EURO 2016. En cette fin d’Euro, l’heure est au bilan et aux rétrospectives. Un championnat de foot européen sans fausse note, à part peut-être cette défaite en finale… Seule ombre au tableau dans ce tournoi qui a peut-être réussi à faire aimer le foot aux plus sceptiques…
– Billet d’humeur –
J’ai regardé tous les matchs de l’Euro. Tous sans exception. Même Croatie-Portugal… Le match où tu as le temps de faire une introspection de toi-même sur le canapé tellement il ne se passe rien. Pourtant, je n’aime pas le foot. J’ai toujours préféré le rugby, le sport des vrais mecs, celui où on saigne sur le terrain sans broncher. Mais au foot, pleurer toutes les larmes de son corps pour une égratignure au genou fait partie du folklore. Un folklore qui s’étend malheureusement au-delà du terrain, la partie sombre de ce sport qui, quoi qu’on en dise, est le plus populaire du monde.
J’ai donc appris à passer au-dessus de mes idées bien-pensantes anticapitalistes et je les ai regardés, nos jeunes 23 bleus. Une équipe fraîche, souriante, pleine d’espoir, porté par un Antoine Griezmann aussi sympathique que talentueux. J’ai rêvé à chaque passement de jambes de Paul Pogba, à chaque percée de Moussa Sissoko, à chaque coup franc de Dimitri Payet, à chaque tête d’Oliver Giroud. J’ai oublié mes réflexes de supporter rugbyvore. J’ai parlé de tacles, de transversale, de 4-4-2… Des mots bannis de mon vocabulaire depuis 2006… 2006, l’année où j’ai perdu mon goût pour le foot quand j’ai vu à quel point ce sport était cruel. Même dix ans plus tard, je croyais que cette blessure italienne ne se refermerait jamais…
J’avais tort ! Et même si la France est maudite, même si cette défaite en finale n’est pas liée à la supériorité des Portugais, mais bien à celui du destin, je relativise en me disant que ce n’est que partie remise. Cet Euro français nous a rassemblés, au moment où on en avait le plus besoin. Nous nous sommes retrouvés pendant un mois dans les fans zones, les bars, les salons des copains… Si bien qu’aujourd’hui, je me sens un peu perdue… Comme si je n’avais pas assez profité de mon amour renaissant pour le foot. C’est déjà terminé ? Mais pourquoi ? Je commençais à peine à comprendre les règles du hors-jeu…
Je me suis surprise à débattre sur les stratégies alors que je n’y connais rien. J’ai pronostiqué, et pas seulement sur le nombre de glissades sur la pelouse du stade de Lille. J’ai ri à chaque nouvelle vidéo des supporters Irlandais, vainqueurs incontestés de l’ambiance et des reprises de tubes des années 90. J’ai découvert des équipes extraordinaires avec en première ligne l’Islande. Ces Vikings ont laissé leur île durant un mois pour nous prouver qu’ils étaient aussi bons sur le terrain que dans les tribunes. Je me suis moquée des Suisses et de leurs maillots déchirés, avant que leur milieu de terrain Xherdan Shaqiri nous offre le plus beau but de l’Euro… J’ai cru qu’on était invincible. J’ai vibré, chanté, dansé, j’ai même pleuré à la fin, non pas parce que nous avions perdu, mais bien parce que tout ça était terminé.
Eline Erzilbengoa (@elineerzil)
Crédits photos : page Facebook officielle de l’UEFA Euro, AFP/Franck Fife et Jean-Philippe Ksiazek
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