A l’image de Topsport en Flandre, l’équipe cycliste Wallonie-Bruxelles réserve également son lot de révélation. Pour sa deuxième année d’existence, c’est au tour de Christophe Prémont de franchir le palier supérieur. Le Wallon sera pensionnaire de la formation Crelan, anciennement appelée Landbouwkrediet. A cette occasion, Culture Sport a rencontré le sympathique coureur…
“Je pourrai continuer d’évoluer sans pression”
Oreye, le 24 juillet 2012. Le peloton du Tour de Wallonie déboule dans la petite ville de la région liégeoise. Danilo Napolitano s’impose. Alors que le Rital savoure son succès, un jeune coureur du Brabant wallon termine huitième, devançant des coureurs de la trempe de Koldo Fernandez. Âgé de vingt-deux ans, cette place d’honneur le révèle au grand public. Il s’agit de Christophe Prémont. Reconnaissance logique après une notable quatrième place sur Paris-Tours espoirs 2011 et d’autres victoires à un niveau plus modeste. Comme Jérémy Roy, ces résultats sont conjugués avec des études universitaires menées à bien. Pourtant, Christophe Prémont estime sa saison en demi-teinte : « à première vue, je me dois d’être satisfait d’avoir pu signer un contrat pro et d’avoir terminé mes études universitaires en même temps. D’un autre côté, je n’ai pas pu rouler beaucoup cette année car je me suis blessé à plusieurs reprises, à chaque fois quand j’étais en blocus et que je m’entrainais beaucoup. J’ai ainsi remarqué qu’il n’était pas facile de combiner. Cependant, lorsque j’ai pu rouler, je pense avoir montré ma valeur et que je mérite ma place à l’échelon supérieur. Et cela se fera chez Gérard Bulens, l’emblématique manager de la Landbouwkrediet, rebaptisée Crelan. « C’est pour moi une excellente nouvelle d’avoir signé chez Crelan. C’est une équipe de formation, ou je pourrai continuer d’évoluer sans pression, et je partage la même vision du cyclisme que l’équipe, un cyclisme d’attaque, si on n’ose pas, rien ne se passera ».
Si l’ancien pensionnaire de Wallonie-Bruxelles ne connait pas encore son programme, celui-ci sera probablement varié, comme ses qualités : « je pense que je me débrouille partout mais que je n’excelle nulle part. Je suis un attaquant dans l’âme mais je ne peux pas décider de lâcher tout le monde dans une cote ou de m’imposer lors d’un sprint massif, mais je passe les côtes et je peux me débrouiller dans des sprints un comité restreint ».
“La première année où je ne ferai que du vélo”
Christophe Prémont rêve comme tout le monde du World Tour, mais le jeune coureur obtempère : « pour le moment, je suis heureux de pouvoir être chez Landbouwkrediet, une équipe ou je pourrai évoluer, c’est tout de même la première année où je ne ferai que du vélo et je ne sais pas encore comment je pourrai évoluer, seul l’avenir me le dira » complète le natif d’Uccle qui avouera par la suite que « les courses du type flandriennes [l’] ont toujours fait rêvées ».
Formé dans une équipe luttant contre la pratique du dopage, rejoignant une formation ayant formulé sa demande pour intégrer le MPCC, Christophe Prémont représente la génération « post-Armstrong », la nouvelle vague qui aura la dure mission d’effacer des mémoires les vieux démons. Le Wallon a lui aussi son avis sur ces sombres affaires, et félicite le Mouvement Pour un Cyclisme Crédible : « Je pense que c’est une excellente initiative, presque incontournable pour une équipe professionnelle selon moi en cette période difficile que vit le cyclisme en ce moment. Je débute seulement ma carrière professionnelle et je suis déjà las des problèmes de dopage qui touche le monde du cyclisme. Le problème doit se régler de l’intérieur, par la naissance et l’investissement dans des programmes tels que le MPCC. Je me réjouis également du « Manifeste pour le cyclisme » écrit par les journaux de divers pays. Cela montre l’implication et le ras le bol de différents acteurs de notre sport. Mais je suis convaincu que le cyclisme voit le bout du tunnel et que la période noire est derrière nous. La nouvelle génération est d’une autre mentalité que la précédente, les contrôles sont plus précis et la mise en place du système de géolocalisation sont autant d’atouts pour le renouveau du cyclisme ».
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