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Boris Vallée : « Une opportunité que je devais saisir »

EN ROUTE VERS 2016. Boris Vallée est un coureur heureux. Auteur d’une belle saison, sa deuxième chez les professionnels avec la Lotto-Soudal, le jeune Belge vient de signer chez Bretagne-Séché Environnement, qui deviendra Fortuneo-Vital Concept le 1er janvier prochain. C’est en plein championnat du monde, à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, lorsque son compatriote Tom Boonen et le tenant du titre Michal Kwiatkowski étaient encore en tête, que nous nous sommes entretenus avec l’ancien médaillé d’or aux Jeux Olympiques de la jeunesse 2010, qui a participé, hier, à la balade organisée par sa future équipe, à Bruz.

cultureSPORT Boris Vallée

cultureSPORT : Après deux saisons chez Lotto-Soudal, comment en es-tu arrivé à signer au sein de la formation Bretonne ?

Boris Vallée : L’équipe était intéressée par mon profil depuis pas mal de temps déjà. Ils savaient que j’effectuais un bon boulot chez Lotto-Soudal et que je n’étais pas libre de mes mouvements. Les dirigeants de Bretagne-Séché Environnement sont venus me voir et étaient très motivés pour me prendre au sein de leur effectif. Nous sommes parvenus à un accord. Ils m’ont proposé de jouer mes sprints, c’est surtout ça qui m’intéressait le plus dans une équipe. C’est en partie pour ça que j’ai accepté.

cultureSPORT : Penses-tu que tu bénéficieras de plus de libertés chez Fortuneo-Vital Concept ?

Boris Vallée : En signant dans cette équipe, on me prend justement pour être le leader-sprinteur. C’est une opportunité que je devais saisir.

cultureSPORT : En se renforçant encore davantage avec les arrivées des champions de France (Steven Tronet) et du Danemark (Chris-Anker Sörensen), l’équipe va probablement être invitée sur les plus belles courses d’un jour du calendrier. Vas-tu pouvoir également jouer ta carte perso sur les classiques ?

Boris Vallée : Je pense. Mais il ne faut pas oublier Yauheni Hutarovich, avec qui je m’entends bien, et Daniel McLay. Ils vont pouvoir m’épauler et on tournera également à tour de rôle. En tout cas, j’arrive chez Fortuneo en tant que sprinteur. On va essayer de planifier tout cela au mieux en début de saison. L’idée est de nous préparer correctement pour être présents dans les arrivées massives.

cultureSPORT : Avec notamment Eduardo Sepulveda, Daniel McLay (champion de Grande-Bretagne espoirs 2010), Kévin Ledanois (champion du monde espoirs en titre) et Franck Bonnamour (champion d’Europe juniors 2013), l’effectif est assez jeune et plutôt talentueux !

Boris Vallée : C’est sûr que pour une Continentale Pro, on a quand même beaucoup de jeunes de qualité. C’est une équipe offensive qui n’a pas peur d’aller de l’avant. J’apprécie ce panache-là. Je pense que je suis capable de m’illustrer sur des courses où il ne faut pas spécialement attendre les sprints, en jouant sur mes facultés de finisseurs. C’est une des raisons pour laquelle ils m’ont recruté tandis que chez Lotto, je lançais des sprints pour Kris (Boeckmans), Jens (Debusschere) et André (Greipel).

cultureSPORT : As-tu quelques appréhensions avant de rejoindre ta nouvelle « famille » ?

Boris Vallée : Non aucune ! On se connaît à peu près tous dans le peloton, on roule tout le temps ensemble. On rigole même. J’avais déjà des amis au sein de l’équipe. C’est aussi pour ça que j’ai signé chez eux notamment parce que l’ambiance y est bonne.

L’équipe évolue d’année en année et n’a rien à envier à une structure World Tour.

cultureSPORT : Qu’attends-tu de cette équipe à l’esprit conquérant ?

Boris Vallée : C’est une équipe qui a déjà prouvé pas mal de choses ces deux dernières saisons. Elle évolue d’année en année et n’a rien à envier à une structure World Tour. « Bretagne » a fait le Tour de France, participé à de belles classiques et est invitée un peu partout, parce qu’il y a de bons coureurs dans l’effectif. Ils sont présents tout au long de la course. C’est une équipe qui me correspond vraiment bien pour continuer à évoluer ainsi que pour commencer à étoffer mon palmarès, chose que je n’ai pas pu faire durant mes deux années chez Lotto.


cultureSPORT :
Tu as quand même obtenu de très belles places d’honneur en 2015 (6e du Tour de Wallonie, 15e des Trois jours de la Panne, 2e du GP de Denain)…

cultureSPORT Boris Vallée 2015Boris Vallée : Je ne vais citer que le Tour de Wallonie où je participais en tant qu’équipier. Dès la première étape je ne pouvais pas prendre les bonifications. Je devais toujours penser à rouler à fond pour l’équipe. Dans le final, je devais avant tout viser l’étape pour mon leader avant de penser à mon classement général. Comme je ne faisais pas les sprints, je ne prenais aucune bonification et je ne m’attendais donc pas à remonter autant au classement. On ne m’a laissé ma chance seulement trois fois cette année. J’avais fait deuxième, troisième et j’avais déraillé au Tour de Norvège. Je pense que j’ai des capacités, je suis confiant. Je pense que Fortuneo croit en moi.

cultureSPORT : La troisième place décrochée au Tour Down Under est très encourageante. Qu’en retires-tu de cette performance ?

Boris Vallée : J’avais chuté deux jours avant le critérium. J’avais de très bonnes sensations mais ça s’était dégradé au fil des jours. J’essayais de me reposer et de m’accrocher pour finir les étapes. Ce n’était pas toujours facile. Cependant, j’ai roulé pour l’équipe, j’ai donné mon maximum. Lors de la dernière étape, on m’a dit que je pouvais faire le sprint, que j’étais libre, que j’avais carte blanche. J’ai essayé de faire le sprint mais malheureusement j’étais vraiment très loin et j’ai lancé dans le vent. Beaucoup disent que j’avais la force pour m’imposer mais comme je n’étais pas très bien placé… Mais c’est ça le sprint !

cultureSPORT : En observant tes résultats sur le site ProCyclingStats, on a remarqué que tu avais engrangé le plus de points dans la catégorie des courses d’un jour. Envisages-tu de te spécialiser dans les sprints ou gardes-tu toujours dans un coin de ta tête la possibilité d’aller décrocher une belle classique ?

Boris Vallée : J’ai des rêves. Notamment celui de remporter une classique World Tour. Fortuneo-Vital Concept va me permettre de jouer ma carte sur les classiques contrairement à chez Lotto où j’avais du mal à me faire une place. C’est pour ça que j’étais vraiment content qu’Emmanuel Hubert m’ait contacté.

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L’équipe Fortuneo-Vital Concept en 2016

– Ils restent : Jean-Marc Bideau, Frédéric Brun, Maxime Cam, Anthony Delaplace, Pierrick Fédrigo, Brice Feillu, Armindo Fonseca, Arnaud Gérard, Jonathan Hivert, Yauheni Hutarovich (Bié), Benoît Jarrier, Kevin Ledanois, Dan McLay (Grb), Pierre-Luc Périchon, Eduardo Sepulveda (Arg), Florian Vachon.

– Ils arrivent : Franck Bonnamour (Brest IC 2000, stagiaire), Vegard Breen (Nor, Lotto-Soudal), Julien Loubet (Marseille 13-KTM), Francis Mourey (FDJ), Chris-Anker Sörensen (Dan, Tinkoff-Saxo), Steven Tronet (Auber 93), Boris Vallée (Bel, Lotto-Soudal).

– Ils partent : Matthieu Boulo (Raleigh-GAC), Florian Guillou (retraite), Romain Feillu (Auber 93), Christophe Laborie (Delko Marseille-Provence KTM)

Propos recueillis par Nicolas Gréno, le dimanche 27 septembre 2015. Nous remercions Boris Vallée pour sa disponibilité. Crédits photos : Laura Gilboux et Eloïse Guillermic/cultureSPORT.

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