Alexis Sanchez et ses coéquipiers de la Roja ont marqué au fer rouge ce Samedi 4 juillet 2015. Ils remportent leur première Copa America face à l’armada argentine. Quoi de plus beau que de remporter le premier trophée de son histoire devant son public ? Les Chiliens ne pouvaient pas rêver mieux…Retour sur les clés du succès chilien !

Une résurrection nommée Bielsa
Avant de faire trembler les murs de l’OM, El Loco imposait déjà son style à la sélection chilienne (2007 – 2010). Après les rendez-vous loupés en 2002 et 2006, Marcelo Bielsa débarque et impose sa patte avec une nouvelle philosophie de jeu résolument offensive. Cette nouvelle formule conquiert le public et sa sélection se qualifie brillamment pour le mondial 2010 en Afrique du Sud. L’Argentin fait les choses jusqu’au bout et réussit même à structurer le football chilien par le biais de la fédération. Sur le sol africain, la Roja met fin à son zéro pointé depuis 1962 et se qualifie même pour les huitièmes de Finale. Elle y rencontrera le Brésil et échouera à ce stade. A son retour, elle sera fêtée par son pays pour l’enthousiasme et l’envie, affichés lors de la compétition. C’est le point de départ du renouveau du football chilien.

La ferveur chilienne
Les supporters sur place n’ont pu qu’apprécier l’atmosphère survoltée de la côte ouest de l’Amérique latine. Hormis le Chili con carne, les personnes présentes ont goûté à la passion et à l’amour qu’ont les Chiliennes et les Chiliens pour leur pays. Ils ont joué un grand rôle dans la montée en puissance de leur sélection et notamment lors des phases finales, où El equipo de todos s’est imposée à chaque fois sur le fil.
Après leur victoire finale, certains supporters, certainement peu habitués à gérer le succès, ont eu une issue dramatique (2 morts dans un accident de voiture et une personne tuée par balles). Pas de quoi finir sur une bonne note donc, mais l’on peut estimer que ces événements malheureux concernent une petite minorité de ce public fantastique…

Des perturbations sans conséquences
Arturo Vidal n’était pas novice dans le domaine, il avait déjà écopé d’une amende de 100 000 euros à Turin pour une bagarre d’ivrognes. Certainement poussé par son statut de meilleur buteur de la compétition, il s’est lâché au volant de sa Ferrari, la pulvérisant au soir de son doublé dans le deuxième match de poule. Pour autant, pas d’exclusion de la sélection pour El Guerrero, protégé par son statut de leader au sein de la Roja. Gonzalo Jara, le défenseur chilien s’était, lui, illustré contre l’Uruguay en mettant littéralement un doigt dans les fesses d’Edinson Cavani…drôle de façon de provoquer son adversaire mais cela aura eu au moins le mérite de faire sortir l’Argentin de ses gonds qui sera expulsé à la suite. Le défenseur central sera, lui, suspendu jusqu’à la fin de la compétition…un moindre mal. Malgré ces faits sportifs et hors stade, le groupe chilien a su rester soudé pour se hisser jusqu’à l’apothéose de son histoire footballistique.

Une part de destin
C’était écrit, Gonzalo Higuain n’avait pas les épaules pour endosser le rôle de héros. Entre l’énorme occasion gâchée en finale de Coupe du Monde 2014, le pénalty loupé dans le match décisif pour la qualification en Ligue des Champions contre la Lazio et le dernier en date envoyé sur la même planète que celui de Sergio Ramos, Pipita aura certainement bien du mal à s’en relever. L’histoire était déjà toute tracée également pour Claudio Bravo. Il a tout remporté cette saison avec Barcelone (sauf la Ligue des Champions car aucune participation à cette coupe), l’occasion était donc belle de rajouter une ligne à son palmarès et de rendre cette saison 2014/2015 historique. Pour y parvenir, il a d’ailleurs joué un rôle décisif puisque, entre autres, il a sorti une parade magnifique face à Sergio Aguero qui se trouvait à bout portant.

Le Chili aura au final mérité de graver son nom sur l’édition 2015 de la Copa America. Portée par un public en folie, proposant un jeu plaisant et entraînant, on ne peut que louer la philosophie de la sélection chilienne. Elle se présentera lors de la prochaine compétition avec un statut différent et devra l’assumer. Elle aura dans tous les cas son mot à dire…
Laurent Garès. Crédits photos : EPA, ALBEIRO ROPEIRA / REUTERS, Getty Images
0 comments on “Ce Chili à qui tout sourit”