Comme le Tour de France, Culture Sport termine sa rétrospective sur les Champs-Élysées. La plus belle avenue de France accueille la caravane depuis 1975. Sous forme de chrono (voir article précédent) ou plus régulièrement avec une course en ligne. Et cette année, centième édition oblige, l’Arc-de-Triomphe sera entièrement contourné pour rendre l’événement plus magique encore !
Les Champs-Élysées, le salut du peloton
Depuis sa création, chaque édition du Tour de France prend fin dans la capitale. D’abord aux Parc des Princes (1903- 1967), puis à la Cipale (1968-1974). Certes, ces lieux sont notables, mais finir sur la plus belle avenue du monde constitue le plus bel épilogue pour la plus grande course cycliste de la planète. L’idée vient de Frank Lévitan et Yves Mourousi, respectivement co-directeur du Tour et journaliste pour TF1. Une fois l’accord de Valéry Giscard d’Estaing pour occuper l’artère centrale de Paris, la caravane s’est implantée avec succès dans ce décor majestueux. La première apparition consistait en un circuit dans la ville, comprenant vingt-cinq passages sur un circuit de six bornes et demi. Le circuit n’a jamais été modifié. Au bout de la ligne droite, on fait un demi-tour complet pour rebrousser chemin sur la bande parallèle. On évite le contournement de la Place de l’Étoile afin d’éviter une paralysie de la circulation. Toutefois, une entorse sera effectuée ce dimanche vingt-et-un juillet prochain. En effet, le peloton pourra admirer de près le monument illuminé de jaune. Puis, on déboule entre le Rivoli, les Tuileries, et la Concorde avant de saluer la tribune officielle à vive allure. C’est le Belge Walter Godefroot qui s’imposait en 1975 tandis que Bernard Thévenet recevait le maillot jaune des mains du Président de la République. Cette étape est toujours particulière. Les écarts étant insurmontables sur étape de plaine, les coureurs échangent leur envie guerrière contre un visage souriant, blagueur, heureux d’en avoir fini avec ces trois semaines éprouvantes. Les boissons énergisantes laissent la place aux verres de champagne. Toutefois, les sprinteurs restent concentrés car les derniers kilomètres sont soutenus. On reprend les vieilles habitudes, on roule une dernière fois à fond avant un repos bien mérité. Mark Cavendish, quadruple vainqueur, connait le rituel. Recordman des succès à Paris, il est le grandissime favori pour reconduire son titre cette année.
Vinokourov : il n’y a pas que le sprint à Paris !
La course sur les Champs-Élysées peut lasser. Les coureurs font les rigolos durant cinquante bornes puis se remettent au sérieux pour conclure le Tour. Ils foncent. Les sprinteurs se cachent derrière leur train respectif. Puis, déborde à deux-cents mètres de l’arrivée. On connait la chanson. Mais le pavé parisien peut surprendre. Les chutes peuvent survenir. Et puis, il y a parfois de valeureux baroudeurs. Quatre d’entre eux ont réussi leur tentative. On pourrait revenir sur Hinault, maillot jaune sur le dos, qui triomphe face à l’Arc. Messlet ou Seigneur qui ont piégé les sprinteurs. Mais nous avons préféré Alexandre Vinokourov. Le Kazakh, champion national en 2005, attaque à trois bornes de la fin. La tentative est belle, mais pas tranchante, à l’image des offensives précédentes. Mais Vino résiste en compagnie de deux compagnons d’échappée. Ceux-ci décrochent lorsque Bradley McGee fait la jonction. L’Australien, relance l’allure. Vinokourov tient sa roue tandis que Cancellara pioche pour former un trio de tête. Car les deux hommes tiennent bon ! Et le T-Mobile surgit à deux cents mètres de l’arrivée, au terme d’une ligne droite aussi large d’interminable. Il lève les bras, premier étonné du déroulement de la course. Mais le grimpeur Kazakh ne grappillera aucune seconde –hormis celles des bonifications – car les conditions météorologiques ont poussés les organisateurs à comptabiliser les temps dès le premier passage…
Ainsi se termine la série rétrospective de Culture Sport. Si le passé est riche en événements, nul doute que le futur nous en réserve d’autres ! Et cela dès ce samedi !
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