieurs places dans les cinq premiers lors de courses internationales) de l’autre côté des Pyrénées.

« Mon objectif sportif à court terme est bien entendu la participation aux Jeux Paralympiques. Même si je suis le plus jeune paracycliste toutes catégories confondues sur le circuit international, j’espère décrocher cette sélection. En effet, la saison écoulée m’a permis d’évaluer mon niveau et de prendre conscience que je suis déjà capable de rivaliser avec les meilleurs paracyclistes mondiaux. Je suis en pleine progression et je sais que chaque année me permet de passer un nouveau cap et ainsi me rapprocher des meilleurs.« 

Son calendrier 2016

Paracyclisme
Mars : championnat du monde sur piste (Montichiari, Italie)
Avril : course internationale (Italie)
Mai : 2 manches de la Coupe du Monde (Pietermaritzburg, Afrique du Sud puis Oostende, Belgique)
Juin : championnat de France
Septembre : Jeux Paralympiques (Rio, Brésil)

Junior 2 (valide)
Juin : championnats régional et départemental sur route
Août : championnat de France
Manches de Coupe de France

Ses objectifs 2016

Paracyclisme
Sélection aux Jeux Paralympiques
2 podiums en Coupe du Monde
2 titres de champion de France
Top 5 au championnat du monde sur piste

Junior 2 (valide)
Titres de champion régional et départemental sur route
Une victoire sur une course nationale junior
Sélection au championnat de France

Nicolas Gréno (@nicolasgreno)
Crédit photo : Céline Aujard/Urt Vélo 64

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