HOSTELLERIE Hier, c’était repos. Au programme pour les 169 rescapés : petite sortie à vélo ou séance sur home-trainer mais aussi beaucoup de détente et de calme histoire de panser des plaies et des corps endoloris. Le principal objectif ? Se refaire un peu la cerise, avant les étapes alpestres qui s’annoncent des plus corsées, dans leur hôtel, le refuge des coureurs. Lors de la première journée de repos, nous sommes allés à la rencontre d’un des nombreux hôtels Palois pour observer comment ils géraient leur affaire durant le Tour de France.
« Il faut savoir ne pas se mettre la pression lorsqu’il y a la queue devant l’accueil. Même si tout va plus vite que d’habitude, nous devons donner de nombreux renseignements (sur la ville, le stationnement, les animations, etc). » Ah le Tour et ses effets secondaires ! Durant la Grande Boucle, tout est amplifié. Les dirigeants du Quick Palace, situé à l’entrée de la ville, à deux pas de l’autoroute, ont tenu à nous le prouver.
« Si nous avions cent chambres, nous les aurions toutes vendues. » Et on veut bien les croire. Sur les quarante-huit chambrées dont ils disposent, la plupart d’entre elles étaient déjà réservées depuis belle lurette. « Certains de nos clients ont réservé chez nous dès que la carte a été présentée à la fin du mois d’octobre, tandis que d’autres ont tenu à sauvegarder leur place un an à l’avance, en payant la chambre, avant même que le parcours soit dévoilé et en prenant aussi le risque que Pau ne figure pas sur le tracé. »
Du coup, si vous désirez dénicher un hôtel disponible, il vous faudra aller jusqu’à Biarritz ! En effet, même ceux de Tarbes ont été pris d’assaut à cause du départ de la dixième étape qui reliait la cité Bigourdane à La Pierre-Saint-Martin. « Dans cette situation, les gens ne se posent pas la question. Ils sont prêts à prendre une chambre même si elle est plus chère que d’habitude. » Le jour de notre venue au Quick Palace, l’équipe dirigeante nous a confié avoir reçu plus d’une vingtaine de demandes en l’espace de quelques heures.
La venue de la Grande Boucle à Pau fait travailler, fait vivre tout le monde. « Le Tour est une grosse manne financière. Cependant, nous travaillons déjà pas mal en temps normal, ici. » Notamment grâce à des événements marquants à l’image du Grand Prix de Pau (en mai), de la Grande Foire (en septembre) et du Festival Emmaüs (fin juillet). Mais ces dates attirent seulement un public Français. « La seule différence c’est que les prix augmentent pendant le Tour. » Le TDF qui leur permet également de capter une clientèle internationale.
Il faut donc s’adapter en ce qui concerne la langue. Et ça tombe plutôt bien, les gérants manient la langue de Shakespeare mais aussi l’Espagnol, l’Italien, le Portugais et même… le Russe grâce à la femme de chambre qui en touche quelques mots. « Parler tous ces dialectes est une nécessité. On perdrait trop de clients sinon. Il faut pouvoir les aider, s’occuper d’eux. Il faut être avenant, à l’écoute, être à 100% pour renseigner au mieux nos clients. »
En consultant ses réservations, le patron du Quick Palace, Benjamin Pourageaux, tire une constatation des plus sanglantes. « J’ai l’impression que les Français se désintéressent du Tour contrairement aux étrangers comme les Australiens, Espagnols ou Chinois. L’ambiance est bonne parce qu’ils viennent pour le Tour. En revanche, en ce qui concerne nos compatriotes, s’ils viennent au Quick Palace pendant la Grande Boucle, ce n’est pas du tout pour venir voir la course. »
Une clientèle internationale
La clientèle de l’hôtel Palois est rapidement identifiable. On y retrouve des groupes de journalistes (RTL Luxembourg, France 3 Aquitaine), quelques cyclos venus gravir les cols avant les cyclistes du Tour et des aficionados passionnés par la Grande Boucle. Mais aucune trace de coureurs professionnels. Ils ne viennent pas au Quick Palace (deux étoiles), privilégiant les Mercure ou autres Best Western (trois ou quatre étoiles) qui bénéficient de plus de places de parking (ce qui n’est pas négligeable pour les bus et les voitures des différentes équipes). « L’avantage c’est qu’ils sont ouverts 24h/24 grâce à la présence d’un veilleur de nuit et disposent de plus de personnel. »
Nicolas Gréno. Crédits photos : Quick Palace, Nicolas Gréno/Culture Sport
0 comments on “« Pour le Tour, certains clients réservent un an à l’avance »”