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#LBL100 : Des lieux et des histoires (2/3)

A-COTE_REDOUTE-W0100-018-ImgAprès avoir exploré la trilogie Wanne/Stockeû/Haute Levée, Culture Sport continue sur le parcours de Liège-Bastogne-Liège. Deuxième halte à hauteur de la Redoute. Un nom explicite d’une difficulté intense et d’une histoire riche.

Poggio, Grammont, Aremberg et Redoute

À chaque monument son lieu fétiche, celui qui amasse du monde en abondance comme nul autre endroit ne peut en drainer. Poggio, Grammont et Aremberg sont des noms ronflants, tout comme la Redoute, la côte mythique de Liège-Bastogne-Liège. Bien qu’empruntée par quelques modestes courses, l’ascension doit sa renommée à Liège-Bastogne-Liège. Intégrée au parcours dans les années soixante, la côte de Remouchamps  a pris de l’envergure, parallèlement à la course qui l’emprunte. Dressée sur l’ubac de l’Amblève, son importance a évolué au fil des ans. Auparavant, elle était proche de l’arrivée et sa raideur favorisait les dernières explications entre les plus forts. Depuis que la ligne s’est déplacée à Ans, une dizaine de kilomètres écarte Remouchamps des hauteurs liégeoises. De quoi repousser les velléités des meilleurs. Mais la Redoute n’en reste pas moins redoutable, bien que son étymologie n’ait aucune référence cycliste. Ancien bastion défensif des républicains français sous l’Ancien Régime, cette redoute a laissé son nom à une côte, comme unique héritage. Deux siècles plus tard, l’endroit s’est mué en stade où la majorité des supporters n’ont d’yeux que pour l’enfant du pays : Philippe Gilbert. L’ancien champion du monde, natif du village, a son surnom inscrit tout au long des deux kilomètres d’ascension. En son sommet, le peloton s’est subitement amaigri, la finale de Liège-Bastogne-Liège débute.

La décision tend à se reporter

Les jambes ne mentent jamais. Un coureur dans un mauvais jour ne basculera jamais en tête de la Redoute. Michel Pollentier peut le regretter, lui qui a tenté de monnayer sa victoire, en 1978, avec Joseph Bruyère. Mais le géant de Saint-Rémy a déjoué les plans de « Cuisse de mouche » en le déposant au-dessus de Remouchamps. Le C&A n’avait plus qu’à contenir le champion de Belgique jusqu’au Boulevard de la Sauvenière pour savourer son second succès. « J’ai sonné à Eddy Merckx pour le convaincre de continuer encore un peu sa carrière » raconte Bruyère. « Je lui ai prouvé que les vieux coureurs comme nous étions capables de gagner de belles courses ». Mais le Cannibale accrochera son cycle, malgré les sollicitations de son fidèle lieutenant, quelques mois plus tard. Il laisse derrière lui un palmarès inégalable dont cinq Doyennes, forgée, notamment, dans la Redoute. Mais la côte a retrouvé de son aura avec les coureurs wallons. Claudy Criquelion, maillot arc-en-ciel sur les épaules, est déchaîné en 1985. Fraîchement vainqueur de la Flèche Wallonne, il dégaine une offensive au sommet de Remouchamps. Seul Stephen Roche et Moreno Argentin peuvent revenir. L’Italien s’imposera à Liège. Le succès wallon devra attendre 1999 et Franck Vandenbroucke. « J’attaquerai dans la Redoute » annonçait le Comminois. « Puis, s’il reste encore des coureurs, je mettrai tout le monde d’accord dans Saint-Nicolas ». Visionnaire, le Cofidis a appliqué à la lettre sa vision de la course. Son accélération tranchante fait très mal. Dans un mano à mano avec Bartoli, Vandenbroucke fini par se débarrasser de son rival italien. Mais un groupe de poursuivant fait la jonction peu après la difficulté. Mais le sulfureux Franck mettra les choses au point dans la dernière côte répertoriée du parcours. Depuis ce coup de panache, la Redoute n’a plus alimenté les chevauchées folles. Même Gilbert, poussé par un public acquis à sa cause, se retient. Il sait, comme tous les autres, que présumer de ses forces dans la Redoute peut être… redoutable.

Consultez notre guide cycliste 2014.

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