Loin de l’ambiance festive des stades du sud-ouest, le rugby se fait plus discret en Belgique. Toutefois, le plat pays étoffe son jeu et pointe désormais à une honorable vingt-cinquième position au ranking mondial. À cette occasion, Culture Sport a voulu en savoir plus sur le phénomène au travers d’un entrevue avec le Verviétois Florian Counet, demi de mêlée.
Aucun revenu, mais que du plaisir !
Certes, l’affluence n’est pas celle d’un match du top 14 et les conditions fraîches rappellent que le RCHF de Malmédy n’est pas le Stade Toulousain. Mais ce petit club amateur joue un rugby convivial. L’un de ses joueurs, Florian Counet, l’approuve : « on est un club de milieu de tableau en première division régionale, équivalent à une troisième ligue nationale. On joue le milieu de tableau et je pense que nous sommes là où l’on doit être. Malmédy, c’est avant tout une équipe de potes : ici, se côtoient aussi bien des jeunes et des joueurs plus expérimentés. Durant la semaine, on a droit à deux entrainements. C’est suffisant car nos vies sont déjà bien chargées. On joue avant tout pour le plaisir et on ne veut pas jouer en faisant des sacrifices, contrairement à la D2 et la D1. Mais ce n’est pas pour autant que nous ne sommes pas combatifs sur le terrain, que du contraire ! ». Florian Counet ne joue donc pas pour l’argent : « en première division régionale, il n’y a de toute façon aucun revenu. Mais c’est aussi le cas au sein de l’élite nationale » ajoute le Verviétois avant de préciser que « cela n’empêche pas certains bons joueurs de se faire remarquer dans de grands clubs : c’est le cas de Kairet et Cufflolo que je connais bien et qui jouent désormais en Pro D2 ». Et que dire de Vincent Debaty, le Bruxellois naturalisé outre-Quivérain pour intégrer le XV de France ?
« il nous manque un petit truc »
Le rugby prend donc de l’importance en Belgique : « on a beaucoup de jeunes qui viennent voir nos matches et les meilleurs clubs de D1 possèdent désormais leurs écoles de jeunes ». Mais Florian Counet préfère rester vigilant et estime que la Belgique a encore du chemin à parcourir : « La fédération manque de moyen en comparant à d’autres sports, mais il y a des évolutions et ils se débrouillent avec ce qu’ils ont. Je souhaiterai un rehaussement des moyens » avant de compléter : « Les Belges ne sont pas encore prêts. Je les ai déjà vus évoluer, ils jouent bien, mais l’encadrement des autres équipes nationales les dépassent. Il y a des qualités, énormément de licenciés, mais ils ne sont pas encore au niveau. Toutefois, on peut espérer à long terme. C’est avant tout une question de moyen plutôt que de niveau. Ils ne sont pas loin mais ils leur manquent un petit truc, et ce petit truc, c’est des moyens, des encadrements ».
« On ne s’y blesse pas plus qu’ailleurs ! »
Mais cela n’empêche une véritable émulation au plat pays. « Le championnat belge s’améliore au fil du temps. D’ailleurs de plus en plus de joueurs vont à l’étranger pour jouer : comme Vincent Debaty qui joue à l’ASM ». Mais cela ne perturbera pas Florian Counet, amateur du beau rugby et tout particulièrement du Pays de Galles. « Le rugby c’est un des rares sports de combat collectif. Il ne demande qu’à être plus connu et reconnu et j’encourage vivement les curieux d’essayer. Contrairement à ce que l’on croit, le rugby n’est pas un sport où l’on se blesse plus qu’ailleurs, c’est simplement rude et technique ».
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