Une équipe de Direct 8 (devenue depuis D8) était venue le suivre, chez lui, il y a deux ans, dans le cadre de son émission “Les collectionneurs de l’extrême“. Ludovic, vingt ans, continue depuis d’étoffer sa magnifique collection. Une compilation d’objets cyclistes hors du commun, presque unique en France, de surcroît pour un jeune de cet âge.

D’où te vient cette passion pour le cyclisme et pourquoi avoir commencé à collectionner tout cela ? Tu aurais pu simplement « te contenter » de suivre les résultats cyclistes…
Je suis allé pour la première fois sur une course cycliste en 1997. Il s’agissait du Tour de France, avec une arrivée à Dijon, le 25 juillet exactement. L’année suivante, j’ai assisté au contre-la-montre du Tour de France toujours, entre Montceau-les-Mines et Le Creusot. J’ai enchaîné ensuite avec le Critérium de Château-Chinon (en août) dans lequel j’avais rencontré Alexandre Vinokourov (à l’époque coureur chez Casino. J’avais d’ailleurs pris une photo avec lui et à cette occasion, il m’avait gentiment offert son bidon. Cela a été le déclic ! A partir de ce moment là, et jusqu’à maintenant, je me rends donc sur plusieurs courses chaque année : le Tour de France, le Dauphiné Libéré, Paris-Nice, le Tour de l’Ain, le Tour de l’Avenir. J’ai commencé par récupérer les objets basiques, dirai-je : bidons, musettes, casquettes. Au fil des ans, j’ai rencontré de nombreuses personnes avec qui j’ai noué des liens, et qui m’ont permis de développer ma collection, avec des maillots réellement portés par des coureurs professionnels, notamment. Cela a pris une tout autre dimension.
Quel est l’objet que tu aimes le plus, qui a le plus de valeur à tes yeux ?
Il est toujours difficile de faire ressortir un objet parmi tous ceux-là, car nombreux sont ceux qui ont une importante valeur sentimentale pour moi. Surtout, quand la pièce m’a été donnée directement par un coureur ou une personne de l’encadrement de l’équipe. Par exemple, je dispose d’un dossard de Fausto Coppi du Tour de France 1951, qu’il a réellement porté. Pour la petite anecdote, je l’ai récupéré au fond d’un carton, dans une bourse au vélo. Cela a donc été une grande surprise pour moi, et c’est un honneur d’avoir une telle pièce. Le Lion du Crédit Lyonnais (offert au leader du Tour de France) ou encore le trophée du vainqueur d’étape sont également des pièces qui me tiennent beaucoup à cœur. C’est mythique !
Combien comptes-tu de bidons, de maillots, de plaques de cadres, de livres, etc ?
A l’heure actuelle, pour vous faire une idée, je dispose de 200 à 250 maillots portés, 300 à 400 bidons, une centaine de musettes, une centaine de casquettes, 150 dossards et environ 15 000 revues sportives de 1903 à nos jours (Miroir Sprint, Miroir des Sports, Miroir du Cyclisme, Match l’Intran, La Vie au Grand Air, l’Equipe, Vélo Magazine, etc). Tout est extrêmement bien rangé par numéros et par années.

Comment fais-tu pour te procurer tous ces maillots d’origine ? Notamment les maillots distinctifs des Grands Tours ?
Comme je l’ai dit précédemment, je dispose de nombreux maillots portés par des coureurs professionnels dont notamment des maillots distinctifs de Grands Tours. A commencer par le Maillot Jaune du Tour de France. Je détiens de celui d’Alberto Contador mais aussi de Chris Froome, de Bradley Wiggins, de Cadel Evans et de Lance Armstrong. Je possède aussi le Maillot Or du Tour d’Espagne d’Alberto Contador, le Maillot Rose du Tour d’Italie de Vincenzo Nibali, etc. J’arrive à les récupérer grâce à mes connaissances que j’ai, soit avec le coureur personnellement ou soit avec l’encadrement, comme je l’ai déjà dit plus haut. Car depuis quelques années, les coureurs sont de plus en plus réticents pour offrir par exemple une tunique, car beaucoup de personnes se disent “collectionneurs” mais se permettent de vendre la pièce ensuite sur Internet. C’est totalement irrespectueux envers le coureur concerné. C’est désolant.
Quelles sont les prochaines pièces dont tu rêves de faire l’acquisition afin d’enrichir encore et encore cette caverne d’Ali Baba ?
La prochaine pièce dont je rêve de faire l’acquisition serait le maillot jaune du vainqueur du Tour de France 2014. Je possède la série depuis 2009. Ça serait donc une continuité !
Ce n’est pas trop dur de faire la poussière ? Comment trouves-tu la place ? J’ai entendu dire que la ferme familiale allait être rénovée pour te faire gagner un peu de place.
La ferme familiale a effectivement été rénovée, ou tout au moins une partie afin de pouvoir mettre en valeur le plus de pièce possible. Mais il en reste tout de même beaucoup dans les cartons, je vous rassure.
Penses-tu ouvrir un musée dans quelques années et ainsi de pouvoir vivre de ta collection ? Qu’envisages-tu plus tard ? De travailler dans le monde cycliste certainement, mais dans quel secteur ?
A l’avenir, l’idée d’ouvrir un musée, pour pouvoir vivre de ma collection, est intéressante et mérite réflexion. Mais pour l’instant, je préfère me consacrer à mes études. En septembre prochain, je m’oriente sur une licence marketing et communication des organisations du spectacle, de l’événementiel et des loisirs (MOSEL) à Montbéliard. Tout cela avec pour but final de pouvoir rentrer dans l’organisation d’événements sportifs et plus particulièrement dans le cyclisme, dans l’idéal. Mais le chemin est encore long ! L’opportunité de travailler dans l’organisation du Tour du Pays Charolais Brionnais, grâce à Denis Repérant, ou encore sur le Tour de l’Ain et sur le Tour de l’Avenir m’a confirmé dans mon projet d’avenir.
Direct 8 est venu te suivre chez toi, L’Equipe 21 et France 3 Bourgogne l’an passé, comment vis-tu cette soudaine célébrité, popularité ? Comment l’équipe de Direct 8 est entrée en contact avec toi ?
Le fait d’être contacté par Direct 8, l’Equipe 21 ou encore France 3 Bourgogne, notamment, est un honneur et une fierté pour moi. Cela motive pour continuer dans cette direction. Pour Direct 8, ils m’ont contacté à la suite de plusieurs articles dans les journaux. Par téléphone, nous avons calé beaucoup de choses. Le tournage est ensuite intervenu : quatre jours pour une demi-heure d’antenne environ. Cela m’a fait découvrir le milieu et m’a permis d’acquérir de l’aisance et de l’expérience. C’est une aventure plaisante. En prime-time sur Direct 8, ce n’est pas rien. Tout comme les reportages sur France 3 Bourgogne et l’Equipe 21 d’ailleurs. J’en profite pour remercier une nouvelle fois les chaînes concernées ainsi que les différents journalistes.
Comptes-tu collectionner d’autres objets sportifs, si tu as de la place ?
Je préfère rester sur le cyclisme pour ma collection, car déjà dans ce sport, il est impossible de tout avoir. Et puis, le cyclisme a double étiquette : la passion et la collection.

Après cette première étape des Alpes, quel est ton favori pour la victoire finale ? Quel bilan tires-tu de ces treize jours de course ? (*)
Après cette première étape des Alpes, mon favori est Vincenzo Nibali, qui est bien supérieur à ses autres concurrents sur ce Tour de France 2014. J’ai vraiment été déçu de voir l’abandon d’Alberto Contador qui avait énormément préparé cette course en réalisant d’importants sacrifices. Comme quoi, le sport peut-être cruel, mais je suis convaincu qu’il reviendra avec beaucoup de motivation. Ce Tour de France 2014 connait beaucoup de péripéties avec la pluie en début de Tour, puis la chaleur désormais. Les organismes des coureurs souffrent donc beaucoup. Les chutes sont assez nombreuses. Ce qui a causé notamment l’abandon de Chris Froome mais aussi de Contador et Andrew Talansky. Dani Navarro ou encore Arthur Vichot ont mis pied à terre à cause de la chaleur. Pour terminer cette interview, je tenais à souligner l’excellente prestation des Français avec Thibaut Pinot et Romain Bardet qui sont ce soir (hier, ndlr), troisième et quatrième du classement général. La génération Française est une classe montante qui nous laisse entrevoir un bel horizon pour l’avenir.
(*) Question posée hier, avant l’arrivée de l’étape, remportée par Nibali après une nouvelle démonstration.
l’e-musée de l’objet est une démarche d’ écrivain qui devrait vous interesser