Ukraine, Angleterre, Suède et France. Voilà les quatre équipes de ce groupe D. Loin d’être le groupe le plus faible, mais pas le plus relevé aussi, il est difficile de déterminer quelles équipes décrocheront les deux places qualificatives pour la suite de la compétition. Chaque équipe de ce groupe aura à cœur de rectifier les mauvaises performances de ces dernières années. Mais comme à chaque fois, il y aura des déçus.
1.Ukraine : Redresser la barre ?
Les éliminatoires
L’Ukraine en tant que pays organisateur en compagnie de la Pologne n’a donc pas effectué de phase éliminatoire. Cependant, les ukrainiens ont effectué trois matches amicaux en 2012. Bilan : deux victoires contre l’Estonie et Israël, et une défaite contre l’Autriche. Peut-être pas suffisant pour être parfaitement en mesure de rivaliser dans ce groupe D. Notons que l’Ukraine n’a pas joué cette année contre un « grand ». L’Ukraine pourra donc mesurer vraiment son niveau lors de la phase finale de la compétition.
Les points forts
Une équipe dont on entend finalement peu parler. Mais certains joueurs de la sélection ukrainienne jouent dans de grands clubs européens, ce qui peu être un avantage dans certains secteurs de jeu, ces joueurs pouvant amener leur expérience au plus haut niveau européen. Prenons par exemple l’emblématique capitaine, l’attaquant Andriy Shevchenko, ancien joueur de Chelsea et du Milan AC. Du haut de ses 35 ans, Shevchenko aura pour rôle de mener ses troupes, notamment les plus jeunes. Il y a également le récent vice champion d’Europe avec le Bayern Munich, le milieu Timochtchouk. Et enfin, l’ancien joueur de Liverpool, Andrei Voronin. Mais ces trois joueurs âgés (35, 33 et 32 ans) risquent fort de disputer leur dernière compétition internationale et auront donc à cœur de faire au mieux.
Au vu des derniers matches amicaux de l’Ukraine, on observe que cette équipe marque beaucoup de buts, mais en prend tout autant. Mais poussé par son public, l’Ukraine dispose d’un soutient non négligeable dans cette compétition, et les joueurs pourront se transcender.
Le joueur clé
Andriy Schevchenko sera sans doute l’arme principale de l’attaque ukrainienne pour la compétition. Détenteur de 105 sélections pour 46 buts, le capitaine ukrainien devra non seulement jouer son rôle de buteur comme par le passé, mais être aussi le « régulateur » de l’équipe, en tant que légitime capitaine. Une alliance sur le front de l’attaque avec son coéquipier du Dynamo Kiev Milevskyi pourrait s’avérer payante, tant les deux hommes se connaissent parfaitement. Reste à voir quels choix le sélectionneur Oleg Blokhine fera.
Leurs chances dans la compétition
Difficile de vraiment mesurer les chances de l’Ukraine dans cet Euro tant il y à de facteurs à prendre en compte.
Tout d’abord, sur les dernières années, l’Ukraine a énormément déçu. Non qualifiée pour la dernière Coupe du Monde en Afrique du Sud, et les trois derniers Euro (2008,2004 et 2000), on peut se demander si les « Bleus et Jaunes » auraient pu se qualifier pour cette édition 2012 en passant, comme les autres, par les éliminatoires.
Mais comme il a été dit, l’Ukraine joue chez elle. Le soutient du public s’avèrera sans doute déterminant concernant les performances de leur équipe. Mais avec un groupe assez relevé pour elle, la tâche s’annonce difficile. Cependant, l’Ukraine jouera sans doute crânement sa chance jusqu’au bout.
2. Angleterre : Laver l’affront de 2010
Les éliminatoires
Les Anglais n’ont pas eu à beaucoup batailler pour se qualifier pour l’Euro. Dans un groupe assez peu relevé, l’Angleterre s’en sort avec un bilan de cinq victoires et trois nuls pour aucune défaite. Dix-sept buts marqués pour cinq encaissés, l’Angleterre montre à nouveau sa solidité défensive. La déception de 2010 semble avoir été oubliée, avec cette phase éliminatoire très convaincante.
Les points forts
Une équipe made in Premier League ce qui veut dire beaucoup de densité au milieu, et une très grande solidité en défense. Mais ne pas sous-estimer l’attaque de cette équipe emmenée bien évidemment par Wayne Rooney.
Une défense qui sera sans doute composée de Lescott et Terry, ce qui veut dire du physique, de l’impact dans les duels. Terry justement, la grande surprise de cette sélection, pris au détriment du mancunien Rio Ferdinand. Et en dernier rempart le gardien de City, Joe Hart, auteur d’une grande saison et sera en charge de rassurer la défense de son équipe comme il l’a fait toute la saison.
Au milieu, l’Angleterre alignera à la fois technique, puissance et vitesse. Le capitaine Steven Gerrard (31 ans) bien sur en animateur du jeu, relanceur, passeur, buteur parfois. Un joueur si polyvalent qu’il semble indispensable à l’Angleterre. Frank Lampard est le grand absent de cet Euro, victime d’une blessure lors de la préparation, remaplacé par Jordan Henderson. Les deux flèches d’Arsenal, Walcott et Oxlade-Chamberlain, ainsi qu’Ashley Young, risquent s’occuper des couloirs. Un apport de vitesse capable de déstabiliser une défense en quelques mètres.
Wayne Rooney et Welbeck sont les deux joueurs les plus pressentis pour être sur le front de l’attaque. La précision d’orfèvre de Rooney avec le réalisme de Welbeck ont déjà fait merveille avec United. Reste à confirmer en sélection.
Cette équipe paraît donc, sur le papier, très difficile à prendre au vu des ses nombreuses qualités.
Le joueur clé
Il n’est pas simplement le capitaine de l’équipe, mais sera aussi la pièce déterminante du schéma de jeu anglais. Tel qu’il est à Liverpool, c’est-à-dire ultra polyvalent, « Steven G. » sera en charge d’être identique avec sa sélection. Malgré une blessure et une saison en demi-teinte avec son club (seulement huitième en Premier League), il faudra à Gerrard trouver la force de redevenir le joueur emblématique qu’il est afin de mener son équipe plus loin qu’en 2010.
Leurs chances dans la compétition
On peut réellement se demander ce que va faire l’équipe d’Angleterre lors de cet Euro. L’équipe est très séduisante mais elle devra se passer de certains de ses meilleurs atouts.
En particulier l’attaquant Wayne Rooney, suspendu pour les deux premiers matches contre la France et la Suède. Combiné à l’absence de Lampard, les anglais sont privés de deux pièces maîtresses de leur jeu.
Mais la motivation sera bel et bien au rendez-vous. Après la contre-performance en Afrique du Sud et la défaite contre l’Allemagne, qualifiée par certains « d’injuste », les anglais ont donc une revanche à prendre dans cet Euro 2012.
3.Suède : L’outsider
Les éliminatoires
Campagne de qualification pas si mauvaise pour les suédois. Cependant, quand on tombe sur un ogre tel que les Pays-Bas, il est difficile de terminer premier. Mais la Suède finit tout de même deuxième de sa poule de qualification, avec huit victoires et deux défaites. La qualification pour l’Euro a été acquise par le jeu du meilleur deuxième. La Suède termine meilleur deuxième devant le Portugal notamment, et n’est donc pas passé par les barrages pour disputer l’Euro.
Les points forts
Dans les points forts cette équipe, on ne peut pas passer à côté de Zlatan Ibrahimovic. L’attaquant du Milan AC représente à lui seul le danger offensif suédois. Auteur de 35 buts toute compétition confondue cette saison avec son club, « Ibra » doit maintenant porter les siens au plus haut niveau international. Méfiance aussi concernant l’ancien toulousain Johan Elmander, lui aussi très physique.
Beaucoup de qualités aussi dans l’entrejeu suédois, avec le lyonnais Kim Kallström et son redoutable pied gauche, et également Sebastian Larsson évoluant en Premier League à Sunderland. 31 buts marqués en dix matches lors des éliminatoires, ce qui montre bien que cette équipe est offensive.
Mais ne pas négliger la qualité défensive, car la Suède n’a encaissé que 11 buts durant les éliminatoires. Même si cette défense n’est pas composée de joueurs très connus, il ne faut pas sous-estimer cette qualité défensive.
Le joueur clé
Zlatan Ibrahimovic s’impose comme le leader naturel de cette équipe. Encore une superbe saison pour le géant suédois, mais Zlatan s’est imposé depuis longtemps comme l’un des meilleurs attaquants du monde après ses passages à l’Ajax Amsterdam, à l’Inter, au Barça et aujourd’hui au Milan AC.
C’est hélas le seul capable actuellement dans cette équipe suédoise à se montrer décisif. Sa puissance, et sa technique font de lui un attaquant redoutable, car très complet. A l’aise dans les airs et balle au pied, c’est le pilier qui sera à maîtriser pour les défenses adverses. Mais Ibra sait qu’il est attendu au tournant pour cet Euro, après ses performances en club.
Leurs chances dans la compétition
La Suède ne s’est pas montrée à son avantage lors des dernières compétitions internationales. En 2010, la Suède ne s’est arrêtée qu’au tour préliminaire et en 2008, n’a pas passé le premier tour.
Elle ne part pas comme légitime favori ce groupe mais il faudra compter sur eux pour aller bousculer les autres équipes. Très convaincante durant cette phase éliminatoire, la Suède peut faire parler d’elle dans cet Euro.
4.France : Confirmer sa montée en puissance
Les éliminatoires
Une campagne de qualification en demi-teinte pour les Bleus mais l’essentiel a été fait. Six victoires, trois nuls et une défaite pour l’équipe de Laurent Blanc. La France n’a finit première de son groupe qu’avec un point d’avance sur la Serbie, mais a retrouvé sa solidité défensive (4 buts encaissés) et c’est sans doute ce qui a permis aux Bleus d’être en tête à la fin de cette phase éliminatoire et d’obtenir son billet pour la Pologne et l’Ukraine.
Les points forts
Les Bleus disposent de nombreux points forts qu’elle a confirmés depuis plusieurs matches.
Déjà, une défense bien plus présente et solide qu’auparavant. Hugo Lloris déterminant en dernier rempart et qui n’a pour le moment pas déçu en sélection. Devant lui, la paire Rami-Mexès semble être la plus apte à maintenir cette charnière centrale. Mais Laurent Blanc peut s’appuyer en cas de besoin sur Laurent Koscielny, très performant avec Arsenal.
Cette défense est supplée au milieu par de très bons récupérateurs tels que Yann M’Vila, ou Alou Diarra.
Dans l’animation offensive, là-aussi large choix pour les Bleus. Les hommes en forme du moment comme Samir Nasri, Franck Ribéry ou encore Jérémy Ménez semblent s’imposer. Ribéry, vice champion d’Europe avec le Bayern, est capable avec sa percussion de causer beaucoup de danger. Nasri lui, avec sa technique et son coup d’œil, peut distiller des passes très intéressantes pour ses partenaires.
Et devant bien sur, le madrilène Karim Benzema est sans contestation l’atout numéro un de l’équipe de France. Il s’est imposé au Real (au détriment d’un certain Higuain) et Jose Mourinho dit le plus grand bien de lui, à juste titre. Devant, les Bleus peuvent aussi s’appuyer sur le nouveau venu, Olivier Giroud, révélation cette saison en Ligue 1.
La France semble retrouver la confiance, et cela s’est vu lors des matches amicaux avec des victoires de prestige contre l’Angleterre et l’Allemagne notamment. Et chiffre intéressant : la France reste sur une série impressionnante de 21 matches sans défaite.
Le joueur clé
Il est évident que Karim Benzema a franchi un palier depuis son arrivée en équipe de France. Cette saison au Real Madrid il a encore été décisif que ce soit en buteur ou en passeur.
C’est justement ce qui fait sa force sur le front de l’attaque. Il est capable de marquer des buts mais également capable de se muer en passeur, ou remiseur dans l’entrejeu pour créer l’espace nécessaire.
Après son doublé contre l’Estonie, Benzema a inscrit 15 buts en Bleu et rentre dans le top 20 des meilleurs buteurs de l’équipe de France. A seulement 24 ans, celui qui porte aujourd’hui le numéro 10, a toute sa carrière pour exploiter son talent et pourquoi pas, rentrer autant dans l’histoire que son prédécesseur avec le numéro 10, un certain Zinédine Zidane.
Leurs chances dans la compétition
« Oublier Knysna », une expression que l’on a entendue a de nombreuses reprises depuis le fiasco de la Coupe du Monde 2010. Mais depuis l’arrivée de Laurent Blanc, la France affiche un visage autre, plus confiant, plus efficace. C’est justement cette montée en puissance depuis plusieurs mois qui font que la France peut espérer bien figurer dans cet Euro. Comme dit précédemment, la France reste sur 21 matches sans défaite. Ceci peut être un facteur rassurant avant le début du tournoi.
Calendrier
– 11 juin : France – Angleterre (18h) / Ukraine – Suède (20h45)
– 15 juin : Ukraine – France (18h) / Suède – Angleterre (20h45)
– 19 juin : Angleterre – Ukraine (20h45) / Suède – France (20h45)
Crédit photos : AFP, Icon Sport, Reuters
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