Dans un peu plus d’une heure, les Bleus vont disputer, face aux Allemands, le premier quart de finale de cette Coupe du Monde 2014. Avant de voir les joueurs de Didier Deschamps en action, sur la mythique pelouse du stade Maracana, nous réalisons un petit flashback sur les huitièmes. Huit rencontres mouvementées.
Cette édition 2014 nous réserve de fortes émotions, peut-être est-ce la terre du Brésil qui transmet ses énergies positives. Ce qui est sûr c’est qu’un nouveau record a été battu, celui du nombre de matchs allant aux prolongations au stade des huitièmes de finale, record datant de 1990. Plus de la moitié des matchs disputés (cinq sur huit) ont rallongé la souffrance des millions de supporters dans leurs canapés, preuve que ces huitièmes de finale ont été très serrés. Mais on ne va pas se mentir, c’était pour notre plus grand plaisir. Nous avons assisté à des rencontres très serrées et nous ne sommes pas passés loin de certains exploits. Les gardiens ont été les grands messieurs de ces rencontres et ce sont eux, la plupart du temps, qui ont permis aux “petits poucets” de croire jusqu’au bout à l’exploit. Mais voilà, les favoris ont finalement pris le dessus grâce, sûrement, à leur expérience plus conséquente sur la scène mondiale et plus habitués des grands rendez-vous. Cela nous réserve donc de grosses affiches pour la suite de la compétition, malgré les outsiders déjà éliminés au premier tour.
Au vu du suspens de ces huitièmes de finale, on en attend pas moins pour la suite de la compétition. Pour faire patienter les plus surexcités et pour qui ces deux jours ont été une éternité, voici un peu de lecture : retour sur ces tonitruants huitièmes de finale…
Brésil/Chili (1-1, 3-2 aux tab)
César, l’empereur brésilien
Que ce fut dur et que les Brésiliens ont souffert face à cette séduisante équipe du Chili qui en a conquis plus d’un. Il aura fallu attendre la séance de penaltys pour voir le Brésil pousser un grand ouf de soulagement. On sentait lors de cette séance de tirs au but une importante inquiétude qui se lisait sur le visage des joueurs brésiliens qui supportaient la pression de tout un pays, n’attendant rien d’autre que le succès final dans cette compétition. Les feux follets chiliens ont longtemps permis à leurs supporters de croire en la qualification héroïque après cette égalisation superbe d’Alexis Sanchez. La bataille s’est poursuivie jusqu’en prolongation où les Brésiliens ont sûrement senti le ciel leur tomber sur la tête après la barre transversale trouvée par Mauricio Pinilla à la quatre-vingt-dixième minute. Au final, le Brésil s’en sort très bien mais n’aborde pas avec d’énormes certitudes ce quart de finale face à cette séduisante sélection colombienne emmenée par un James Rodriguez de haute volée.
Colombie/Uruguay (2-0)
James, nouveau baron de la Colombie
Il a régné d’une main de maître sur cette rencontre par sa justesse technique. On ne peut que rester admiratif devant son élégance et son aisance balle au pied et lorsque l’on regarde les deux petits chiffres inscrits en face de la case “âge”, on se dit que l’on a affaire à un sacré client. Tant mieux pour nous, qui nous ennuyons bien souvent devant notre pauvre Ligue 1. Il a certainement marqué au passage le plus beau but de cette Coupe du monde. Bon nombre dans cette situation aurait fait un heureux dans le public, mais pas “El Bandido”. Élu meilleur joueur de la phase de groupe, il est bien parti pour être LE joueur de ce mondial. L’absence de Luis Suarez se sera tout de même fait ressentir. Edison Cavani était bien seul sur le front de l’attaque et il n’a pas pu porter à lui seul sa sélection comme “El Pistolero” aurait pu le faire. Une question se pose à la suite de ce tour : la Colombie frappera-t-elle un grand coup en sortant la Seleção dès les quarts de finale ? On trépigne déjà en attendant cette rencontre… Pour revoir ce but gigantesque, c’est par ici mesdames, messieurs.
FRANCE/Nigéria (2-0)
Dans la douleur…
Cinquante-quatrième minute : Tournant de la rencontre. Celle-ci aurait pu basculer en faveur des Nigérians mais l’arbitre a été plutôt clément avec Blaise Matuidi qui, par son tacle, a fracturé le tibia péroné du milieu de terrain Onazi. Jugé “pire” que la morsure de Luis Suarez par Diego Maradona, nous n’irons pas jusque là, mais c’est certain, nous pouvons nous estimer chanceux sur ce coup. En difficulté à ce moment-là, l’EDF aurait eu bien du mal à relever la tête à dix contre onze. Puis, peu de temps après, Griezman fit son entrée à la place du canonnier d’Arsenal qui avait dû oublier de prendre la poudre avec lui ce soir-là. Son entrée a emmené du “peps” à cette équipe qui en manquait cruellement et c’est notre star montante qui débloqua la situation après une erreur de main d’Enyeama jusque-là impeccable. La suite du match a été à l’avantage des Français mais on n’est pas passé loin du KO. Le morceau qui nous attend en quart de finale ce vendredi sera certainement plus difficile à croquer. Rencontre qui sera chargée d’histoire notamment par rapport à cette demi-finale de 1982 marquée par la folie de Schumacher et le retour improbable des Allemands en prolongation, alors que la France avait deux buts d’avance. Thierry Roland doit encore se retourner dans sa tombe…
Il faudra dans tous les cas être plus combatif que face au Nigéria où la nonchalance de certains joueurs est ressortie au galop. Face aux allemands, il y a une nouvelle page de l’histoire de l’EDF à écrire.
Allemagne/Algérie (2-1, ap)
Des fennecs héroïques
Auteurs d’un match monstrueux face à l’Allemagne, les Algériens peuvent sortir la tête haute de cette Coupe du Monde où ils auront largement comblé les attentes de tout un peuple derrière eux. Les deux gardiens ont brillé dans cette rencontre. M’Bolhi a maintenu les siens hors de l’eau jusqu’à ce début de prolongation et cette talonnade maladroite de Shürrle. Pendant toute la rencontre, il avait été héroïque et permis aux siens de refaire l’histoire face aux allemands, qui ont un passé bien chargé en compétition internationale. Le gardien allemand a, lui aussi, eu son importance dans ce match puisque, par ses sorties loin de sa zone, il a anéanti les contres rageurs des Algériens qui avaient pris de court l’arrière garde allemande. Au final, l’Allemagne passe ses huitièmes de finale malgré le but de Djabou dans la dernière minute et retrouvera la France une nouvelle fois pour l’histoire. A noter, les larmes de Vahid Halihodzic à la fin de la rencontre qui a accompli un travail remarquable avec cette sélection algérienne. Malheureusement, c’était sûrement son dernier match aux manettes des fennecs.
Pays-Bas/Mexique (2-1)
Robben pool
Résumer la rencontre à ce plongeon serait assez réducteur de la performance livrée par les deux équipes sur le rectangle vert mais cette action a malheureusement fait basculer le match cruellement pour les Mexicains. Avant cette quatre-vingt-quatorzième minute, les Mexicains avaient dominé le premier acte et avaient logiquement ouvert le score par Dos Santos. Ce but a eu don de réveiller les “Oranje”. Le réveil a été concrétisé par la sortie de Robin Van Persie très transparent au cours de la rencontre, malgré un début de compétition tonitruant. Huntelaar, lui, ne s’est pas fait prié et a profité des quelques minutes sur le terrain pour remettre les siens dans le droit chemin en remisant de la tête pour Sneijder et en inscrivant le penalty plein de sang-froid à la quatre-vingt-quatorzième minute. RVP devra retrouver son efficacité pour épauler Robben qui en aura bien besoin face aux valeureux Costariciens.
Costa Rica/Grèce (1-1, 5-3 aux tab)
Au courage…
Après avoir réalisé l’énorme exploit de sortir en tête de la poule de la mort, en sortant au passage l’Italie et l’Angleterre de la compétition, les Costariciens affrontaient les Grecs qui s’étaient eux qualifiés dans le temps additionnel sur un penalty face à la Côte d’Ivoire. Los Ticos ont remis ça en se qualifiant pour la première fois de leur histoire en quart de finale. Entraînés par la technique et les coups de pied tirés à la perfection par Bolaños, les Costariciens ont su tirer leur épingle du jeu en étant réduits à dix pendant près d’une heure de jeu. Les Grecs, eux, sont restés impuissants et trop maladroits offensivement malgré leur retour, dans les dernières minutes de la rencontre, spécialité dont ils ont le secret. Navas a, lui, maintenu les siens à flot jusqu’à la séance de tirs aux buts dont on connaît le dénouement.
Nous le disions dans notre dernier article, cette sélection du Costa Rica était LA sensation de ce premier tour mais elle continue d’épater les spectateurs au fil de la compétition. Ils peuvent rêver d’un nouvel exploit face aux Pays-Bas qui devraient se méfier sérieusement de cet invité surprise.
Argentine/Suisse (1-0, ap)
Di Maria à toutes enjambées
Pas flamboyante lors de cette phase de poule, la Suisse a accroché l’Albiceleste alors que l’on s’attendait à un match à sens unique. Emmenée par un Shaqiri de gala, qui a longtemps donné le tournis à la défense argentine, la Suisse s’incline, comme d’autres avant elle, au cours de la prolongation. Elle aurait même pu pousser les Argentins à la séance de tirs au but si la tête de Dzemaili avait connu un meilleur sort que le poteau droit de Romero. La Nati sort la tête haute alors que l’on ne l’attendait pas aussi combative face à cette équipe d’Argentine. “El Angelito” a, lui, éclairé la rencontre par ses coups de reins qui ont souvent sauvé le Réal durant cette saison dans ses déboires. C’est en toute logique qu’il marqua ce but décisif et envoya les siens en quart de finale. Messi, passeur sur le but de Di Maria, a lui, longtemps cherché la solution face à cette équipe suisse bien disciplinée. Il devra certainement être plus tranchant face à des Diables Rouges plus solides et mieux organisés.
Belgique/Etats-Unis (2-1, ap)
Lukaku a eu raison du grandiose Tim Howard
Le portier américain a été monstrueux au cours de cette rencontre et a repoussé tour à tour les assauts des Belges, qui, au passage, étaient beaucoup plus fringants qu’en phase de poule. Il a réalisé pas moins de onze arrêts en quatre-vingt-dix minutes et quinze au bout des prolongations. Par cette performance, il a battu le record du nombre d’arrêts datant de 1966. Oui, mais voilà, le valeureux Lukaku est rentré et a mis fin à l’invincibilité américaine dans un premier temps en faisant parler son physique et en servant de Bruyne. Il a ensuite mis les siens à l’abri d’un retour en marquant le deuxième but. Mais, c’était sans compter sur le culot du jeune Américain Julian Green qui, sur son premier ballon, d’une volée, a relancé le suspens de cette rencontre. Malgré une superbe combinaison sur coup franc, et d’autant plus belle à ce moment du match, l’équipe supportée par Barack Obama n’a pas réussi à refaire son retard. Les Belges répondent aux attentes placées en eux et montent petit à petit en puissance dans cette compétition où ils auront fort à faire face à la bande à Messi.
Hors terrain
On continue de faire état de l’organisation désastreuse de ce Mondial au fil des rencontres. Cette fois, c’est un supporter qui s’est aventuré sur la pelouse de l’Arena Fonte Nova, jusque-là rien de bien exceptionnel, sauf que les équipes de sécurité ont mis pratiquement une minute à se décider à intervenir. Le supporter aura eu le temps de faire son petit tour mais aura loupé la suite de la rencontre qui, elle a été exceptionnelle. Pas sûr, donc, que cela en valait le coup.
Les anciens joueurs allemands et notamment les portiers de la sélection ont tenu à donner leur avis en prévision de la rencontre face à la France.
Le fameux Harld Schumacher, auteur de la cruelle agression sur Battiston en 82 a déclaré : « Je parie deux à un pour nous, je crois que nous allons battre les Français » et a estimé que les Français sont « dangereux. Ils ont de très bons joueurs et ils sont très, très difficiles à jouer ».
Oliver Kahn est lui plus confiant et a posté sur son compte Twitter : « Ce n’est pas une grande équipe, elle est loin d’être au-dessus du lot. On a aussi vu beaucoup de faiblesses chez les Français contre le Nigeria. Avant tout lorsqu’on les presse tôt au milieu de terrain, ils ne peuvent pas trouver Benzema. Il ne leur reste que peu de possibilités. Quant à la défense, elle n’est pas sûre du tout. Tu auras toujours des chances contre elle. »
Alors messieurs tricolores tous à vos bleus de chauffe ! Il y a des déclarations à faire mentir, une “vengeance” en jeu et une histoire à écrire ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Allez les BLEUS !
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