SQUASH. Mondiaux par équipes féminins. Malgré ses 40 millions de joueurs issus de 185 pays, le squash n’est toujours pas aux Jeux. cultureSPORT a voulu faire réagir les acteurs de ce sport présents à Issy-les-Moulineaux et tenté de comprendre avec eux ce qu’il lui manquait pour intégrer la liste des disciplines olympiques.

cultureSPORT : Le squash n’est toujours pas au programme olympique malgré plusieurs campagnes pour en faire partie. C’est forcément une déception ?
Thierry Lincou : Comme tout le monde j’ai été très déçu. À trois reprises en plus… Et se faire passer devant par des sports… [Il coupe.] Enfin bref, je ne vais pas revenir là-dessus. Mais c’est vrai qu’on ne comprend pas. C’est ça le pire, c’est qu’on ne sait pas ce qui nous manque ou ce qu’il faudrait pour avoir les votes [des comités d’organisation, NDLR]. Pour l’instant, ce que je peux dire c’est qu’on veut rêver encore.
Coline Aumard : De ne pas pouvoir vivre cette expérience, c’est quelque chose qui nous fait mal. Pour moi c’est quand même un rêve de la vivre, parce que les valeurs sportives que je défends sur le court sont les valeurs sportives des Jeux Olympiques. Voilà, ce ne sera pas en tant que joueuse… Mais pourquoi pas en tant que coach ? [Elle sourit.] Je pense qu’on a vraiment notre place. On se bat pour, sur le court. Maintenant c’est à notre nouveau président international [Jacques Fontaine, jusqu’alors président de la Fédération Française, NDLR] d’aller défendre notre beau sport.
Lucas Serme : On était dans la dernière étape, dans la short-list, mais c’est toujours d’autres sports qui ont été privilégiés. Donc c’est dur. Trois fois il y a eu des [vraies] désillusions. Surtout en 2016 et 2020 ! Il y avait eu des très grosses campagnes de faites et on pensait vraiment y arriver.
cultureSPORT : Comment expliquer ces échecs successifs ?
Lucas Serme : À chaque fois ça a été des facteurs différents. La première fois, je pense qu’on n’était pas préparé à l’ampleur des JO et la campagne n’était pas du tout à la hauteur. En 2016 on avait vraiment un bon dossier, quelque chose de beau à présenter. Mais les sports en face comme le golf ou la lutte, étaient trop lourds pour qu’on puisse rivaliser. Par contre, en 2020, on pensait vraiment réussir. Je pense que c’est le fait que ce soit au Japon qui a joué. Ils ont privilégié des sports beaucoup plus populaires que le squash là-bas comme le base-ball, ou le skateboard. Maintenant ils recommencent une campagne pour 2024 et on a de bonnes chances parce que Paris est ville candidate et que Jacques Fontaine vient d’être élu président de la fédération internationale. Donc on a quelques arguments de poids qui pourraient s’aligner un peu pour que ça marche.
Philippe Signoret : Je crois que c’est L’Equipe qui avait titré « Le squash, éternel oublié de l’olympisme » [*Il s’agit en fait du site Francjeux.com (29/09/2015), NDLR]. C’est tout à fait la bonne phrase, on est des oubliés de l’olympisme. Il y a des sports qui nous passent devant, on ne sait vraiment pas pourquoi. D’autant que dans le circuit professionnel, on joue sur des sites fantastiques, les champions sont d’incroyables athlètes, puis le squash, bien sûr, est international… Donc vraiment on ne comprend pas. Mais bon, ça va peut-être s’arranger si Paris passe ville olympique en 2024, ce que je souhaite.
cultureSPORT : Ce serait synonyme de squash aux Jeux selon vous ?
Philippe Signoret : J’espère en tout cas. Et justement, des événements comme ici en ce moment j’espère que ça y contribue et que le comité olympique nous regarde.
Bonus
- Clip de campagne pour l’entrée du squash au programme des JO 2020.
- Ils avaient affirmé leur soutien pour la promotion du squash en tant que sport olympique en 2020 : Roger Federer (Sui, tennis), Andre Agassi (Usa, tennis), Andy Murray (Grb, tennis), Kim Clijsters (Bel, tennis), Stefan Edberg (Sué, tennis), Chris Ashton (Grb, rugby), Chris Robshaw (Grb,rugby), Mako Vunipola (Grb, rugby), Dan Cole (Grb, rugby), Joe Marler (Grb, rugby), Tom Youngs (Grb, rugby), Sachin Tendulkar (Ind, cricket), Muttiah Muralitharan (Srk, cricket), Victoria Pendleton (Grb, cyclisme sur piste), Greg Searle (Grb, aviron)…
Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno) et Thomas Dupleix (@ThomasDupleix) les mercredi 30 novembre, jeudi 1er et vendredi 2 décembre, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Crédits photos : Nicolas Gréno et Thomas Dupleix/cultureSPORT. Avec la participation de Marine Pirolley.
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