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Valérie Garnier : « L’équipe a envie d’aller faire un résultat à Rio »

BASKET. L’équipe de France féminine a débuté son long road-trip vers Rio. Les coéquipières de Céline Dumerc sont en prépa olympique à Anglet, cette semaine. Après quelques footings et quelques entraînements, elles disputeront un match amical contre le Brésil dimanche. Entretien avec Valérie Garnier, la coach des Bleues.

cultureSPORT Valérie Garnier

cultureSPORT : Quelle est la raison qui vous a poussé à inscrire le Pays basque sur votre road-book ?

Valérie Garnier : Après notre qualification pour Rio, il y avait un désir de trouver un endroit où nous pouvions conjuguer à la fois les paysages agréables et le travail. On est au milieu de notre grande campagne estivale, longue de trois mois. Nous avions envie que les filles puissent produire un travail studieux sur le terrain mais aussi profiter de tous les avantages que nous pouvons avoir ici.

« Tout le monde avait Rio en point de mire »

cultureSPORT : Avez-vous trouvé au Pays basque un QG de préparation idéal à l’image de la cité paloise pour les garçons ?

Valérie Garnier : L’équipe de France n’appartient, quelque part, à personne. Du coup, on change un peu les endroits. Mais là, nous sommes effectivement venus sur la Côte pour trouver un peu de soleil et pour voir la mer avant de réattaquer. Nous avons encore sept semaines à être ensemble.

cultureSPORT : Est-ce que les Jeux Olympiques ont réellement débuté pour vous lundi matin ou est-ce depuis que vous avez décroché votre billet pour Rio, à Nantes ?

Valérie Garnier : Forcément, il ne pouvait pas y avoir de Jeux Olympiques sans qualification. Nous faisions donc du tournoi de qualification olympique (TQO) notre objectif majeur. C’était une étape obligatoire. Tout le monde avait Rio en point de mire. Juste après le TQO, les filles ont eu huit jours de repos mérités. Il ne faut pas oublier qu’elles ont enchaîné la saison en club, avec près de soixante-dix matches pour certaines, et le TQO dans la foulée. Désormais, on se relance collectivement sur notre objectif. Quand on fait une compétition, c’est pour y performer. Il faut donc se mettre dans les meilleures conditions de travail possibles. On va faire un stage essentiellement basé sur le physique afin d’être prêtes.

« Du groupe londonien, il ne reste que 4 joueuses. Ce n’est pas la même équipe qui joue, ça en est une autre »

cultureSPORT : Vous détenez l’étiquette de vice-championne olympique en titre. Ce statut ajoute-t-il une pression supplémentaire avant d’attaquer le tournoi brésilien ?

Valérie Garnier : Non, mais ce qui s’est passé en 2012 a été quelque chose de particulier. Certes l’équipe de France a été médaillée d’argent à Londres, mais de ce groupe, il ne reste seulement que quatre joueuses. On ne peut donc pas dire que c’est la même équipe qui joue. Désormais, c’est une autre équipe de France. Une équipe a envie d’aller faire un résultat à Rio, comme on le fait depuis toujours, comme à l’Euro l’année dernière (les Bleues sont allées jusqu’en finale, ndlr). L’idée est de prendre le premier match comme le plus important. On verra ensuite où ça nous mène. On part au Brésil avec l’envie d’y performer. Les Jeux Olympiques, c’est bien beau, mais si on souhaite qu’ils soient le rêve dont on a envie, il nous faudra gagner des matches. Le souvenir restera agréable à condition de les remporter.

cultureSPORT : Pouvons-nous qualifier cette équipe d’alliance entre jeunes joueuses pleines de fougue et basketteuses expérimentées ?

Valérie Garnier : C’est quelque chose qui est voulu. Je trouve que cette mixité donne un collectif très intéressant. Il n’y a pas de clivage entre elles. Elles se sont toutes rencontrées et se reconnaissent en tant que joueuses appartenant à une même équipe. Cela fonctionne plutôt bien. Et puis il faut préparer l’avenir…

« Priorité aux joueuses du TQO »

cultureSPORT : Le groupe de douze joueuses qui a disputé le TQO, sera-t-il, sauf blessure(s), celui qui ira à Rio ?

Valérie Garnier : Comme je l’ai dit depuis le début : priorité aux filles qui ont joué le tournoi de qualification olympique. Après, il y a différents points sur lesquels nous devrons être attentifs : les performances, les blessures…

cultureSPORT : D’où la présence de deux joueuses supplémentaires (Romane Bernies et Marième Badiane) à Anglet ?

Valérie Garnier : Effectivement. Sur ce stage, on a des filles qui vont suivre un programme particulier, d’autres, plus expérimentées, doivent récupérer un peu, être gérées différemment. Comme certaines joueuses risquent d’être mises au repos sur certaines séances et comme je souhaite fonctionner avec un groupe de douze, j’ai demandé à deux jeunes sparring-partners, qui font partie de l’effectif des vingt-quatre, d’intégrer ce stage.

cultureSPORT : Leur situation au sein du groupe est-elle clairement définie ?

Valérie Garnier : Tout à fait. Romane et Marième m’ont immédiatement répondu de façon favorable. Je trouve que c’est intéressant parce que ça permet à de jeunes joueuses d’être au contact de cette équipe. Tout le monde sait pourquoi elles sont là. La situation est très, très claire.

« On a eu beaucoup de mal à trouver des équipes disponibles »

cultureSPORT : Avant de vous envoler pour Rio, vous allez affronter la Turquie, le Brésil et l’Australie en amical. Trois adversaires que vous allez retrouver en poule lors du tournoi olympique. Quelle importance revêt ces matchs amicaux et quel impact peuvent-ils avoir ?

Valérie Garnier : Ils nous permettent de nous jauger, de savoir où nous en sommes et de connaître les forces de nos adversaires. Après, c’est difficile de faire autrement. Pour le tournoi de Bordeaux, on a eu beaucoup de mal à trouver des équipes disponibles car d’autres matches sont organisés ailleurs et les équipes, appartenant aux continents autres que l’Europe, sont retournées chez elles après le TQO. Quand on fait une compétition comme les Jeux Olympiques, on se retrouve avec douze équipes mondiales. Tous les autres pays européens et mondiaux, eux, ne font rien. On ne peut donc pas trouver d’équipe pour « matcher » et se préparer. Quand on a pris contact avec ces formations, les poules n’étaient pas encore sorties. On ne savait pas. Certes, il y a des avantages et des inconvénients, maintenant est-ce qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients ? Lorsqu’on dispute un championnat, on se joue, on se rejoue. Parfois en demi-finale, parfois en finale…

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno)
Crédit photo : cultureSPORT/Nicolas Gréno

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