par Jean-Félix Pomier
S’enfoncer dans la vase, ramper dans la boue ou encore courir dans les rivières… Voilà ce qui attendait les 2000 hystériques partis se précipiter vers le fort de Socoa pour venir à bout des quelques 13 km et 43 obstacles installés tout au long d’un parcours donnant à ce petit coin de paradis un «goût d’enfer». Retour sur le déroulement de l’Istery Bask, une course vraiment pas comme les autres…
Une longue aventure
Pour faire de cette manifestation un événement majeur du Pays Basque, il a fallu le long travail de l’association Arch Event, portée par deux hommes, Eric Mas et Loïc Métais, à la fois un peu dingue mais surtout énormément rêveur. Et leur rêve à eux, c’était d’inscrire à jamais cette course dans l’esprit des gens. À voir tous les sourires pendant les différentes courses on peut dire que c’est réussi.
Comme un symbole, l’organisation de la course fut elle aussi jonchée d’obstacles. En effet l’association Arch Event était accusée de plagia par la société Marc Devins Evènement (MDE), organisatrice de la Frappadingue. Pour rappel Marc Devins (importateur du concept en France) était co-organisateur de la Frappadingue avec Loïc Métais et Eric Mas. Mais à la suite de conflits internes les deux parties en sont venues à se séparer. Marc Devins à créer sa société pendant que l’association Arch Event s’est efforcée de recréer un autre événement mais toujours ancré dans le Pays Basque. Marc Devins a demandé alors l’annulation de l’Istery Bask ainsi que 200 000€ à l’association Arch Event. Ce type de course est très répandu en Europe et de plus en plus en France… Ce n’est donc ni un concept unique, ni économique mais bel et bien un engouement sportif important. C’est certainement ce qu’a retenu le juge qui au final à condamné MDE à reverser 3000€ à Arch Event pour les frais engendrés par le procès.
Evènement solidaire et durable
Pour mettre en avant le patrimoine Basque, les organisateurs ont développé des partenariats avec les entreprises locales mais également avec deux associations : « Courir pour les autres » qui lutte contre la maladie de Charcot et « Zurekin » qui se démène pour aider Thomas, un jeune triathlète de 15 ans tétraplégique suite à un accident lors d’un entrainement.
Aujourd’hui, les organisateurs d’événements sportifs de cette envergure se doivent de réfléchir à une éco-conception de la manifestation. En effet il est facile de comprendre que l’accueil de 2000 concurrents autour d’un site naturel nécessite une organisation particulière pour ne pas détériorer le site : pas de bouteilles d’eau aux points de ravitaillements mais des gobelets avec une poubelle à proximité, les bracelets distribués à la fin de la course sont en néoprène issus de combinaisons de surf usagées… Ces mesures permettent de réduire sensiblement l’impact environnemental de la compétition. On peut également féliciter les 150 bénévoles pour le nettoyage d’après course.
Aucun doute sur le fait que l’Istery Bask a marqué les esprits. Et on attend déjà l’édition de l’année prochaine. Mais au fait… c’est quoi être « Isteryk » ?
Des spartiates, des princesses et un “lachon”…
Après cet obstacle juridique surmonté les organisateurs ont pu continuer sereinement à travailler. Pour pousser le vice de « l’hystérisme » (passé désormais dans le langage courant de la baie de Socoa), une soirée a été organisée avec comme temps fort le départ de la course de nuit, concept novateur de cette édition. Pendant cette soirée animée par des DJ locaux (DJ Pace et DJ SSP) et le « lachon » (espèce moitié lapin moitié cochon) de nombreux participants ont mesuré l’ambiance de l’Istery Bask : chaleureuse et déjantée. Une fois la nuit tombée quelques participants sont partis affronter le parcours avec la nuit comme adversaire supplémentaire. Après presque deux heures de courses les valeureux coureurs ont pu profiter de l’Istery night pour se réconforter. Le lendemain pas de place pour la gueule de bois, car la première vague (la seule chronométrée) est partie à 8h30. Pour l’anecdote les gagnants (Stéphane Dos Santos et Sébastien Dos Santos) ont mis le même temps, soit 1h17’31” pour venir à bout du parcours. C’est donc une très bonne performance réalisée par les deux frères. La première féminine Emma Lagnet a effectué le parcours en 1h36’21” et se classe 14ème de la course sur 68 concurrents. Après ça les 19 autres vagues et la course des enfants (Istery kids) ont pu s’élancer. On y retrouve des super héros, des spartiates, des princesses ou encore Mario et Luigi… Bref l’Istery Bask prônait la diversité !
Crédit photo : Eric Bourden
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