En prélude du derby entre l’Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympique disputé ce jeudi 4 mars, quatre anciennes gloires des deux entités disputeront, au Trinquet Moderne, une partie de pelote pas comme les autres. Le « Pilota derby » a été organisé en faveur de l’association Au coeur des jumeaux, qui collecte des fonds afin d’installer des défibrillateurs sur différents lieux sportifs.

Épisode 2 : Né à Bayonne, Imanol Harinordoquy a grandi à Garazi avant de rejoindre le Biarritz Olympique. Forcément, le derby basque revêt une saveur particulière pour l’ancien biarrot, arrivé du côté d’Aguiléra en 2004. Avec les Rouge et Blanc, le vice-champion du monde 2011 a décroché deux boucliers de Brennus (2005, 2006), un challenge européen (2012) et disputé deux finales de coupe d’Europe face au Munster (2006) et au Stade toulousain (2010), où il a d’ailleurs terminé sa carrière en 2016.
cultureSPORT : Le derby est une formidable caisse de résonance pour mettre en lumière la cause défendue par l’association Au coeur des jumeaux, dont vous êtes le parrain…
Imanol Harinordoquy : On essaye d’organiser plusieurs manifestations par an. Je tente d’y répondre favorablement au maximum. Au coeur des jumeaux a pour but de sauver des vies en fournissant des défibrillateurs à de nombreux clubs sportifs. Très populaire, le derby, qui draine beaucoup d’enthousiasme et beaucoup de supporters, était l’occasion rêvée pour organiser ce premier « Pilota derby » et mettre, du même coup, la structure en avant. Elle offrira deux défibrillateurs aux associations de supporters des clubs (les Socios du BO et la Pena Baiona, NDLR).
cultureSPORT : Les morts subites sont un véritable fléau…
Imanol Harinordoquy : De plus en plus de cas se produisent autour des terrains et ce de plus en plus jeune. C’est pourquoi il est important de sensibiliser autour des gestes qui sauvent. Les personnes qui ne savent pas se servir d’un défibrillateur peuvent l’utiliser. C’est leur gros point fort. Des données se font automatiquement juste en l’allumant. Elles te disent comment il faut agir sur la personne atteinte d’un malaise cardiaque. Certes, on souhaite s’en servir le moins possible, mais cet outil peut sauver des vies.
“La pelote est un sport que je trouve magnifique et très complet”
Imanol Harinordoquy
cultureSPORT : Venons-en à cette fameuse partie entre anciens biarrots et bayonnais. Quel est votre rapport à la pelote ?
Imanol Harinordoquy : Lorsque nous avions des petites coupures, notamment à l’intersaison, j’y jouais plutôt que d’aller faire des footings. L’important était de prendre du plaisir dans un sport ludique. Plus jeune, j’aimais jouer à main nue, à petit gant et plus tard à pala. Depuis la fin de ma carrière, je joue souvent avec quelques anciens : Damien Traille, Julien Peyrelongue, Arnaud Héguy, Benoît August, Lionel Mazars. On a plaisir à se retrouver. Cela permet de garder un côté compétitif, c’est important. On essaye de jouer à notre niveau, en deux contre deux en trinquet. C’est un sport que je trouve magnifique et très complet. Pour nous, qui nous sommes souvent affrontés pendant plusieurs années, ce « Pilota derby » sera l’occasion de refouler les terrains et de remettre un peu de piment dans nos vies de sportifs.

cultureSPORT : Le réservoir d’anciens rugbymen reconvertis en pelotaris semble assez important. De quoi organiser d’autres éditions du « Pilota derby » ?
Imanol Harinordoquy : C’est toujours compliqué d’organiser des tournois, il faut que tout le monde se rende disponible. Mais l’idée est de lancer ce « Pilota derby » et de le faire perdurer, que ce soit avec nous ou avec d’autres joueurs. Ça peut devenir un rendez-vous avant chaque derby !
“Sur un derby, tous les compteurs sont remis à zéro”
Imanol Harinordoquy
cultureSPORT : Sur le plan sportif, comment sentez-vous ce derby ?
Imanol Harinordoquy : Suite à un non-match contre Vannes, le BO s’est donné une bouffée d’oxygène en allant gagner à Béziers (interview réalisée avant la victoire face à Oyonnax, NDLR). L’idéal serait de se servir de ce succès pour venir avec un esprit un peu plus léger à Bayonne. On sait que les derbys sont toujours compliqués. J’ai connu ça par le passé. Sur un derby, tous les compteurs sont remis à zéro. Même si, cette saison, l’Aviron est bien au-dessus et bien plus régulier en termes de contenu et de résultats, peut-être que, sur ce derby, les choses vont s’inverser ou se niveler. Ça promet d’être chaud. Quel que soit le classement des deux équipes, un derby reste un match à ne pas perdre. La pression sera peut-être plus sur les épaules des Bayonnais que des Biarrots. On sera là pour les supporter. J’espère voir un bon match de rugby !
Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno), au Trinquet Moderne de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), le lundi 25 mars 2019.
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