Découverte

Le crossfit s’invite dans la cité béarnaise

DÉCOUVERTE. Ouverte seulement depuis le 15 août 2015, la salle Crossfit Wolfspirit détonne dans le paysage sportif palois et attire de plus en plus d’adeptes.

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Benoit (à gauche) et Rémi (accroupi au milieu), entourés de leurs élèves, symoblisent l’esprit d’équipe du crossfit

Pau et le sport : une relation étroite qui dure depuis des décennies. Quand on évoque le sport à Pau, on pense évidemment au rugby et à la Section Paloise qui compte trois titres de champion de France. On ne peut oublier également l’Élan Béarnais connu comme l’un des plus grands clubs du basket français ou dans une moindre mesure le Pau FC qui est remonté en National et le Billère Handball qui vise une nouvelle fois la D1. Mais ces derniers mois, une nouvelle discipline sportive s’est implantée dans la région béarnaise : le crossfit.

Un projet d’amis

Cette apparition, on la doit à un quatuor de copains (Rémi, Benoit, Julien et Sébastien) passionnés de crossfit et qui ont décidé d’apporter leur “pierre à l’édifice crossfit.” Curieux de découvrir une nouvelle discipline, je décide de me rendre dans leur box – terme qui désigne la salle de crossfit – situé dans la banlieue paloise. A peine la porte ouverte, je suis accueilli par les gérants de la box, Benoit et Rémi, sourire aux lèvres. D’entrée, je sens la passion qui les animent et leur désir de faire connaitre cette discipline assez confidentielle pour le moment. Ils m’expliquent d’abord leurs parcours : Benoit est banquier de profession et a quitté la région rochelaise depuis 7 mois pour se lancer dans cette aventure. De son côté, Rémi a une entreprise dans le bâtiment ; il s’est mis au crossfit depuis 3 ans et a longuement hésité à se lancer dans ce projet car il avait déjà tenté l’expérience une première fois mais sans succès.

Peu de liens avec la musculation classique

Avant de réaliser mon premier entrainement, j’ai envie (et peut-être le besoin…) de connaitre les bases de ce sport. Quand on arrive dans une activité nouvelle, on a toujours des aprioris et des idées toutes faites. Sur le crossfit, je faisais immédiatement le lien avec la musculation. Mauvaise définition : “le crossfit, c’est le sport du fitness. Le fitness, c’est l’état de forme, la capacité à performer. En crossfit, on va développer des qualités ; à la différence de la musculation, on cherche à être et non à paraître. Les objectifs sont simples : plus de cardio, plus d’endurance, plus de force afin de pas être pris au dépourvu dans la vie quotidienne. En résumé, c’est faire des mouvements polyarticulaires pour pouvoir faire des choses de tous les jours” dixit Benoit.

La box me parait assez vide : je m’étonne de ne voir que très peu de matériel par rapport à ce que l’on trouve dans les salles de sport traditionnelles. Rémi m’en explique la raison : “au crossfit, le matériel est très épuré par rapport à ce qu’on voit dans une salle de musculation. On cherche à faire des mouvements fonctionnels : on a tendance à tout isoler en musculation toutes les parties du corps. Ce n’est pas la même recherche : on ne cherche pas à avoir des bras de 55cm, ni à ressembler à Arnold Scharzwenegger. On développe des charges externes avec tout le poids de corps. Les bases du crossfit sont l’haltérophilie, le fitness et les sports d’endurance.

Un sport ouvert à tous mais qui reste confidentiel

Dans cette discipline, se côtoient des personnes de tout âge et de tous horizons. Le crossfit est fait pour tout le monde : dans l’aventure, on trouve des personnes revenant de blessure, des mères de famille, des sportifs, des non sportifs. La force du crossfit se trouve dans l’esprit d’équipe et l’entraide : Rémi martèle que “nous ne sommes pas dans une compétition ; l’objectif est que tout le monde finisse la séance” avant que Benoit ne complète : “il n’existe pas de groupes de niveaux. Le crossfit permet d’avoir des adaptations pour chaque personne. Les groupes sont limités à 12 personnes afin d’avoir un véritable suivi par le coach qui encadre la séance.

Cependant, aujourd’hui encore, même si le développement est croissant, le crossfit reste assez confidentiel, ce que regrette Rémi : “Le souci, en France, c’est qu’on est un peu en retard au niveau du crossfit. On a un problème juridique : ce n’est pas considéré comme un sport car ce n’est pas fédéré. le crossfit est un sport privé car c’est une marque déposée.” Le crossfit souffre également de la mentalité française : aux Etats-Unis, le culte du corps et de la beauté est très important, ce qui n’est pas le cas en France même si les choses commencent à évoluer, ce qui donne espoir à nos crossfiteurs.

Un entrainement physique et intense

Le crossfit n’ayant maintenant plus de secrets pour moi, il est temps de se lancer dans le grand bain. Pensant avoir des capacités sportives développées, je commence sereinement la séance. Je suis sûr de finir les exercices assez facilement. Mais rapidement, la confiance laisse place à la difficulté, tout comme mes collègues. C’est alors que l’esprit d’équipe ressort et au final, tout le monde finit la séance. Courbaturé, à bout de souffle, le crossfit m’a permis de voir que nos capacités physiques sont limitées et peuvent être décuplées si on y met la volonté. Mais au final, ces douleurs donnent la satisfaction d’avoir tout donné et de me rapprocher d’une des devises du crossfit : il est plus gratifiant de savoir faire quelque chose que de penser savoir le faire.

Thomas Ginesta (@thomasginesta)
Crédit photo : Crossfit Wolfspirit

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