Cyclisme Tour de France

La 100e du Tour : des lieux et des histoires (6/10)

etape-3-armstrongCe nouveau numéro est consacré non-pas à un lieu mythique mais à un phénomène naturel : le vent. Celui-ci, résultat des échanges entre dépression et anticyclone est un élément important dans la course. Culture Sport a choisi de revenir quatre ans en arrière sur l’étape qui menait à La Grande Motte. Une course folle qui, sur le papier, était banale. Mais le vent en a décidé autrement…

Le vent : la force invisible

En cyclisme, quelques soit le parcours, il y a élément prépondérant. On ne peut s’en dispenser. Il est parfois ami des coureurs lorsqu’il souffle dans le dos, ennemi s’il est de face. Cet élément, c’est le vent ! Le cycliste amateur ou professionnel sait de quoi il s’agit : le vent joue un rôle majeur dans la performance et la physionomie de course. C’est à cause de lui que les coureurs sont forcés à « tourner », à effectuer des relais en permanence pour se couvrir au mieux. Car le vent a le don de fatiguer. Sans protection, l’individu qui se heurte à lui perd environ vingt pourcents de ses capacités. Ces statistiques varient en fonction du lieu géographique où vous vous situez : en plein milieu d’une prairie ou dans une forêt dense ? Dans un col alpin (quoique) ou au bord de la côte d’Azur ? Car ce dernier endroit est particulièrement concerné. Le mistral est épouvantable. Il impose des rafales dépassant les cent kilomètres heures ! Impossible pour le peloton de rester dans une configuration initiale, surtout si le vent souffle de côté. Dans ce cas, certains coureurs tentent de se placer à l’avant du groupe en formant un éventail. C’est-à-dire que chaque unité se décale par rapport à son voisin au niveau de sa roue arrière. Si les premiers coureurs sont ainsi protégés du vent, il n’en est pas de même pour celui qui se retrouve sans protection. Il est forcé de rouler dans la bordure, d’où le nom appliqué à cette technique. En résulte un peloton fragmenté formant plusieurs éventails. La meilleure illustration revient à Columbia-HTC qui avait dynamité la course en direction de La Grande Motte.

La Grande Motte : écarts en plaine

Troisième jour de course sur le Tour de France 2009. Après un contre-la-montre inaugural particulier dans les rues de Monaco, le peloton entame sa traversée de la France en contournant la Mer Méditerranée. En regardant le profil, on devine rapidement que l’issue de l’étape sera une question de sprint. En effet, sprint il y a eut, mais pas dans les conditions attendues. Le matin, les prévisions météorologiques annonçaient un mistral présent, de quoi donner des idées aux plus vicieux. Pourtant, l’étape est ennuyeuse : l’échappée semble vaine et le peloton avance petit à petit vers La Grande Motte. L’état actuel de la course convient-il à tous ? À vingt bornes du but, la réponse est énoncée par Columbia ! Les hommes en jaune et blanc surgissent et accélèrent vivement. Les équipiers se dressent en éventails. Les vieux renards ne sont pas surpris, Armstrong en tête ! L’Américain –qui tente un retour gagnant après quatre années d’absence – est dans le bon coup ! Mais son co-leader et premier adversaire, Alberto Contador, est piégé comme beaucoup d’autres ! Endormis par le rythme constant, ils n’ont jamais pensé à se placer à l’avant du groupe dans les endroits stratégiques. Mais il est trop tard pour regretter, il faut agir ! On tente de s’organiser comme on peut pour résorber l’écart ou du moins sauver les meubles. Mais rien n’y fait, le peloton n’existe plus ! D’autant plus que Johan Bruyneel – patron d’Astana, donc d’Armstrong et de Contador – assigne à Zubeldia et Popovych de prêter main forte en tête. Le Pistolero aura certainement compris le favoritisme pour le septuple vainqueur du Tour. Arrivé dans la cité artificielle de La Grande Motte, entre les immeubles futuristes de l’architecte Balladur, c’est Mark Cavendish qui s’impose aisément. Derrière, on recense les dégâts. Armstrong remonte en troisième position au classement général tandis que Cancellara reste en jaune. Mais Contador accuse un retard conséquent, alimentant le suspense. Il faudra attendre les Alpes et Verbier pour que l’Ibère reprenne l’avantage.

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