D’après lui, « Aurillac va être un sacré premier test ». Le match va débuter dans une poignée de minutes. Le Biarritz Olympique découvrira ce qu’est la Pro D2. Le club Basque, double vice-champion d’Europe (2006 et 2010), disputera à 18h30 son tout premier match en seconde division depuis sa refonte, en 2000. Jean-Louis Berho, légendaire speaker du BO, effectuera lui aussi, dans son antre d’Aguiléra, son baptême du feu à l’échelon inférieur, lui qui a connu trois Boucliers de Brennus en l’espace de cinq ans au début des années 2000 (2002, 2005 et 2006).
Le vrai BO, nous allons le voir au mois de janvier 2015.
Après les matchs amicaux (défaites contre Bayonne et Agen, victoire face à Tarbes), êtes-vous confiant pour cette nouvelle saison ?
Confiant dans l’immédiat peut être pas. Je pense qu’il faut un petit temps d’adaptation pour que tout se mette en place : le système de jeu, les joueurs, prendre le rythme des matchs de Pro D2… Il faut gérer tout cela. Je pense que la confiance viendra au fur et à mesure. Je considère que le vrai BO, nous allons le voir au mois de janvier 2015.
C’est la toute première saison du Biarritz Olympique en Pro D2. Qu’est-ce que cela vous fait de retrouver votre club en seconde division ? Vous avez un sentiment de tristesse ou de résignation ? Désormais les grosses métropoles sont amenées à émerger tandis que les petites villes souffrent de plus en plus pour conserver leur place dans l’élite…
C’est un sentiment qui est mêlé de deux choses. Il y a un sentiment de tristesse parce qu’on aimerait participer à la fête du Top 14, mais en même temps, c’est un sentiment de reconquête parce que je pense que cette saison peut être historique. Le club est parfois capable de faire très bien et pourquoi pas de remonter ! Le rugby moderne a fait que les grandes métropoles vont prendre désormais la tête du Top 14. C’est dommage. C’est la poésie du rugby qui va disparaître.
Pensez-vous vraiment que la remontée soit possible dès cette année ou est-ce une utopie ? On qualifie déjà cette saison comme la plus relevée de l’Histoire de Pro D2. Neuf des seize clubs engagés ont en tout glané quarante Boucliers de Brennus !
Je ne pense pas que ce soit une utopie. Nous avons fait un bon recrutement. Il est de qualité et intelligent. Certains joueurs qui arrivent ont une aura internationale qui peut nous permettre de passer. De ce que j’ai vu sur les premiers matchs, pour bien jouer en Pro D2, il faut un bon paquet d’avants. Je pense que ça, nous l’avons. Après est-ce que l’on va remonter cette année ? Moi, dans la vie, je suis quelqu’un d’impatient. Donc bien évidemment, je souhaite que l’on retrouve le Top 14 dès la saison prochaine ! Mais il faudra compter sur les autres clubs pour nous en empêcher… Ma devise est « impossible n’est pas Biarrot », alors pourquoi pas ?
Avez-vous été surpris par l’arrivée d’Eddie O’Sullivan au BO ? C’est un coach et une recrue de choix !
Justement, c’est cette arrivée qui me permet d’être optimiste et de croire à ce que j’appelle la reconquête. L’arrivée de O’Sullivan est vraiment une garantie de sérieux. C’est une sommité du rugby international. Je pense qu’un coach comme O’Sullivan ne vient pas à Biarritz uniquement pour rester deux saisons en Pro D2. Je ne crois pas. Il y a réellement un projet derrière. Le BO avait une belle histoire jusque-là. On a remis les compteurs à zéro, nous avons une belle page blanche devant nous, c’est à nous, désormais, d’en écrire les plus belles. Justement, O’Sullivan peut nous permettre ce changement d’Eire (rires).
Etes-vous satisfait du succès rencontré par la Rugby Summer Cup, compétition amicale co-organisée avec le BOPB ?
Cela fait toujours un peu drôle quand on est Biarrot de voir jouer d’autres équipes sur son stade. On a eu l’impression, lors des deux premiers matchs, d’être le petit village qui accueille, le jour de la fête patronale, des grands qui viennent faire une démonstration de rugby. Ça, je l’ai vécu un peu difficilement. Quand j’ai vu Castres, Toulouse ou le Stade Français venir, ça fait drôle. Bon, après, lors du dernier match, nous avons pu voir le BO jouer face à Agen. Mais c’est vrai que ça m’a fait bizarre !
Est-ce que vous avez suivi un peu la Coupe du Monde de rugby féminine ?
Au début, je n’ai pas suivi parce que je n’y croyais pas du tout (il coupe). J’adore le foot féminin. Je trouve que techniquement elles réalisent des choses remarquables. Mais dimanche dernier, je me suis laissé entraîné par Angleterre-Canada (la finale, ndlr), qui a été pour moi une pure merveille, un moment de plaisir intense. J’ai vu un jeu à la main de tous les instants, des ballons qui ne tombaient pas, un jeu intelligent et puis je me suis dit qu’elles étaient capable de faire aussi bien voire mieux que les hommes. Je crois réellement que c’est quelque chose que je ne prenais pas au sérieux et finalement, j’ai pris une petite claque. J’avoue que ces femmes m’ont retourné.
Elles ont réussi à vous séduire…
Oui ! Rugbystiquement, ça a du sens et ça tient la route. Je veux et on peut leur rendre hommage ! Ce qui est bien c’est que le physique et le jeu au pied n’ont pas encore pris trop d’ampleur dans le jeu féminin. C’est quelque chose à prendre au sérieux désormais.
A quand une équipe féminine au Biarritz Olympique ? A quand un derby avec l’ASB (Association Sportive Bayonnaise) ?
Il y a déjà l’ASB qui marche bien (championnes de France de seconde division, les Bayonnaises ont perdu le barrage d’accession, ndlr). Il y a déjà eu une équipe féminine au BO. C’était en 1994, mais à l’époque le rugby féminin n’était pas aussi développé en France. Je pense qu’il va y avoir des vocations qui vont naître dans les semaines qui arrivent. Alors pourquoi pas un derby féminin, le premier derby féminin Basque de l’Histoire ?
Serge Blanco a été appelé à la rescousse au chevet du XV de France. D’après vous, que peut apporter votre Président à Philippe Saint-André et ses adjoints ?
Il peut apporter son expérience, sa vision du jeu, une espèce de paravent pour protéger les Saint-André, etc. Je pense qu’il peut apporter dans un rôle de manager, un peu différent de Jo Maso, quelque chose. Mais bon… la route sera très longue pour devenir champions du monde. Pour l’instant, je pense sincèrement que le rugby Français, pas l’équipe nationale, a beaucoup régressé. Ce sont les conséquences du Top 14. Le rugby tricolore ressemble étrangement à l’équipe de foot d’Angleterre. Parfois, dans son championnat, on retrouve des équipes où il n’y a pas beaucoup d’Anglais dans les effectifs…
Vous avez rédigé de nombreux ouvrages. Avez-vous un nouveau livre en préparation ?
Non, pas spécialement. Pas de projet en vue pour le moment. S’il devait y en avoir un, ça serait peut être à partir de la fameuse page blanche sur laquelle nous pourrions rédiger les premières lignes après le match contre Aurillac. Pourquoi pas réécrire une jolie histoire du club qui se réinstalle dans le Top 14 ?
Crédit photo : site officiel du Biarritz Olympique Pays Basque
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