Flash-back sur ces premiers mois de compétition. A l’heure où les joueurs font un break pour les fêtes de fin d’année en famille, à l’exception de l’Angleterre où la tradition du Boxing Day se perpétue, il est temps de faire un point sur les faits marquants de cette première partie de championnat…
Les cartes redistribuées en Ligue 1

Avec 29 points d’écart à la fin de la saison dernière avec le PSG et une sixième place synonyme du parfum européen sous le nez, on imaginait bien peu le dénouement actuel. Mais voilà l’arrivée de Marcelo Bielsa à la tête de cet OM a bien changé la donne : une nouvelle philosophie de jeu, des joueurs transcendés, une nouvelle ferveur, des prestations de haut vol, un amour du public marseillais retrouvé… Tous les ingrédients sont réunis pour essayer d’accrocher un nouveau titre. Mais, l’exigence d’El Loco suffira-t-elle si le PSG vient à se réveiller et à faire enfin parler son talent dans cette saison si poussive ? Les millions investis font même pâle figure face à la formation lyonnaise qui la devance d’un point à la trêve. Jean-Michel Aulas s’en frotte les mains et prend un certain plaisir à le faire savoir sur son compte Twitter. Derrière, ça se bouscule aussi avec notamment une solide équipe stéphanoise et celle des Canaris qui retrouvent leurs couleurs d’antan.

Guingamp, retrouvé un peu là par hasard, démontre qu’il ne faut pas nécessairement aligner des stars sur la scène européenne, la petite, pour avoir des résultats mais plutôt un certain état d’esprit de combativité et ne pas « blinder » le jeu comme peuvent le faire les autres clubs français. Ils jouent leur chance crânement et “putain que c’est plaisant”. Les phases finales s’annoncent tout de même compliquées pour les trois qualifiés (en Champions League et en Europa League) qui affronteront de gros morceaux.
Un Real intouchable

Fort de « La Decima » en poche, tant attendue du côté de la capitale espagnole, ce Réal-là ne s’arrête plus. Et ce n’est pas le mercato estival, qui laissait quelques doutes sur l’équilibre de cette dream team, qui a changé la donne. Le club a su parfaitement gérer les départs successifs de Di Maria et Xabi Alonso en attirant dans ses filets 2 nouveaux grands techniciens, Toni Kroos et James Rodriguez, fondus dans l’effectif madrilène en deux temps trois mouvements. Premiers de la Liga avec un point d’avance sur le Barça (une journée en moins dans les jambes) et récents vainqueurs de la Coupe du Monde des Clubs en cette fin d’année 2014, les joueurs et le staff ont de quoi passer de bonnes fêtes. Avec 25 buts marqués en 14 rencontres, Ronaldo se trouve sur une autre planète et se pointe en tête des pronostics pour la prochaine élection du Ballon d’Or. Derrière, le Barça s’accroche, tout comme l’Atletico qui aura aussi son mot à dire en coupe d’Espagne face au leader du championnat avec un Griezmann qui monte petit à petit en puissance. El Nino, de retour sur ses terres, tentera lui de relancer sa carrière qui n’a jamais vraiment décollé après son départ de la capitale espagnole.
Un contraste saisissant

Les deux finalistes de la Ligue des Champions 2013 ont emprunté des chemins bien différents depuis cette rencontre au sommet pour le football allemand. Alors que le Bayern passe des fêtes installé confortablement avec 11 points d’avance sur le second Wolfsburg, le BVB doit lui essayer de ne pas regarder le classement pour éviter de faire trop de cauchemars (avant-dernier du classement à égalité avec le dernier Fribourg). L’armada Munichoise ne cesse de se renforcer d’années en années et peut également se vanter de présenter un bilan financier plus que satisfaisant avec une prévision de profit de 16,5 millions pour cette année (Michel Platini like this). Le stade étant remboursé avec 16 ans d’avance, les bénéfices tirés de l’Allianz Arena pourront être investis dans l’équipe (Dortmund dislikes). Après les nombreux allers entre Dortmund et le Bayern, c’est bien Marco Reus qui risque de rejoindre ses anciens coéquipiers en terre munichoise.

Cette outrageuse domination du Bayern sur ce championnat a tout de même une conséquence négative. L’équilibre compétitif n’a plus réellement sa place dans ce championnat allemand où les Bavarois filent droit vers un nouveau sacre. On ne peut tout de même qu’admirer l’exemple de ce Bayern-là. Certains clubs européens devraient s’en inspirer…
Le top five bousculé en Angleterre

Depuis peu, le top five qui dominait outrageusement cette Premier League se fait bousculer par de surprenants nouveaux arrivants. Cette année, c’est bien West Ham et Southampton qui s’invitent dans la partie haute du classement. Bien heureux ceux qui avaient mis une pièce sur un tel scénario. On imagine peu ces deux formations tenir le rythme jusqu’à la trente-huitième journée mais cette situation relance pas mal les débats dans ce championnat survolé par les deux supers puissances financières : Chelsea et Manchester City. La lutte promet d’être acharnée entre Jose Mourinho et Manuel Pellegrini. Du côté du club historique de Manchester (M. United), difficile d’y voir clair au milieu de toutes ces stars où une équipe type peine à se dégager. Van Gaal doit bien avoir du mal à trouver le sommeil. Chez les Reds, on redoutait « l’après Suarez » et ce n’est pas l’arrivée de Balotelli qui a atténué ces craintes… Il n’a même pas réussi à faire trembler les filets une seule fois en championnat. Avec des performances bien loin de la saison précédente, Liverpool pointe à une cruelle huitième place. Le recrutement est clairement un échec, ils avaient pourtant été prévenus après l’épisode de Bale à Tottenham.

Les années se suivent et se ressemblent à Arsenal, où les ambitions ne sont pas toujours en adéquation avec les résultats. Les blessures de certains joueurs sont trop récurrentes pour pouvoir prétendre titiller les équipes en pôle position. Si l’on regarde les joueurs présents en continu à l’infirmerie, il y aurait de quoi aligner une équipe qui aurait de la gueule et qui pourrait probablement se hisser dans le top trois du championnat.
De nombreux rebondissements sont à prévoir au cours de ces prochains mois dans ce championnat toujours aussi spectaculaire…
Une équipe de France retrouvée

On ne va pas bouder notre plaisir après les épisodes douloureux que nous avons connus ces dernières années. Cette génération fait plaisir à voir et on sent une certaine joie et un certain amour de la part des joueurs de porter ce maillot bleu. L’enthousiasme est grandissant autour de cette équipe depuis cette qualification à l’arraché face à l’Ukraine. Cet épisode a servi d’électrochoc à ce groupe qui en avait tant besoin pour construire une nouvelle histoire. Les résultats sont là et notamment face au gratin mondial (Portugal, Espagne, Pays Bas) et, point important, on prend clairement notre pied à regarder cette formation-là évoluer sur le pré. Avec l’émergence de nombreux joueurs comme Pogba, Varane, Griezmann et la confirmation de certains comme Benzema, Matuidi, Lloris, on sent une bonne osmose grandir au sein de ce groupe français. Après une Coupe du Monde dans les objectifs, les Bleus vont enchaîner une série de matchs amicaux jusqu’à l’Euro 2016. Il faudra mettre la même implication que lors de la dernière compétition afin d’éviter toute déconvenue devant le public français qui attend impatiemment cette grande fête du football.
Adieu Titi

Notre Thierry Henry national se retire après de nombreuses années de succès marqués par son inimitable et toujours efficace intérieur du pied droit. Son armoire de trophées bien garnie, il peut ranger les crampons l’esprit tranquille et emprunter le pont d’or que lui a fait Sky Sports pour s’en aller commenter le championnat anglais.
Certains reviendront sur cette main face à l’Irlande qui emmena l’équipe de France au désastre de son histoire (Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud) mais ces personnes-là ne prennent pas conscience de l’immensité du joueur qui a porté ce maillot bleu frappé du coq. Meilleur buteur de la sélection, il a marqué d’une empreinte indélébile cette EDF mais aussi tous les clubs par où il est passé. Arsenal l’a notamment honoré avec une statue à son effigie devant le flambant Emirates Stadium, rien que ça…

On gardera en image un joueur combatif avec un état d’esprit irréprochable et un sens du but inégalable… Qui aura l’étoffe de ce joueur en équipe de France et pourra prétendre battre son record de buts chez les Bleus ?
Bonne fin d’année à tous ! On espère vivre plein de nouvelles vibrations au cours des rencontres de 2015…
Laurent Garès
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