Euro 2012

Euro 2012 (Groupe B) : Le groupe de tous les dangers

Pays-Bas, Allemagne, Portugal, Danemark

Avec les Pays-Bas, l’Allemagne, le Portugal et, dans une moindre mesure, le Danemark, le groupe B est le groupe le plus relevĂ© de la compĂ©tition. Trois des cinq premiĂšres Ă©quipes au classement FIFA y figurent, alors que les Pays-Bas et l’Allemagne ont Ă©tĂ© les deux meilleures Ă©quipes des Ă©liminatoires. Une seule certitude : une grande nation du foot europĂ©en, au moins, sera Ă©liminĂ©e le soir du 17 juin.

1- L’Allemagne : l’épouvantail

Les éliminatoires :

Dix matchs, dix victoires. Trente-quatre buts inscrits pour sept buts encaissĂ©s. La campagne de qualification menĂ©e par les hommes de Joachim Löw a Ă©tĂ© presque parfaite. Pourtant, avec la Turquie, la Belgique et, dans une moindre mesure, l’Autriche, la Mannschaft aurait pu lĂącher des points. Mais Ă  aucun moment les coĂ©quipiers du capitaine Philipp Lahm n’ont baissĂ© de pied. Durant ces Ă©liminatoires, ils ont surtout confirmĂ© leurs bonnes dispositions dĂ©montrĂ©es lors du Mondial sud-africain.

Les points forts :

Faire une liste des points forts de l’Allemagne serait long. TrĂšs long. Le fait que se groupe Ă©volue ensemble depuis 2006 est l’un de ces atouts. Le cƓur de ce groupe avait en effet Ă©tĂ© mis en place par JĂŒrgen Klinsmann pour la Coupe du monde 2006. Intelligement, Joachim Löw a su profiter de ce travail pour mettre sur pied une Ă©quipe solide. Solide et efficace, Ă  l’image de ses deux buteurs, Mario Gomez et Miroslav Klose. Si la dĂ©fense peut parfois se montrer hĂ©sitante, comme lors du match amical face Ă  la Suisse, Löw peut compter sur son gardien, Manuel Neuer, qui s’impose de plus en plus comme l’un des tous meilleurs joueurs du monde Ă  son poste.

Le joueur clé :

C’est quand les joueurs sont absents qu’on rĂ©alise leur importance dans un groupe. L’Allemagne a payĂ© pour apprendre. BlessĂ© face Ă  la France en fĂ©vrier (dĂ©faite 2-1), absent pour le dĂ©but de la prĂ©paration (dĂ©faite 5-3), Bastian Schweinsteiger est aujourd’hui le taulier de la Mannschaft. Depuis qu’il s’est repositionnĂ© dans l’axe du milieu de terrain, « Schweini » a pris une nouvelle dimension. Son entente avec les deux MadrilĂšnes, Khedira et Özil, est prĂ©pondĂ©rante dans le schĂ©ma tactique de Löw. Aujourd’hui, sa blessure Ă  la cheville contractĂ©e en fĂ©vrier est un mauvais souvenir. Une blessure qui lui permet d’aborder cette compĂ©tition avec une fraĂźcheur qui pourrait s’avĂ©rer prĂ©pondĂ©rante.

Leurs chances dans la compétition :

En Afrique du Sud il y a deux ans, il avait fallu une performance exceptionnelle de l’Espagne pour les Ă©liminer en demi-finale. Il est donc logique que l’Allemagne soit aujourd’hui l’un des grands favoris Ă  la victoire finale. Un statut que la campagne Ă©liminatoire n’a fait que renforcer. Pourtant, les derniĂšres performances des hommes de Löw peuvent inquiĂ©ter, notamment la dĂ©faite face Ă  la Suisse Ă  la fin du mois de mai (3-5). Surtout, il faudra que les joueurs du Bayern Munich, qui ont Ă©chouĂ© en Bundesliga, en Coupe d’Allemagne et en Ligue des Champions, trouvent les ressources mentales pour aborder la compĂ©tition. Si c’est le cas, l’Allemagne de forte de chance de remporter un quatriĂšme titre continental.

2- Le Danemark : La force de l’habitude

Les éliminatoires :

C’est un petit exploit qu’ont rĂ©alisĂ© les Danois lors de la phase Ă©liminatoire. Premiers d’un groupe avec le Portugal et la NorvĂšge, les hommes de Morten Olsen ont poussĂ© les coĂ©quipiers de Cristiano Ronaldo Ă  jouer les Ă©liminatoires. Pas impressionnante dans le jeu, mais diablement efficace. Au final, six victoires, un match nul et une dĂ©faite pour les Danish Boys. Mais des victoires qui comptent puisqu’ils ont pris trois points au Portugal et quatre Ă  la NorvĂšge. Pas exceptionnelle, mais suffisant.

Les points forts :

Il suffit de regarder les statistiques pour trouver le point fort de cette Ă©quipe danoise. Avec six buts encaissĂ©s (dont trois lors du match aller contre le Portugal), le Danemark a Ă©tĂ© l’une des toutes meilleures dĂ©fenses de la phase Ă©liminatoire. Avec Daniel Agger et Simon Kjaer, il faut dire que Morten Olsen peut compter sur deux dĂ©fenseurs expĂ©rimentĂ©s et rĂŽdĂ©s aux affiches europĂ©ennes. Offensivement, le principal atout danois porte un nom : Nicklas Bendtner. Auteur de 17 buts en 46 sĂ©lections Ă  seulement 24 ans, l’attaquant de Sunderland reprĂ©sente l’avenir de la sĂ©lection.

Le joueur clé :

On l’a dit : Bendtner est l’avenir du football danois. Mais il est aussi le prĂ©sent de la sĂ©lection de Morten Olsen. Seul avant-centre de dimension internationale, l’ancien protĂ©gĂ© d’ArsĂšne Wenger Ă  Arsenal s’est imposĂ© comme un titulaire en puissance chez les Vikings. Meilleur buteur des Ă©liminatoires avec trois buts, Ă  Ă©galitĂ© avec l’éternel Dennis Rommedahl, Bendtner va avoir l’occasion de montrer Ă  toute l’Europe qu’il mĂ©rite de jouer dans un club plus huppĂ© que Sunderland.

Leurs chances dans la compétition :

A premiĂšre vue, le Danemark a tout d’une victime expiatoire dans ce groupe de la mort. A premiĂšre vue seulement. Car le Danemark commence Ă  avoir l’habitude des groupes relevĂ©s. En 2008 dĂ©jĂ , ils s’étaient retrouvĂ©s avec l’Italie et la France. De plus, ce groupe a l’expĂ©rience des grandes compĂ©titions. On peut ainsi penser Ă  des joueurs comme Rommedahl, Jorgensen ou Poulsen, qu’on retrouve rĂ©guliĂšrement dans les compĂ©titions internationales. De lĂ  Ă  les imaginer pouvoir rééditer l’exploit de 1992, il y a cependant un gouffre.

3- Les Pays-Bas : une revanche à prendre

Les éliminatoires :

Il s’en est fallu de peu que les Pays-Bas fassent mieux que l’Allemagne. Mais la dĂ©faite en SuĂšde lors du dernier match, alors que la premiĂšre place Ă©tait dĂ©jĂ  acquise, leur a enlevĂ© ce titre honorifique. Leur bilan reste toutefois plus qu’honorable : meilleure attaque avec 37 buts marquĂ©s, seulement huit encaissĂ©s et vingt-sept points glanĂ©s. Une campagne prometteuse, qu’il leur faudra confirmer en Pologne et en Ukraine.

Les points forts :

Van Persie, Robben, Huntelaar, Kuyt, Van der Vaart, Sjneider. La ligne offensive des Pays-Bas a de quoi donner des frissons Ă  leurs adversaires. L’attaque, c’est bel et bien le gros atout de cette sĂ©lection. Mais Bert Van Marwijk a su remanier la philosophie du football total proprement hollandais pour construire une Ă©quipe solide dĂ©fensivement. Les Pays-Bas ont donc beaucoup de points forts, et peu de points faibles.

Le joueur clé :

Arjen Robben va devoir oublier son penalty manquĂ© en finale de Ligue des Champions, contre Chelsea. Car l’ailier droit du Bayern est le facteur dĂ©terminant des Oranje. Souvent, ses performances se reflĂštent sur celles de son Ă©quipe. Seulement, cela engendre parfois des conflits au sein du groupe, tant les Pays-Bas regorgent de talents offensifs. L’égoĂŻsme de l’ancien MadrilĂšne Ă©nerve parfois ses coĂ©quipiers. Le rĂŽle de Bert Van Marwijk sera dĂ©terminant pour gĂ©rer ces Ă©gos, et placer son maĂźtre Ă  jouer dans les meilleures dispositions.

Leurs chances dans la compétition :

Finaliste du dernier Mondial, auteur d’un parcours Ă©liminatoire quasi-parfait, les Pays-Bas font logiquement figure de favoris pour le titre final, au mĂȘme titre que l’Allemagne ou l’Espagne. Pour une partie des joueurs, cet Euro est l’une des derniĂšres chances pour remporter une compĂ©tition internationale. Mais surtout, Van Marwijk s’appuie sur la mĂȘme ossature que lors du Mondial sud-africain. L’esprit de revanche qui animera la sĂ©lection batave pourrait bien s’avĂ©rer dĂ©cisive pour cette gĂ©nĂ©ration dorĂ©e qui n’a encore rien gagnĂ© au niveau international.

4- Le Portugal : l’outsider

Les éliminatoires :

Si le Portugal a dĂ» passer par les barrages pour se qualifier pour l’Euro, c’est d’abord Ă  cause d’une entame d’éliminatoire catastrophique. Un match nul Ă  domicile face Ă  Chypre (4-4) et une dĂ©faite en NorvĂšge ont coĂ»tĂ© cher aux coĂ©quipiers de Cristiano Ronaldo. Ils auraient tout de mĂȘme pu dĂ©crocher une qualification directe s’ils ne s’étaient pas inclinĂ©s lors du dernier match au Danemark. Mais finalement, les hommes de Paulo Bento s’en tirent plutĂŽt bien, puisqu’ils ne doivent leur seconde place qu’à une meilleure diffĂ©rence de buts par rapport Ă  la NorvĂšge.

Les points forts :

Avoir le meilleur joueur du monde dans ses rangs peut-ĂȘtre un atout tout comme un inconvĂ©nient. Aujourd’hui, le Portugal peut s’appuyer sur Cristiano Ronaldo, qui est la principale arme offensive de la Seleççao. Mais derriĂšre lui, Nani, Almeida, Varela ou Quaresma n’ont pas confirmĂ© les attentes placĂ©es en eux. Aujourd’hui, le Portugal peut surtout s’appuyer sur une dĂ©fense solide, menĂ©e par Pepe et Bruno Alves. Mais des certitudes, les Portugais n’en ont que trĂšs peu.

Le joueur-clé :

C’est un raccourci facile, mais il s’est vĂ©rifiĂ© Ă  de nombreuses reprises lors des Ă©liminatoires : quand Cristiano Ronaldo est en forme, la Seleççao est en forme. Le match retour contre la Bosnie en est d’ailleurs le meilleur exemple. CR7 a fait gagner sa sĂ©lection Ă  lui tout seul. Mais il a encore beaucoup Ă  prouver avec le Portugal, Ă©quipe avec laquelle il n’a jamais atteint le niveau de performance qui est le sien au Real Madrid. S’il y parvient, c’est tout le Portugal qui pourrait en profiter.

Leurs chances dans la compétition :

Pour ĂȘtre honnĂȘte, sur ce qu’ils ont montrĂ© pendant les Ă©liminatoires, il sera trĂšs difficile pour que le Portugal passe la phase de poule de l’Euro 2012. Mais les performances de Cristiano Ronaldo avec le Portugal sont tellement imprĂ©visibles que le Portugal pourrait bien crĂ©er la surprise. Et, une fois sortie des poules, cette Ă©quipe pourrait faire figure d’épouvantail. Un outsider, un vrai, en somme !

Le calendrier :

Samedi 9 juin : Pays-Bas/Danemark (18h) et Allemagne-Portugal (20h45)

Mercredi 13 juin : Danemark/Portugal (18h) et Pays-Bas/Allemagne (20h45)

Dimanche 17 juin : Portugal/Pays-Bas (20h45) et Danemark/Allemagne (20h45)

Photos : Direct8, AP, AFP, Reuters

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