Le Biarritz Olympique n’est pas à la fête avec son équipe de rugby professionnelle, bonne dernière du Top 14. Pourtant, les 17, 18, 19 janvier prochains, les supporters rouge et blanc vont se rassembler pour fêter le centenaire du BO omnisports. Pour parler de cet événement particulier dans la vie d’un club, nous sommes allés à la rencontre de Nicolas Brusque, ancien International (26 sélections) et joueur de Biarritz de 2001 à 2010, Président des socios du BOPB mais aussi de la commission des 100 ans.
Les 100 ans du BO
Nicolas, racontez-nous un peu l’histoire du Biarritz Olympique omnisports.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y avait deux grosses entités sportives sur Biarritz. Le maire de l’époque, a obligé les deux associations à se réunir pour n’en faire qu’une. Le Biarritz Olympique est né à ce moment-là. Le club a eu bon nombre de sections et aujourd’hui, onze existent. Certaines ont vécu quelques années et n’existent plus. Je sais qu’à l’époque, il y avait une section de préparation militaire, qui n’a plus lieu d’être maintenant. C’est vrai, qu’aujourd’hui, les 100 ans d’un club ça se fête. On ne pouvait pas passer à côté d’un tel événement. Les trois jours de festivités vont être liés à un match du BOPB, le dernier des phases de poules de l’Amlin Cup. Face à Sale, ça peut être une rencontre décisive. En effet, si l’on réussit un bon voyage à Oyonnax, nous avons la possibilité de nous qualifier pour les quarts, à condition de remporter ce duel face aux Anglais. Une belle fête peut avoir lieu ce week-end là.
C’était une volonté de choisir ces trois jours en 2014, alors que la date du centenaire tombait le 24 avril 2013 ?
Nous aurions voulu le faire avant les fêtes 2013, mais c’était trop compliqué. Nous n’avions pas assez de temps pour tout réunir. Vu les difficultés que traverse le BOPB en Top 14, nous nous sommes dit qu’il valait mieux organiser tout cela autour d’une rencontre de Coupe d’Europe, non pas sur un match couperet de championnat, où la fête aurait pu être gâchée. Ce choix a été pris en amont et s’avère finalement bien vu (rires).
Le BO omnisports est-il en concurrence avec l’Aviron Bayonnais omnisports ?
Je ne pense pas que nous soyons en concurrence. Bien sûr, lorsque les sections se rencontrent, une rivalité s’installe notamment entre les sections rugby et tennis. Certaines gardent leur envie de derby ! Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas de concurrence sur le nombre de sections. Elles se créent ou arrivent en fin de vie par rapport à elles et non pas par rapport à ce qui se passe à côté (autres club). Le club a une belle vie devant lui. Un Centenaire, c’est important à la fois pour le public Biarrot et les gens de la ville. Tout le monde est touché par cet événement. Chacun se retrouve à travers cette célébration en tant que sportif ou bien spectateur. Tout le monde est donc intéressé ou a un intérêt à venir faire la fête pour les 100 ans du BO.
La reconversion
Vous êtes actuellement le Président des socios du BOPB et ce depuis 2009. En quoi consiste votre rôle ?
J’ai accepté la présidence des socios suite à une proposition de Serge Blanco, alors que j’étais encore joueur. Serge m’avait demandé si ce poste m’intéresserai parce qu’à l’époque, le club souhaitait que les supporters puissent se reconnaître dans une association qui leur donnaient la possibilité d’aider le BOPB (en effectuant un apport au capital) et de vivre quelques événements. Nous avons essayé de lier ces deux aspects. L’association a pour but de privilégier certains supporters en créant différentes gammes. Ça peut aller du simple fervent jusqu’au partenaire très impliqué. Suivant leur affectation au sein de l’asso, ils ont des événements plus au moins privilégiés.
Combien y a-t-il de membres actuellement ?
Depuis 2009, 2600 socios ont adhéré à l’association. Pour cette saison 2013-2014, environ 1600 personnes ont cotisé.
Après avoir mis un terme à votre carrière, vous vous êtes reconverti dans l’immobilier, la décoration intérieure et la rénovation. Etes-vous épanoui aujourd’hui ?
En réalité, j’ai débuté cette association avec Stéphane Meunier en 2008, alors que je jouais encore. J’étais un peu plus réactif, il y a six ans, puisque je parvenais à concilier les deux (rires). Depuis 2010, l’année où j’ai mis un terme à ma carrière, je suis entré à plein temps dans la société. Je m’occupe principalement de la rénovation et de la transaction. Avec Stéphane nous avons mis nos compétences en commun pour amener aux clients un suivi personnalisé. Je suis satisfait et pleinement heureux de cette collaboration mais aussi de ce que nous sommes en train de mettre en place.
Vous voyez-vous entraîner une équipe, dans quelques années ? Vous avez déjà été consultant sportif pour Conseil Management et Mental.
En effet, on m’avait proposé à deux reprises d’amener un petit peu mon approche personnelle, mon vécu de sportif sur une approche plus professionnelle, pour aider les gens à manager leurs personnels avec des méthodes que l’on peut retrouver dans les sports collectifs tel que le rugby. En tout cas, cette expérience n’a pas débouché sur une envie d’entraîner.
Et intervenir de temps en temps, un peu comme Fabien Galthié, avec l’Argentine, il y a quelques années ou bien encore Jean-Michel Gonzalez, à l’Aviron Bayonnais, actuellement ?
Je ne sais pas. Ce n’est pas au goût du jour. J’ai assez à faire avec cette société. Nous avons pas mal de travail. De plus, je cumule la présidence des socios, je viens de prendre celle de la commission des 100 ans du Biarritz Olympique et je suis aussi membre actif au conseil d’administration du BOPB. Il ne faut pas oublier ma vie familiale non plus. Le planning est déjà très chargé !
On sait que beIN Sports essaye de se constituer une équipe rugby, un poste de consultant le temps d’un ou deux matchs vous plairait-il, même en ayant peu de temps libre ?
Je ne me suis jamais posé cette question. Je pense que beaucoup de monde attendent ce genre de place ou de sollicitation. Si on venait me chercher, que l’opportunité se présentait, j’étudierais la proposition à ce moment là. Mais ce n’est pas moi qui irai chercher ce genre de prestation. En plus, je suis déjà à la Ligue Nationale de Rugby (LNR) où je suis ambassadeur et un des partenaires, ce qui me prend aussi un peu de temps. Après, c’est au cas par cas.
On reste toujours dans l’univers télévisuel. Je voulais avoir votre avis sur l’affrontement entre Canal+ et beIN Sports concernant les droits de diffusion du Top 14. Pensez-vous que le championnat coûte réellement plus de trente et un millions par an ?
Aujourd’hui, le rugby prend une autre proportion. Il est en train de franchir un cap financier hors normes. Peut être que ça va un petit peu trop vite ? Cela doit être légitime, on se rend compte que c’est un sport qui est assez médiatisé. En France, le rugby doit arriver à la deuxième place juste après le foot. Si nous en sommes là au niveau des tarifs, c’est que les retombées doivent être assez importantes pour que les investisseurs puissent mettre ces prix là.
N’avez-vous pas peur que le rugby perde son âme ?
En comparaison d’il y a trois ans, lorsque j’ai stoppé ma carrière, tout a évolué : la manière d’aborder les structures, d’entrer dans la vie rugbystique pour les plus jeunes, de manager les équipes… Malheureusement, nous ne pourrons pas aller contre ça. Est-ce que le rugby tourne mal ? Peut être pas. Allons-nous trop loin dans ce professionnalisme ? De nombreuses personnes l’ont voulu, il est en train de se mettre en place. Si cela perdure, il va falloir une équité au niveau des clubs. Au rythme où le rugby progresse, seulement quatre ou cinq équipes pourront s’en sortir. Tout le reste aura du mal à suivre.
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