Le jeudi 4 avril, une partie de pelote pas comme les autres se déroulera dans la prestigieuse enceinte du Trinquet Moderne. En marge du derby basque, quatre anciennes gloires de l’Aviron Bayonnais et du Biarritz Olympique joueront en faveur de l’association Au coeur des jumeaux, qui sensibilise aux risques de mort subite en installant de nombreux défibrillateurs sur les lieux sportifs.
Épisode 1 : Pur produit de la formation bayonnaise, Jean-Jo Marmouyet a dû mettre un terme à sa carrière l’an passé. Pour cultureSPORT, l’ancien joueur de l’Aviron évoque sa reconversion, se projette sur le futur derby face à Biarritz et révèle son rapport à la pelote.

cultureSPORT : Pouvez-vous nous révéler votre rapport à la pelote basque ?
Jean-Jo Marmouyet : Tout petit, je pratiquais la Cesta Punta, avec un grand chistera. La pala, j’y jouais gamin, jusqu’à mes quinze-seize ans mais je m’y suis remis depuis que je suis à la retraite. Jusque-là, je ne faisais qu’une partie par an.
cultureSPORT : En faisant équipe avec Pépito Elhorga, vous allez affronter deux anciens joueurs du Biarritz Olympique. Etes-vous prêt à les défier ?
Jean-Jo Marmouyet : Je sais que Damien (Traille) et Imanol (Harinordoquy) ont un bon niveau. À priori, on ne part pas vraiment favoris (rires). On va essayer de s’accrocher pour faire bonne figure durant la partie.
“Le fait de se placer des défibrillateurs aux bons endroits, cela sauve concrètement des vies”
Jean-Jo Marmouyet
cultureSPORT : L’idée de cet événement est de se servir du derby pour mettre en lumière cette association et ce fléau des morts subites.
Jean-Jo Marmouyet : Sportivement, nous allons passer un bon moment, nous amuser le jour du derby. Mais l’idée est surtout de se mobiliser pour que cette cause avance. J’espère que cet événement devienne plus important, qu’il prenne de l’ampleur petit à petit, notamment pour l’association.
cultureSPORT : De plus en plus d’accidents cardiaques subviennent sur les terrains ou les parquets et ce à tout âge…
Jean-Jo Marmouyet : C’est un sujet difficile. On a tous plus ou moins connu quelqu’un qui a dû affronter une telle situation. François (Carillo, un ancien coéquipier à l’Aviron, NDLR) a été sauvé, mais ce n’est pas toujours le cas. Le fait de se placer des défibrillateurs aux bons endroits, cela sauve concrètement des vies. Il faut faire en sorte qu’il y en est dans les endroits associatifs, dès qu’il y a une rencontre sportive. Le sport, ce n’est pas que les pros le samedi soir. Ce sont aussi les gamins ou les plus âgés en corpo. Le sport, c’est avant tout pour se maintenir en bonne santé, passer de bons moments. Il faut avoir les moyens d’empêcher ces catastrophes. Lorsqu’elles subviennent, ce sont réellement des drames. Ça peut être empêché.
cultureSPORT : Comment se passe votre reconversion ?
Jean-Jo Marmouyet : Très bien, je suis très occupé. Je suis devenu papa il y a un mois et j’ai créé ma société il y a trois mois. Je fais du dessin, des plans mais aussi de la rénovation, de l’extension et de la décoration. Cela se passe bien, ça me plait beaucoup. J’ai de la chance d’être bien entouré avec des collaborateurs qui m’ont bien formé et qui continuent de le faire.

cultureSPORT : Bayonne, qui va évoluer dans son antre de Jean-Dauger, espère encore éviter les barrages et se qualifier directement pour les demi-finales. De son côté Biarritz doit définitivement sceller son maintien. Quel est votre sentiment avant ce 111e derby basque ?
Jean-Jo Marmouyet : Dans un derby, chacun joue sa carte à son niveau. Les objectifs diffèrent. Cette fois, Bayonne va tenter de finir dans les deux premiers tandis que Biarritz espère s’éloigner de la zone rouge. Les derbys, ça reste toujours un petit micro-climat dans une saison. Le derby, ce n’est jamais le match auquel on s’attend. Je sais que les Bayonnais prendront ce match comme un autre. Comptablement, il a la même valeur. Après avoir perdu le derby aller à Aguiléra, je suis persuadé que la rencontre retour aura une importance comptable mais aussi symbolique. C’est certain. Pour la vie du club et pour les supporters, ça reste toujours une petite fête dans la saison et on aime autant la gagner.
cultureSPORT : La semaine dernière, les Ciel et Blanc ont laissé un point de bonus offensif en cours de route face à Colomiers (29-12). Cela pourrait-il leur être réellement préjudiciable ?
Jean-Jo Marmouyet : Ce n’est pas forcément pour défendre les joueurs, mais ça reste tout de même un match gagné. À ce stade de la saison, c’est toujours important d’engranger les points. C’est même essentiel avant d’aborder les phases finales. Après, bien sûr qu’il y a eu des imperfections et que la manière aurait pu être différente. Malheureusement, aujourd’hui, les gens sont toujours en attente de mieux.
Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno), au Trinquet Moderne de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), le lundi 25 mars 2019.
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