Basket Interviews Les jeunes pousses du sport

Hortense Limouzin : « Je ne réalise pas encore. Championne d’Europe quoi… »

BASKET. En même temps que l’équipe de France féminine de foot U19, les basketteuses ont elles aussi remporté un titre européen. Interview avec Hortense Limouzin, présente dans le groupe tricolore.

Déjà médaillée d’argent lors de l’Euro U18 l’an passé, Hortense Limouzin vient de prendre sa revanche sur l’Espagne (74-44), championne en titre. Avec ses amies de l’équipe de France, elles incarnent l’avenir du basket tricolore. Désormais, une nouvelle page va s’ouvrir dans la carrière de la jeune basketteuse. Elle a quitté l’Anglet Côte Basque Basket, où elle a connu le titre national chez les cadettes ainsi que les playoffs de Nationale 2, pour l’équipe réserve de Basket Landes. Elle y retrouvera… Céline Dumerc, lors d’entraînements avec le groupe professionnel.

cultureSPORT Hortense Limouzin trophée U18cultureSPORT : Question bateau mais qui a toujours son importance : comment te sens-tu et que ressens-tu après avoir décroché un titre aussi prestigieux ?

Hortense Limouzin : Je crois que je ne réalise pas encore. Championne d’Europe quoi… Mais cela venir petit à petit. Je ressens la même sensation que l’année dernière : le soulagement de savoir que ces deux mois de préparation ont payé et ont porté leurs fruits. Le bonus, c’est qu’on revient avec la médaille en or autour du cou. C’est énorme… Je cherche mes mots…

« Oui, j’ai un sentiment de revanche. »

cultureSPORT : As-tu eu le sentiment d’avoir vengé les anciennes générations qui se sont inclinées en finale contre l’Espagne ?

Hortense Limouzin : L’Espagne a toujours été et sera encore longtemps, je pense, la bête noire de la France. L’année dernière, nous avions perdu en finale contre une Espagne dominatrice. Cette année, c’était nous. Ça fait plaisir de montrer que chez les jeunes, ce ne sont pas toujours elles qui l’emportent. Donc oui, j’ai un sentiment de revanche.

cultureSPORT : Il y a un an tu revenais avec une médaille d’argent autour du cou. Cette fois tu vas revenir au Pays Basque avec une breloque en or. Quelles sont les améliorations que tu as observées en une saison ?

Hortense Limouzin : L’équipe de l’an passé et celle de cette année étaient très différentes. Bien sûr, toutes les deux, à l’image des équipes de France, c’est-à-dire très défensives et présentes physiquement (rebond, jeu rapide). La différence que je pourrais observer, c’est que cette année, notre équipe était très, très complémentaire. C’est ce qui m’a le plus marqué. Chaque fille apportait sa pierre à l’édifice. Lorsqu’une joueuse rentrait sur le terrain, le niveau de jeu ne s’abaissait pas pour autant. Nous « avions du banc. » Bien sûr, il y avait quand même des joueuses majeures et des joueuses de rotation, comme dans chaque équipe.

cultureSPORT Hortense Limouzin équipe de France

cultureSPORT : Le titre des Bleuettes du foot a semble-t-il fait plus parler que le vôtre. Est-ce une déception de ne pas être aussi médiatisées que tes homologues du ballon rond ? Comment l’expliques-tu ?

Hortense Limouzin : J’ai souri quand j’ai vu que l’équipe de France de foot a gagné sa finale le même jour que nous et contre le même adversaire que nous, l’Espagne. Lorsque j’ai vu que leur finale était diffusée sur l’Équipe 21, je me suis dit « la chance ! ». Bien que nous étions en direct sur YouTube, mais ça reste différent. Je ne saurais pas comment expliquer cela, la FFF étant tout de même une fédération aux moyens très importants. C’est dommage c’est sûr, mais c’est comme ça et c’est à l’image de la médiatisation du basket féminin en France. Bien que cela évolue.

« Paris 2024, encore un rêve, une ambition très profonde. »

cultureSPORT : Une chose est sûre, les équipes de sport co performent aussi bien chez les femmes que chez les hommes et quel que soit la catégorie d’âge. À quoi cela est-ce dû selon toi ?

Hortense Limouzin : Je pense que cela est dû au système de formation qui est d’une grande qualité en France. Je parle pour le basket mais c’est pareil pour le foot, le rugby, etc. L’accent est énormément mis sur la formation puisqu’elle est le secret d’une réussite à long terme. C’est pour cela que la France arrive à performer dans toutes les catégories d’âge je pense… Bien sûr, quand je parle de la formation, je parle de la qualité des staffs, des entraîneurs, de tous les locaux mis à disposition ainsi que de tous les aménagements qui sont faits pour optimiser les performances.

cultureSPORT Hortense Limouzin France Espagne U18

cultureSPORT : Est-ce qu’avec ce titre tu commences à espérer disputer les Jeux Olympiques; en France, à Paris, en 2024 ? À 26 ans les U18 de 2016 incarneront notamment le basket féminin français.

Hortense Limouzin : C’est encore un rêve, une ambition très profonde ! Il va falloir continuer de travailler, de prouver chaque année qu’on a encore sa place dans l’équipe, ce qui n’est pas fait d’avance. En aucun cas ! Pour l’instant, je me concentre sur les échéances à court et moyen terme. En ce qui concerne les JO, je me prépare à soutenir la France cet été, simplement.

« Je ne dois pas laisser passer l’opportunité qui s’est présentée à moi. »

cultureSPORT : Désormais tu vas doucement te plonger dans un nouvel environnement, du côté de Basket Landes. Comment appréhendes-tu cette nouvelle expérience ?

Hortense Limouzin : Oui, direction les Landes ! Ces deux derniers mois, avec la préparation, je n’ai pas trop eu le temps de penser à Basket Landes et à la saison prochaine. Cependant, ça restait dans un coin de ma tête. J’ai hâte de commencer cette expérience et de la vivre à fond car l’opportunité qui s’est présentée à moi, je ne dois pas la laisser passer…

cultureSPORT : Tu vas donc jouer en Nationale 2 pour la réserve de l’équipe professionnelle de Basket Landes. Tu vas forcément rencontrer l’ACBB au moins à deux reprises dans la saison. Les retrouvailles vont forcément être spéciales…

Hortense Limouzin : Spéciales, mais ça sera forcément que du bonheur. Les matchs d’un club de Nationale 2 seniors contre une équipe de Nationale 2 espoirs sont assez particuliers. Je serais très heureuse de revenir à Anglet, certes avec de la pression et du stress. Je vais pouvoir revoir toutes ces personnes qui m’ont permis d’être là où je suis maintenant. Rejouer contre des anciennes coéquipières avec qui j’ai vécu de superbes choses, cela me fera très plaisir !

cultureSPORT : En plus des matchs en Nationale 2, tu vas t’entraîner avec le groupe élite de Basket Landes. Si j’évoque le nom de Céline Dumerc, que pourrais-tu me dire de cette grande dame du basket français ?

Hortense Limouzin : Oui j’ai la chance de pouvoir être partenaire d’entrainement de l’équipe pro. Je ne pense pas avoir encore réalisé que je vais avoir l’occasion de m’entraîner avec Céline Dumerc ! À l’heure actuelle, elle est l’égérie du basket féminin en France. Je l’ai très peu de fois rencontrée et côtoyée, si ce n’est presque jamais… Elle a un sens du jeu et un talent que personne d’autre ne possède et j’espère pouvoir prendre un maximum d’expérience en jouant avec ou contre elle.

« Je ne pense pas à un plan de carrière. »

cultureSPORT : Le fait de rejoindre Basket Landes et de t’entraîner avec le groupe qui évolue en Ligue Féminine, c’est tout un plan de carrière que tu as tracé ?

Hortense Limouzin : Non, l’opportunité est venue à moi en début d’année 2016. Je l’ai saisie puisqu’elle est énorme. Le poste de meneuse de Basket Landes est un poste performant avec Dumerc et Alexia Plagnard qui sont toutes deux de grandes joueuses. Ce n’est pas un plan de carrière, je vais faire cette année à Basket Landes, puis une autre je l’espère, travailler, essayer d’évoluer au maximum puis je verrais quelles portes s’ouvrent à moi. Je ne pense pas à un plan de carrière…

cultureSPORT : Selon toi, à combien évalues-tu les chances de médailles des Bleus de la bande à Parker et des braqueuses ?

Hortense Limouzin : Pour les Bleus, même s’ils perdent pas mal en prépa, je pense que leur équipe est à un bon niveau. Avec un Parker de gala pour ses derniers JO, ça peut le faire. Pour les braqueuses, idem, même si le niveau est très resserré. Je pense surtout aux équipes comme le Canada, l’Australie, la Serbie, l’Espagne et bien sûr Team USA, qui est énorme… Pour les deux équipes, je pense qu’un top 5 est réalisable avec, dans un coin de la tête, l’envie de deux belles médailles !

Ses coéquipières championnes d’Europe

Alexia Chartereau, Maeva Djaldi-Tabdi, Marie-Paule Foppossi, Tima Pouye, Kadiatou Sissoko, Ana Tadic, Emmanuelle Tahane (Centre fédéral), Camille Lenglet, Amandine Michaud (Nantes-Rezé), Loreen Kerboeuf (Mondeville), Myriam Djekounade (Montpellier).

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno – n.greno@culturesport.net)
Crédits photos : site officiel de la Fédération Internationale de basket-ball (FIBA) et page Facebook de l’Anglet Côte Basque Basket

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