Frontenis Interviews Les jeunes pousses du sport

Alex Jany : « Le frontenis mérite un vrai développement »

A LA SUEUR DU FRONT. Alex Jany a débuté le frontenis à l’âge de quatre ans au BFC (Biarritz Frontenis Club).  Dix-sept ans plus tard, il a décroché, en compagnie de ses équipiers Kévin Pucheux, Aritz Azpeitia et Julien Planté, une médaille de bronze aux Mondiaux de pelote Basque, au Mexique, en septembre. Le frontenis est un sport qui ne demande qu’à grandir. Quant à Alex Jany, il souhaite y apporter sa pierre à l’édifice.

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Culture Sport frontenis

Culture Sport : Alex, peux-tu nous présenter ce sport, seulement en quelques phrases ?

Alex Jany : Le frontenis est une discipline de la pelote qui est originaire du Mexique. C’est un sport de raquette puisqu’il se pratique avec une raquette de tennis. Il se pratique dans un mur à gauche trente mètres en double. C’est un sport qui demande de la puissance et beaucoup de technique compte tenu des spécificités de la balle (pelote). C’est une balle en gomme qui encapsule de l’air comprimé à l’intérieur. Cela la rend très rapide et en même temps rugueuse ce qui permet de frotter la pelote et donc de varier les effets (slice, coupé). En ce qui concerne les règles, un match se joue en deux sets gagnants de quinze points. Si les adversaires se retrouvent à un manche égale, la troisième se joue en dix points. C’est l’équipe qui gagne le point qui engage et l’engagement est soumis à une zone limitée.

Culture Sport : Comment expliquer cette passion (et du même coup leurs résultats aux Mondiaux) des Espagnols et Mexicains pour ce sport ?

Alex Jany : Le frontenis fait partie de ces sports qui sont très additifs, un peu comme le squash. Il demande néanmoins des prérequis techniques pour en apprécier sa pratique. Une fois que le premier palier est franchi, c’est ensuite que du plaisir. Les Espagnols et surtout les Mexicains ont des structures et des ressources qui leur permettent de développer ce sport avec plusieurs milliers de joueurs. Ça se traduit ensuite par des résultats au sommet lors des compétitions internationales.

Culture Sport : Pour jouer au frontenis, est-ce que l’on peut se rendre sur un simple fronton ou dans un trinquet ?

Alex Jany : La pratique du frontenis se fait dans un mur a gauche. La structure du trinquet n’est pas adaptée car la pelote est trop rapide. Pour ce qui est du fronton, il est possible de jouer au frontenis. Il faut qu’il soit constitué d’un mur de frappe unique à l’aide d’une pelote éducative (balle bleue). Cela permettra de s’affranchir de la gestuelle du frontenis, qui ressemble à celle du squash.

Culture Sport Frontenis podium mondial 2014
Le podium mondial 2014. Les Mexicains ont été titrés battant en finale les Espagnols. L’équipe de France a décroché une belle médaille de bronze.
Culture Sport : Quand est-ce que des actions de communication seront mises en place, par la fédération Française, autour de votre discipline ?

Alex Jany : C’est une excellente question. Il faudrait leur poser directement. Nous pouvons en effet constater qu’à ce jour le frontenis ne génère guère d’intérêt de la part des instances dirigeantes de la pelote Basque ! Il faut néanmoins avoir à l’esprit que cette discipline est la plus représentée en nombre de pays lors des derniers championnats du monde. Aussi bien chez les garçons que chez les filles. Pourtant, en France, rien n’est fait pour promouvoir cette discipline. Peut être à cause des traditions tenaces ? A tel point qu’il n’y a pas de championnat organisé au sein de la ligue de pelote du Pays Basque !

Espérerons que nos résultats internationaux auront pour effet de développer le frontenis en France.

Culture Sport : Vous n’avez pas l’impression d’être le parent pauvre de la FFPB ?

Alex Jany : Cela va de pair avec la volonté ou pas de communiquer autour de cette spécialité. On peut noter cependant un frémissement, notamment au sein des ligues extérieures au pays basque. Il faut espérer que nos résultats internationaux ainsi que le niveau spectaculaire et athlétique de ce sport, qui a conquis tous les spectateurs présents, auront pour effet de donner enfin une vraie volonté de développement du frontenis qui le mérite réellement.

Culture Sport Kévin Pucheux, Alex Jany, Aritz Azpeitia, Julien Planté Frontenis
Le quatuor tricolore composé de Kévin Pucheux, Alex Jany, Aritz Azpeitia et Julien Planté avec leur entraîneur Marie-Christine Rolet, sur le podium.
Culture Sport : Comment se sont déroulés ces Mondiaux 2014 ?

Alex Jany : Ces championnats du monde se sont bien passés, malgré les infrastructures qui n’étaient pas prêtes le jour J. Sportivement nous avons réussi à tenir notre rang en obtenant la médaille de bronze tout en ayant frôlé une place en finale… C’est un signe encouragent pour le frontenis Français.

Culture Sport : Quels sont tes prochains objectifs ? As-tu une idée précise derrière la tête ?

Alex Jany : Décrocher, dans un premier temps, mon premier titre de champion de France en National A est mon prochain objectif !

Culture Sport : Avais-tu déjà participé à des Mondiaux auparavant ?

Alex Jany : Je suis allé aux championnats du monde des moins de vingt-deux ans, à Guadalajara (Mexique), en 2011. A l’époque, nous avions fini quatrièmes. L’an passé, j’ai pris part à la Coupe du Monde au Haillan. Cette fois, nous sommes montés sur le podium, à la troisième place.

Culture Sport : Devenir un jour professionnel, est-ce envisageable selon toi ? Pourrais-tu vivre du frontenis ?

Alex Jany : En France, il est impossible d’être pro, mais j’aimerais quand même travailler dans le milieu de la pelote. Nous ne pouvons pas vivre du frontenis. Au Mexique, les joueurs sont dits « semi-pro » car il y a beaucoup de tournois organisés et les meilleurs de ces compétitions peuvent vivre du frontenis.

Propos recueillis par Nicolas Gréno. Merci à Alex Jany pour sa collaboration. Crédits photos : DR, Norber93/Wikipédia.

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