A seulement vingt-deux ans, l’arrière de l’Aviron Bayonnais handball a connu la Nationale 1 de hand, reçu l’Oscar Sud Ouest Béarn en 2011, intégré le pôle espoir de Talence, joué au rugby à 7 en Australie et poursuit aujourd’hui ses études en Espagne. Dimanche, elle affrontera Bordes, son ancien club, et tentera, avec ses co-équipières, de leur reprendre la quatrième place du classement de la poule 1 de Nationale 2.
Culture Sport : Dimanche, tu vas rencontrer tes anciennes équipières à Bordes, mais que retiens-tu de tes années passées dans le club Béarnais ?
Estelle Chabat : Je suis restée à Bordes de 2007 à mi-saison 2012-2013 car je partais en Australie pour mes études. Je n’en retiens que du positif. C’est un très bon club formateur qui a des ambitions sur ces points-là. J’ai commencé à jouer mes premiers matchs au niveau national avec ce club. J’ai même connu une montée en Nationale 1, avec beaucoup de travail et d’efforts.
Culture Sport : Comment abordes-tu cette rencontre, remportée à l’aller d’un but (27-26) ?
Estelle Chabat : Évidemment, l’enjeu est de gagner. Si c’est le cas, nous repasserons devant elles au classement. À l’aller nous avons gagné d’un but, ça a été très tendu. Ça sera la même chose à Bordes, avec leur public pour les soutenir en plus. Nous espérons gagner pour repartir sur une dynamique positive et aborder le derby contre Anglet-Biarritz en pleine confiance.
Culture Sport : Pourquoi es-tu venue à Bayonne, jouer à l’Aviron ?
Estelle Chabat : Le choix de Bayonne s’est fait en fonction des études car je voulais continuer sur une formation qui me permettait d’étudier le commerce international. L’IAE de Bayonne en proposait justement une. Dès que j’ai su que j’étais acceptée, j’ai pu confirmer mon départ du club de Bordes.
En Australie, je savais qu’il n’y avait pas de hand. (…) Le ballon me manquait, j’ai trouvé un club de rugby.
Culture Sport : Où en es-tu dans tes études et comment fais-tu pour tout gérer ?
Estelle Chabat : Je suis actuellement en Master II management international et je suis en Erasmus depuis février à Saragosse. De ce côté-là, tout va bien. Je peux profiter de la vie étudiante espagnole tout en m’entraînant avec une équipe espagnole pour revenir ensuite le week-end.
Culture Sport : Peux-tu nous parler de cette autre passion qu’est le rugby à VII ? Que retiens-tu de ton expérience Australienne ?
Estelle Chabat : Quand je suis partie en Australie, je savais qu’il n’y avait pas de hand. Je voulais donc me mettre à autre chose. J’ai pu faire quelques compétitions de Dragon Boat (bateau de 20 personnes) mais le ballon me manquait. J’ai trouvé un club de rugby, le Sydney University. J’ai commencé à jouer à sept puis à quinze. Mon frère fait du rugby et nous sommes tous les deux passionnés, j’ai adoré ce jeu.
Culture Sport : Revenons au hand. Il parait que tu as joué à plusieurs postes étant plus jeune ?
Estelle Chabat : Quand je suis entrée au pôle, on m’a formé en tant que demi-centre – arrière gauche. Mais j’ai commencé à jouer au poste d’ailière gauche, en Nationale 1 avec Bordes. Aujourd’hui à Bayonne, Mickaël (Moreno, son coach, ndlr) me fait jouer sur les postes d’arrière et demi-centre.
Culture Sport : Tu es passée par le pôle France à Talence. Qu’as-tu appris, rencontré et quelles compétitions as-tu joué ?
Estelle Chabat : J’ai appris beaucoup de choses en allant en sport étude. J’ai également rencontré beaucoup de sportifs avec qui j’ai pu faire mes études comme Bryan Coquard (coureur cycliste chez Europcar, champion du monde de l’Américaine 2015, ndlr) ou Bastien Fuster (rugbyman de l’Aviron Bayonnais, ndlr) mais aussi connu la blessure à l’épaule (c’est un peu difficile pour un handballeur !), connu ma première sélection en équipe de France jeune et décroché le titre de championne de France avec le pôle de Talence. Grâce à cette victoire, j’ai pu jouer les championnats du monde scolaire au Portugal. Toutes ces expériences m’ont permis d’apprendre beaucoup de choses sur moi-même sur un plan personnel et sportif.
Le plus important était de nous maintenir et de progresser collectivement pour les années futures. On espère pouvoir viser la montée.
Culture Sport : Tu avais dit vouloir viser la D2. C’est toujours d’actualité à moyen terme ?
Estelle Chabat : Je ne me suis pas encore posé la question, à vrai dire. Pour l’instant ce qui compte c’est de finir mes études. Il me reste encore quasiment un an et je cherche encore mon stage de fin d’étude.
Culture Sport : Tu apparais aujourd’hui dans le top 10 des buteuses de la poule. Est-ce un objectif de rester aux premières places de ce classement ?
Estelle Chabat : Pour moi, ce n’est vraiment pas un objectif en soi. Le plus important était de nous maintenir avec Bayonne et de progresser collectivement pour les années futures. On espère pouvoir viser la montée.
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Propos recueillis par Nicolas Gréno. Merci à Estelle Chabat pour sa collaboration. Crédits photos : Rémi Giraudon/Aviron Bayonnais handball
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