RUGBY. Pro D2. Ce vendredi 25 août, Bayonne recevait Béziers avec le sentiment d’un rachat obligatoire. Une victoire inespérée teintée d’énervement pour les basques qui cravacheront jusqu’au bout du match (27-23, trois essais à deux).
- Coup d’envoi du match avec les filles de l’ASB / crédits : Pierre-Alexandre Carré-cultureSPORT
La fête est peu avant 20h30 et le coup d’envoi. À ce moment, Jean-Dauger célèbre ses « filles » de l’AS Bayonne soulevant leur titre de championnes sous les vivas des supporters massés dans les tribunes.
Dès les premières minutes officielles, l’ouvreur visiteur Thibauld Suchier est dans son match offrant même un coup de pied par-dessus la défense à la 4e pour un éventuel essai, mais l’arbitre revient à une faute qui ne sera pas récompensée de trois points. Bayonne plie déjà avec une alerte deux minutes auparavant par l’ailier Gmir et ne trouve pas encore de solutions. Le rythme est Biterrois et il permet aux visiteurs d’exploiter au maximum les sorties de balle lentes ou l’attentisme des locaux près des rucks pour partir en contre. Sur le jeu d’avant, l’ASBH avec de bons mauls met sur le reculoir les bleus et blanc même si Matt Graham (7) sera présent en défense avec quelques placages offensifs. C’est ainsi que Suchier des 40m ouvre le compteur (0-3, 12e). La volonté des Bayonnais à être maîtres chez soi est pourtant là mais c’est trop approximatif, trop d’en-avants.
Willie Du Plessis (10) joue plusieurs fois la touche au lieu de prendre les points et cela leur coûtera du retard au score. Martín Bustos Moyano (15) sera assez sécurisant sur ses coups de pieds en touche et usera de coups de pieds rasants, sans succès. Les locaux tentent de passer en puissance par le Fidjien Sevenaca Rawaca qui travaille comme un avant (12) ou Toma Taufa, le pilier droit (3), mais ils se feront vite corrigés en vitesse à la 24e par un contre de 65m initié par le demi de mêlée Julien Blanc dans son camp, avec à la conclusion en bout de ligne à droite Sabri Gmir (3-10, Suchier transforme). A la 33e, sur la même situation de jeu, Rémy Iona (12) affole la défense basque et Gmir manquera l’essai de peu.
A la 40e, Béziers mène 3-13. Tout ce qu’ils entreprennent ou presque est réussi : du jeu « main-main » où il y a du soutien pour infiltrer la défense, des prises d’intervalles dans des contres lointains. La charnière Suchier-Blanc est particulièrement tranchante. Bayonne reste groggy et ne pose malheureusement pas son jeu. Les sifflets du public attestent de l’absence de révolte, on les croit vraiment en perdition.
Pourtant au retour et dès la 43e, Du Plessis marque un essai près des poteaux après une longue séquence de pilonnage (10-13). Suchier toujours en jambes manque une pénalité. Les bleus et blancs secouent enfin leurs adversaires en mêlée et à la 54e, c’est le percutant et régulier namibien Van Lill qui termine le travail de ses camarades près des poteaux en résistant aux défenseurs. Pour la première fois, ils passent devant au score (17-13). Une faute en suivant sur un maul permet d’entretenir le suspense (17-16). À la 60e, Guillaume Rouet sort vite les ballons et Evrard Oulaï apporte sa puissance (trois défenseurs sur le dos à chaque fois), il y va de son essai neuf minutes plus tard (24-16). Dans la confusion d’une bagarre entre Oulaï et plusieurs biterrois, ceux-ci reviennent encore au score avec un essai collectif (24-23, 76e). Une minute plus tard, c’est Bustos qui mystifie deux défenseurs sur des feintes de passe le long de la ligne médiane qui sera fauché par Josh Valentine (9).
- La pénalité du 27-23 par Guillaume Rouet / Crédits : Pierre-Alexandre Carré-cultureSPORT
Adam Jaulhac (4) se fera justice mais il prendra un carton jaune. Sur cet acte d’anti-jeu, Rouet scelle le score à (27-23, 77e) légèrement décalé vers la gauche des vingt-deux. Sur une ultime touche sur leurs quarante après un ballon rendu par Jean-Baptiste Peyras (15) au pied, c’est terminé. Les biterrois par quelques actes d’anti-jeu laissent passer une victoire qui leur était promise. Quant à Bayonne, la seconde gifle passa si près, mais grâce à Pieter Van Lill, Du Plessis et Oulaï, la victoire est arrachée et leur capitaine n’est pas si abandonné. Messieurs, soignez encore vos plaies !
Première mi-temps
++ : Suchier, Blanc, mauls et les contres ASBH (Blanc, Iona).
Deuxième mi-temps
++ : Du Plessis, Van Lill, Oulaï, la mêlée bayonnaise.
Par Pierre-Alexandre Carré (@carr_pierre64)
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