Du haut de ses 19 ans, Alice Coutinho vient d’intégrer, pour cette nouvelle saison, l’équipe Charente-Maritime Women Cycling (actuellement au niveau UCI continental). Cette promotion succède à plusieurs années où la cycliste des Midi-Pyrénées a écumé les courses du grand sud-ouest, sinon, nationales, au sein de l’équipe Biofrais.
Tombée dans le bain du cyclisme très tôt puisque toute petite, elle suivait son père et son oncle (Philippe et Auguste Coutinho), coureurs cyclistes régionaux, c’est en catégorie cadettes qu’Alice a gonflé les rangs des pelotons, donnant bien vite du fil à retordre aux autres coureuses, sinon à la gent masculine.
La jeune femme originaire de Saint-Gaudens se confie sur son intégration dans sa nouvelle équipe et sur les différents objectifs qui vont rythmer sa saison. Elle qui a intégré le prestigieux Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse évoque aussi son défi quotidien de double projet : mener de front une carrière cycliste et une scolarité en école d’ingénieurs.
cultureSPORT : Quel profil de coureuse es-tu ?
Alice Coutinho : Je suis plutôt grimpeuse et j’adore attaquer. N’aimant pas rester inactive dans le peloton, j’essaie de tenter des choses à chaque course.
cultureSPORT : Le week-end dernier, tu as participé, au sein de ta nouvelle équipe, à la Ronde du Sel à Salies-de-Béarn, une course qui lance, en Aquitaine, la saison amateurs. Comment s’est-elle déroulée pour toi ?
Alice Coutinho : Pour une course de reprise, ce fut assez dur d’autant plus que l’on revenait d’un stage où l’on avait effectué beaucoup de foncier. Si je n’ai finalement pas réussi à m’accrocher au peloton jusqu’à la fin de la course, ce fut une très belle épreuve, qui nous a invités à sillonner de bien belles routes.
cultureSPORT : Quelles sont les différences les plus marquantes lorsque tu cours avec les hommes, par rapport aux courses exclusivement féminines ?
Alice Coutinho : Cela peut paraître assez surprenant, mais en ce qui concerne l’allure, il y a franchement peu d’écart avec les niveaux de 2e et 3e catégories masculins, et le niveau professionnel féminin, plutôt élevé. En revanche, les relances sont beaucoup plus vives chez les hommes.
Les charges d’entraînements sont plus élevées.
Alice Coutinho
cultureSPORT : Quid de tes principaux objectifs pour 2020 ?
Alice Coutinho : Ma saison est principalement axée sur le championnat de France espoir, du 29 juillet au 2 août prochain à Gray (Haute-Saône). J’espère y arriver au top de ma forme. Mes coachs au sein de la Charente-Maritime Woman Cycling m’ont assuré que j’aurais aussi mes chances sur les courses qui se dérouleront dans ma région (Occitanie), mais je suis surtout là pour acquérir de l’expérience.
cultureSPORT: Au sein de cette équipe, des coureuses de renommée internationale comme Coralie Demay ou Séverine Eraud seront également là pour t’aider à acquérir de l’expérience au plus haut niveau ?
Alice Coutinho : Oui, tout à fait. Durant le stage elles ont parfaitement joué ce rôle de transmission et ont fait part de leur expérience à l’ensemble des jeunes coureuses de l’équipe, en nous distillant de précieux conseils.

cultureSPORT : Les stages effectués pendant la période hivernale ont-ils aussi permis de forger une bonne ambiance entre toutes les coureuses ?
Alice Coutinho : Sans aucun doute, il règne dans l’équipe une atmosphère très positive, malgré le fait que le groupe se soit modifié en profondeur ; tout le monde s’apprécie. Cette cohésion est bien sûr primordiale pour réaliser de belles performances collectives.
cultureSPORT : Tu évoluais auparavant au sein de la DN Biofrais. Quelles différences as-tu déjà notées en intégrant une équipe UCI ?
Alice Coutinho : Selon moi, ce qui change le plus c’est d’avoir un staff fixe (mécaniciens, médecin…) qui est toujours là pour nous accompagner sur les différentes courses. Cela est évidemment dû au fait que les équipes du niveau UCI disposent de davantage de moyens financiers. Les charges d’entraînements sont par ailleurs plus élevées : les séances sont à la fois plus intenses, plus longues (NDLR : quinze heures par semaine) et plus rapprochées, avec des blocs de trois voire quatre jours.
cultureSPORT : Tu es étudiante à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse. Comment concilies-tu études d’ingénieur et cyclisme en compétition ?
Alice Coutinho : Ce n’est évidemment pas facile mais les aménagements proposés par l’école d’ingénieur sont très appréciables. Grâce à mon statut de sportive de haut niveau, il arrive même parfois que celle-ci accepte de reporter certaines épreuves. Je leur en suis très reconnaissant.
Propos recueillis par Bixente Gorostegui (@GorosteguiB). Crédit photo de la une : Maxime Venisse.
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