DECOUVERTE. Dans cette deuxième partie, Guillaume Hervier le président de l’association Blind Tennis France livre son constat sur la place du tennis pour déficients visuels en France par rapport au monde et délivre son message : “il est possible de jouer aussi avec les valides” et encourage à venir jeter un coup d’œil pour faire avancer le handisport.
cultureSPORT : Où se situe la France dans cette discipline par rapport au reste du monde ?
Guillaume Hervier : Vu que nous avons débuté la promotion du sport seulement depuis deux ans, et que pour le moment, aucune instance officielle nous soutient, nous sommes encore assez marginaux dans le monde. Nous avons cependant participé au deuxième congrès international du blind tennis l’année dernière et sommes officiellement reconnus par l’IBTA (International Blind Tennis Association).
200 joueurs sont recensés en Angleterre. On y joue depuis les années 80 au Japon.
Guillaume Hervier
cultureSPORT : J’imagine que le premier tournoi international met en valeur des années de travail !
Guillaume Hervier : Le blind tennis est pratiqué un peu partout dans le monde, surtout au Japon où il a été inventé dans les années 80 et en Angleterre ou plus de 200 joueurs sont recensés. Il est également bien présent en Espagne, en Italie, en Argentine, au Mexique, aux Etats-Unis et à Singapour. Le tournoi international est donc l’aboutissement d’un travail de deux ans accomplit par le comité directeur de l’IBTA.
cultureSPORT : Quels sont vos objectifs au long terme ? En faire une discipline paralympique ?
Guillaume Hervier : Récemment, Joël Carton, un professeur de tennis niçois de 51 ans a rejoint l’association. Je l’ai rencontré lors d’un match amical que nous avions organisé à Angers avec mon club, il entraînait l’équipe de blind tennis de Nice, qui était venue nous affronter. Aujourd’hui, il est passionné par ce projet et m’aide beaucoup pour faire passer un cap au blind tennis en France. Grâce à son expérience et son sens du contact, il ouvre beaucoup de portes qui m’étaient auparavant fermés. Il était toute la semaine dernière à Paris au BNP Paribas Masters pour essayer de rencontrer la presse et des personnes de la Fédération française de tennis, afin que notre sport soit enfin officiellement reconnu et que d’éventuelles subventions nous soient octroyées.
Internationalement, oui, le but de l’IBTA est que le sport devienne un jour paralympique, à l’image du tennis fauteuil. Pour le moment, nous devons continuer à populariser le sport dans d’autres pays et à structurer notre organisation.
Le blind tennis est extrêmement agréable à pratiquer. Il est même possible d’organiser des matchs entre valides et déficients visuels.
Guillaume Hervier
cultureSPORT : Enfin, quel message voulez-vous adresser à ceux qui ne connaitraient pas votre discipline ou qui sont plutôt réticents ?
Guillaume Hervier : Celle-ci est, pour les déficients visuels, extrêmement agréable à pratiquer. Courir seul sur un court, est quelque chose de très rare pour nous et d’autant plus appréciable du coup. La sensation d’attraper une balle qui va à cent à l’heure et qui flotte dans les airs est très agréable et gratifiante. De plus, il est possible d’organiser des matchs entre des joueurs valides et des joueurs déficients visuels, en simple ou en double, et cela est également une grande joie pour nous et une énorme avancée pour le handisport en général.
Je voudrais donc dire à tout le monde de venir jeter un coup d’œil sur notre site ou nos réseaux sociaux afin de découvrir cette super discipline qui ne manquera pas de vous impressionner, j’en suis convaincu.
Propos recueillis par Pierre-Alexandre Carré (@carr_pierre64). Crédit photo de la une : page Facebook de Blind Tennis France.
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