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Ainhoa & Sarah Leiceaga : Deux soeurs dans la wave

Dans l’imaginaire… et souvent dans la réalité, Côte Basque rime avec surf. Et pour cause : si ses origines sont à chercher du côté d’Hawaii, c’est au milieu des années 1950 que les premiers tontons surfeurs ont défié les flots aquitains, contaminant depuis lors, de leur audace et de leur plaisir des flots bien des littoraux dans le monde. 

Plébiscité par d’innombrables amateurs, bien plus que le nombre officiel de pratiquants comptabilisé par les fédérations, le surf souhaite se faire une place sur la scène internationale. D’ailleurs, désormais intégrée au programme des Jeux Olympiques de 2024, cette activité sportive ne cesse de drainer de plus en plus de licenciés, bien qu’encore trop peu reconnue et donc peu médiatisée à l’échelle autre que régionale. Les choses avancent pourtant, comme l’illustre la création de pôles qui permettent aux jeunes surfeuses et surfeurs de mener au mieux études et sport de haut niveau.

Ainhoa et Sarah Leiceaga, deux sœurs âgées de 18 et 15 ans, sont de ces sportifs talentueux et déterminés, dont l’engagement a été couronné par leur intégration au sein du pôle surf de Biarritz et un palmarès déjà prometteur. Rencontre avec ces deux jeunes prodiges du surf originaires d’Urrugne, qui partagent un même rêve : accéder au circuit pro-tour.


Voilà bientôt 10 ans qu’a débuté un peu par hasard l’histoire d’amour entre les soeurs Leiceaga et le surf. Hasard, car personne dans leur entourage n’avait vraiment l’habitude de se rendre en mer pour dompter les vagues. Pourtant, multipliant les baignades en mer avec ses parents qu’Ainhoa, l’aînée, a souhaité s’inscrire dans un club de surf (NDLR : le Bidassoa Surf Club d’Hendaye). Ce fut rapidement un « véritable coup de foudre » pour ce sport extrême: « j’ai immédiatement adoré conjuguer le fait d’être en communion avec la nature et de ressentir cette adrénaline que procure le surf. C’est rapidement devenu une passion. »

« J’apprécie cette sensation d’être portée par les vagues » 

Sarah Leiceaga

Une passion qui s’est avérée contagieuse car c’est quelques mois seulement après les débuts de sa sœur, Sarah la rejoint en mer. Une initiative payante car celle qui apprécie, «cette sensation d’être portée par les vagues » remporte dès ses débuts en mer des titres autant sur le plan régional que national (double championne de France minimes en 2018 et 2019 )

C’est même davantage pour elles qu’une histoire de vagues puisque qu’une immense complicité accompagne les deux sœurs qui partent ensemble sur les compétitions. Une complicité, véritable source de motivation pour les jeunes femmes, qui y voient l’opportunité de  «se tirer mutuellement vers le haut », à commencer par Sarah, la cadette, adepte des conditions de surf rudes, qui s’emploie à «faire aussi bien que sa sœur».

Grâce au surf, Ainhoa Leicega s’est déjà rendue aux Etats-Unis ou en Indonésie. Crédit photo : compte Twitter d’Ainhoa Leiceaga.

Cette véritable fusion entre les sœurs a cours autant sur qu’en dehors de l’océan. Ainhoa et Sarah partagent en effet également leur engagement en faveur de l’écologie. Un engagement quotidien : «nous consommons et achetons seulement des produits locaux et tentons d’utiliser un minimum de plastiques », affirment les deux surfeuses.

« Le fait de filmer nos séances d’entraînement nous permet de progresser » 

Sarah Leiceaga

Par ailleurs, celles qui concourent sur le circuit national, sinon mondial, ont conscience de pratiquer un sport à risque. « Je sais qu’un simple manque d’attention peut rapidement s’avérer fatal », n’élude pas Sarah. Cette prise de risque et cet engagement physique au quotidien sont toutefois le fruit d’un énorme travail : derrière le rideau, pas moins de cinq entraînements de surf par semaine et chaque soir un retour vidéo des entraînements du jour filmés par leur mère. Un atout non négligeable pour Sarah : «c’est certain que cet apport de la vidéo nous fait progresser car grâce à cela, nous pouvons corriger certains mouvements que l’on n’a pas correctement effectués lors des séances ».

Du haut de ses 15 ans, Sarah Leiceaga a déjà remporté deux titres de championne de France. Crédit photo: surfingfrance.com

Le challenge est aussi hors des flots, puisqu’âgées de 15 et 18 ans, les deux sœurs doivent mener de front études et sport de haut niveau. Une situation parfois délicate à gérer, comme l’explique Ainhoa – plusieurs fois sélectionnée en équipe de France – qui va se lancer à la rentrée dans une licence de physique-chimie : «cela demande beaucoup de travail et surtout énormément de motivation ». Heureusement, les deux urruñardes ne sont pas seules et peuvent compter sur l’aide de leur mère qui les aide à concilier de la meilleure façon les deux domaines.

A l’image de la plupart des sports, la branche féminine du surf n’est pas véritablement mise en valeur comme le regrette Ainhoa – classée parmi les dix premières du circuit junior européen – «il y a encore un manque de considération au niveau des performances des surfeuses » déplore la jeune femme. Toutefois, les choses vont dans le bon sens avec pour la première fois, cette année une égalité au niveau international des « prize money » entre hommes et femmes.

« Je continue de vivre au rythme des vagues »

Ainhoa Leiceaga.

Quant à la période désormais révolue du confinement, les surfeuses basques avouent avoir souffert de l’éloignement de leur élément favori. Comme tant d’amoureux des vagues, c’est avec un plaisir immense qu’elles sont remontées sur leurs planches, désormais prêtes à en découdre lors des compétitions à venir. Pour les sœurs Leiceaga, une détermination décuplée par cet éloignement forcé comme s’en réjouit Ainhoa  : « je vis au rythme des vagues. Ce sport me rend heureuse et j’espère continuer à m’éclater en le pratiquant encore de très nombreuses années ».

L’histoire d’amour entre le surf et la famille Leiceaga n’est pas prête de s’achever.


En quelques mots…

cultureSPORT : Quelle est votre figure de surf favorite ?

Ainhoa Leiceaga : Le tube.
Sarah Leiceaga : Le carve.

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Ainhoa Leiceaga : La vague pipeline à Hawaii
Sarah Leiceaga : La vague Tehaupoo à Tahiti.

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Ainhoa Leiceaga et Sarah Leiceaga : Italo Ferreira, Laura Enever et Carrisa Moore.

Bixente Gorostegui. Crédit photo de la une : archives personnelles d’Ainhoa Leicaga.

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