Cyclisme

Qui peut contourner Sagan ?

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Peter Sagan, encore victorieux à Montréal, aura la pancarte lors des prochains mondiaux à Florence. Vraiment ? Le Slovaque, qui a préparé son rendez-vous outre-Atlantique, n’a pas suivi la préparation classique par la Vuelta. Va-t-il se heurter à une différence de niveau dimanche ? Et comment réagira-t-il en étant isolé dans le groupe de tête ? Culture Sport vous présente les dix raisons de penser que Sagan n’est pas invincible.

Les cartouches espagnoles

Comment vaincre Sagan ? Il passe partout, il descend à merveille et les sprints en petit comité ne lui résistent pas. Le seul moyen peut-être, c’est de le piéger, anticiper des offensives pour le forcer à prendre des choix. Et dans cette optique, l’Espagne a de quoi faire tourner en bourrique avec Valverde et Rodriguez sorti en forme de la Vuelta, avec Moreno – parfois plus fort que son leader de la Katusha, Contador qui monte en puissance. Enfin, Luislé et Samuel Sanchez peuvent toujours surprendre, dans la descente technique notamment. Mais ce groupe semble fort individualiste, des tensions existent entre ces coureurs… Vont-ils se coordonner pour maximiser les chances d’une victoire hispanique ?

Nibali, irrésistible en Italie

Il y a encore un mois, ce n’était pas Sagan le grandissime favori, mais Nibali ! En effet, le Squale vit certainement la meilleure saison de sa carrière. Se payant Christopher Froome sur Tirreno-Adriatico, il a dominé de la tête et des épaules son tour national. Au sortir du Giro, l’Italien semblait tellement fort que sur un parcours à sa convenance – la descente technique devrait lui sourire – il ne pouvait qu’être champion du monde. Mais la donne a changé durant la Vuelta. Si Horner a épaté, Nibali s’est écroulé en dernière semaine, laissant présager une fatigue de fin de saison légitime. Mais face à un public acquis à sa cause, Nibali pourrait retrouver ses forces printanières…

Voeckler, Vichot : Victoire ?

Outre la préparation sur la Vuelta, d’autres alternatives existent : le Canada devient une priorité pour beaucoup. Sur les grands prix de Québec et de Montréal, Arthur Vichot s’est révélé en forme, à défaut d’avoir perdu de peu le vendredi. Le champion de France n’a rien pu faire face à Gesink, mais il a devancé Sagan dans un sprint en côte. Bon, deux jours plus tard, le Slovaque a remis les pendules à l’heure, mais Vichot sait comment le dominer. La France, en outsider, pourrait surprendre, surtout qu’un certain Voeckler s’affûte en cachette. Vainqueur du tour du Poitou-Charentes avec un contre-la-montre dans l’escarcelle, l’Alsacien a ensuite perdu de peu dans le Doubs et à Namur, mercredi dernier. Ti-Blanc, en suivant un programme totalement différent, peut créer la sensation. D’ailleurs, Gérard Bulens, le commentateur de la RTBF et patron de Crelan, mise une petite pièce sur l’Europcar !

Gilbert, pour la même comédie

Il y a un an jour pour jour, on ne croyait plus en Gilbert. Sa saison n’était que calvaire et ses deux succès en Espagne peinaient à effacer le triste bilan. Or, en une course, le Belge a remis les points sur les « i », maillot arc-en-ciel à l’appui. Douze mois plus tard, nous revoici dans la même configuration. Le Phil a enfin gagné une course, un emballage massif sur la Vuelta. Il a aussi perdu d’un millimètre face à Stybar dans un sprint à deux. Il y a encore des doutes, mais le Belge peut rééditer l’exploit, malgré un faible effectif numérique à ses côtés. Mais la qualité est présente, sachant que Van Avermaet et Bakelants pourront jouer les trouble-fêtes.

Stybar, des labourés à la route

Le pari était risqué : quitter le cyclo-cross qu’il dominait pour la route où il n’a pratiquement aucune référence. Oui mais Stybar est doué. Le Tchèque sort vainqueur de l’Eneco Tour et d’une étape sur la Vuelta en contrant le peloton des sprinteurs. Styby est en forme et le profil de Florence lui convient. Il connait le parfum du tricot irisé et flaire la course tel un renard. Reste à savoir s’il peut tenir deux-cents-soixante-dix bornes.

L’éclosion batave

On les présentait comme les prochains successeurs de Zoetemelk sur le Tour. Certes, le terrain montagneux leur résiste encore, mais Gesink et Mollema ont trouvé une belle alternative sur les classiques. Le premier nommé à encore brillé au Canada tandis que le second s’est imposé en dernière semaine d’un Tour d’Espagne éprouvant. Bau’ a trompé le peloton en partant en facteur, sous la flamme rouge. Les Néerlandais paraissent – enfin – prêts pour l’affrontement avec les meilleurs, surtout Gesink qui a gagné en puissance, lui qui a vaincu Sagan à Québec.

Horner, comme le bon vin…

S’il y a moyen de gagner la Vuelta à la quarantaine, il y a moyen d’être également champion du monde ! Et dans ce cas, Chris Horner pourrait créer une nouvelle sensation. Deux semaines après son sacre à Madrid, l’Américain profite de sa fraîcheur pour prolonger la fête en Toscane. Dominateur en troisième semaine, l’Américain, qui n’était guère présent en première partie de saison, a repoussé les limites de la fin de carrière. Comme le bon vin, Horner se bonifie avec le temps. Et à Florence, les parties raides du parcours lui seront nettement favorables, suffisamment pour repousser Sagan ?

Dernières chances pour Cancellara

Cancellara espérait faire le triplé : être champion du monde du contre-la-montre par équipe, individuel, et dans la course en ligne dimanche. Les deux premières occasions sont déjà parties à la poubelle. Ne lui reste plus que l’épreuve phare de la semaine toscane. Cancellara, d’apparence très fort durant la Vuelta, voit ce mondial comme l’une des dernières occasions de s’y imposer. En effet, Spartacus a déjà trente-deux ans. L’Helvète est un petit filou des surfaces et ses accélérations sont assassines. Mais sa défaite face à Martin dans le chrono de mercredi remet en question sa forme. Sera-t-il au rendez-vous dimanche ?

Costa, Froome, Evans,…

Les championnats du monde allient à la fois endurance, puissance, mais aussi tactique ! Cadel Evans peut en toucher un mot, lui qui subtilisât la concurrence à Mendrisio en 2009. L’Australien veut prouver qu’il n’est pas mort en reprenant la barre du bateau australien. Il devra faire face aux noms cités précédemment, mais aussi à Chris Froome, Nairo Quintana, Rui Costa, Michal Kwiatkowski, voire Daniel Martin qui ont animé l’été sur les routes de France. Ceux-ci renouent avec une forme assidue et peuvent prétendre légitimement à la bagarre.

Crédit photo : Facebook

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