Le tourniquet hongrois a sacré pour la quatrième fois de son histoire Hamilton…
En hausse
Lewis Hamilton (Mercedes-AMG)
Le guerrier Hamilton est de retour, qu’on se le dise ! Le Britannique signe un succès retentissant, car, malgré sa pole position, il ne se plaçait guère dans la peau du favori le lendemain. La préservation de ses pneus Pirelli semblait le désavantager fortement, sur une piste chauffée à blanc (50°). L’arrêt aux stands dès le dixième tour semblait confirmer cette tendance. Cependant, Lewis a déjoué les pronostics, et avec autorité. Tout d’abord en se débarrassant illico de Jenson Button (McLaren). On ne le savait pas encore, mais ce dernier allait jouer un rôle-clé dans cette épreuve. Tandis que le champion du monde 2008 s’échappait, ses plus proches poursuivants (Vettel, Grosjean) peinaient à trouver l’ouverture sur le pilote McLaren ! Lorsque ses rivaux l’ont dépassé, Lewis disposait d’une avance confortable : 14 secondes. Ce matelas virtuel augmenta lorsqu’il enchaîna les meilleurs chronos. Ses tours de sortie des pits (les out-laps dans le jargon) ont été exemplaires ; en particulier lorsqu’il passa Mark Webber (Red Bull) avec des pneus frais au cinquante-et-unième passage. Lewis Hamilton s’est contenté de gérer son écart durant les derniers tours. Il a remporté ainsi sa première victoire chez les Flèches d’Argent, la vingt-deuxième de sa carrière. Pour finir, il remonte au quatrième rang du classement des pilotes, avec dix points de retard sur le dauphin de la course Kimi Räikkönen (Lotus).
Kimi Räikkönen (Lotus) et Mark Webber (Red Bull)
Le Finlandais et l’Australien ont agréablement terminé leur week-end. Ces deux pilotes d’expérience n’ont guère brillé en essais qualificatifs. Le champion du monde 2007 signait le sixième temps, soit quatre places de mieux que son adversaire. Webber était en réalité victime d’un KERS défectueux, mais le soucis fut résolu pour la course. En profitant d’une stratégie décalée, le vétéran de la discipline est remonté dans la hiérarchie, loin des caméras. Ce n’est que durant la dernière partie d’épreuve que l’on a pris conscience de sa belle performance. Il titillait même le leader ! Finalement, malgré un arrêt tardif pour passer les pneus tendres, il restait au pied du podium. Le podium, Räikkönen l’affectionne ! Comme l’année précédente, il rectifie brillamment le tir le dimanche en finissant second. Il était bien discret jusqu’au troisième arrêt des voitures de pointe. Kimi adoptait une stratégie à seulement deux passages aux stands, ce qui l’emmena dans le Top 3. Sebastian Vettel (Red Bull) butait sur la Lotus, alors que ses gommes étaient neuves ! “Iceman” chipe la seconde place à Alonso au classement général des conducteurs, à 38 points du triple champion du monde allemand. Il lorgne peut-être vers un poste dans l’équipe autrichienne en 2014, mais en attendant, il est motivé pour leur mener la vie dure !
Pastor Maldonado (Williams)
Enfin ! Enfin la firme britannique a inscrit son premier point de la saison, et ce grâce à Maldonado. Le Vénézuélien a mené sa barque, où plutôt sa FW35 depuis la quinzième position au départ jusqu’au dixième rang. L’écurie de Grove, qui a disputé 601 Grands Prix à ce jour, peut pousser un ouf de soulagement. Bien entendu, la monoplace n’est pas suffisamment véloce pour établir de belles performances, mais la motivation des pilotes leur permet de réaliser quelques coups d’éclats (Bottas en qualif’ à Montréal). Espérons que cette unité symbolique soit le signe d’un retour plus régulier dans le Top 10 !
En baisse
Romain Grosjean (Lotus)
Tout est allé de travers pour le Français. Pourtant, les qualifications étaient prometteuses : troisième temps. Les suiveurs s’enflammaient aussitôt à l’idée d’une (possible) victoire française le dimanche. Malheureusement, la réalité fut différente. Auteur d’un départ correct, Romain a ensuite buté sur Button durant une dizaine de boucles. Son dépassement sur l’Anglais occasionna un léger contact, sans dommages néanmoins. La F.I.A a décidé de placer cet incident sous investigation. N’oublions pas que Button évoluait un ton au-dessous du train Vettel et s’est battu avec ses armes jusqu’au bout. En changeant de stratégie, Grosjean s’est retrouvé à la lutte avec Felipe Massa (Ferrari). Sachant que sa Lotus E21 lui permettait de se battre pour un podium il passa audacieusement le Brésilien à l’extérieur. Bien mal lui en a pris. Les commissaires lui ont infligé une pénalité de passage aux stands. La raison ? Romain a dépassé avec les quatre roues hors de la piste. La caméra embarquée en atteste, il se trouvait de l’autre côté de la ligne blanche. Le règlement devant être appliqué, le Français a été puni. On se souviendra d’une telle sanction prise à l’encontre de Vettel à Hockenheim l’an passé ; la légitimité de cette règle avait déclenché de vastes débats parmi les passionnés.
La suite de sa course fut passablement anonyme. Il est resté quelques dixièmes derrière Fernando Alonso (Ferrari) sans parvenir à le doubler. Sous le drapeau à damiers, le champion GP2 2011 se classait sixième. N’aillons pas peur des mots. Ce résultat est décevant au vu du potentiel affiché tout au long des essais. Il pouvait monter sur le podium, son patron Éric Boullier se montrait optimiste sur la grille : « le podium serait le minimum ». Certes, Button a été un élément important dans le déroulement de sa course. Mais, en plus d’une déception personnelle, Romain Grosjean a fait perdre de précieux points à son team dans l’optique du classement constructeurs. Lotus descend au quatrième rang, derrière Mercedes-AMG et Ferrari. Le pilote dispose désormais d’une longue pause pour se remotiver et repartir du bon pied à Spa, il en est certainement capable.
L’équipe Force India
C’est une fin de semaine à oublier pour les hommes de Vijay Mallya. Deux abandons sont venus sanctionner une course hors des points. Paul Di Resta enchaîne les contre-performances en qualifications, et ce depuis plusieurs manches. En démarrant dix-huitième, l’Écossais avait du pain sur la planche. Hélas, il abandonnait durant les dernières minutes alors qu’il naviguait entre les Toro Rosso, en dehors du Top 10. Son équipier allemand Adrian Sutil ne fit guère mieux, en se retirant sur problème hydraulique dans le premier tiers de course. C’est une mauvaise opération pour Force India, puisque McLaren se rapproche à seulement deux unités de la formation privée. Sa cinquième position actuelle, un rang historique pour l’ancienne équipe Jordan, est en danger !
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