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Côte Basque Handball et Tardets : si proches et si différents à la fois

Ce samedi 25 janvier, Côte Basque Handball (leader de la poule 1) et Tardets (6e) s’affrontent dans un derby de Nationale 2 féminine qui promet déjà beaucoup. Les deux coachs, Mickaël Moreno et Mathieu Tauzin, se livrent dans un entretien croisé.

Interview réalisée avec Adour Presse

cultureSPORT x Adour Presse : La phase aller s’est terminée la semaine dernière. Que pensez-vous du parcours de votre adversaire ?

Mickaël Moreno : Suis-je surpris de leur performance ? Oui et non. Même si je pense que le niveau de N2 a peut-être descendu sur ces deux-trois dernières années, Tardets a toujours eu de la formation et des résultats. L’an passé, elles ont gagné la Coupe de France et sont montées. Elles l’ont mérité et sont dans la continuité. Je pense qu’elles sont à leur place. Je pense même qu’elles termineront dans le premier wagon, c’est-à-dire dans les six premières du championnat en fin de saison. Notamment grâce à leurs valeurs et au fait que Mathieu entretienne cette flamme.

Mathieu Tauzin : Côte Basque c’est l’ogre de la poule. Avant le match aller, j’avais prédit que cette équipe ne perdrait qu’un ou deux matches dans toute la saison. A mi-parcours, elle en est à onze victoires en onze matches. Ses grosses qualités résident dans sa défense, la meilleure de la poule, mais aussi l’homogénéité de son groupe. Lors des rotations, on ne voit pas de différence de niveau. Cette homogénéité de tout le groupe senior est importante, on s’en aperçoit bien à travers le parcours actuel de l’équipe de N3, qui après des débuts un peu hésitants est parfaitement revenu.

cultureSPORT x Adour Presse : Que pensez-vous d’un de l’autre en tant que technicien ?

Mickaël Moreno : C’est un casse-couilles (sic) dans le sens où il demande beaucoup d’exigence à ses filles. Je sais que parfois c’est dans le bon sens mais parfois ça peut les crisper. Après, tactiquement, c’est quelqu’un qui s’y connait. Il a déjà entraîné une équipe masculine au niveau national. Il sait ce qu’il fait et pourquoi il le fait. Maintenant, à nous de les faire déjouer pour être capables de remporter ce match.

Mathieu Tauzin : C’est un excellent technicien qui malgré son jeune âge s’est déjà forgé un joli palmarès. Il a été notamment le principal artisan de la montée de Bayonne en N1, puis lors de son passage en Normandie (Octeville), il a réussi à faire monter l’équipe en D2 et à l’y maintenir. Il est très malin et il sait tirer le maximum de ses équipes avec un bon relationnel avec ses joueuses.

cultureSPORT x Adour Presse : Que retenez-vous du derby aller à Tardets ?

Mickaël Moreno : C’était la première de Tardets en N2 et la première pour notre entente. Ce n’était pas un joli match mais il y a eu de l’engagement. Les deux équipes se sont rendues coup pour coup et ce jusque dans les vingt dernières minutes. Je sais que ça va être un match compliqué avec des filles qui en veulent, qui se battent, qui sont conquérantes. Elles viennent de gagner contre Blanquefort, il ne faut pas l’oublier. Il faut se méfier de ces équipes qui n’ont rien à perdre et qui jouent bien.

Mathieu Tauzin : Nous avons été pris dans tous les compartiments du jeu, nous n’étions pas au niveau, on le découvrait juste. Mais nous savions à quoi nous attendre face à un tel adversaire. Pour tout dire, nous avions pris ce match comme un match de Coupe, un ultime match de préparation pour la saison, car Côte Basque et nous, nous n’évoluons pas dans le “même” championnat. Nous savons que nous jouerons notre peau jusqu’au bout, et ce n’est pas face à de telles adversaires que ça se jouera pour nous, idem pour le match de samedi du reste.

cultureSPORT x Adour Presse : Comment expliquez-vous un tel vivier au Pays basque ?

Mickaël Moreno : On a toujours eu un vivier, après il faut savoir l’exploiter. On a toujours fourni, au niveau des sélections départementales ou même au pôle de Talence, des éléments qui jouent en national voire même dans les divisions supérieures (D1, D2). Maintenant, il faut être capable de les exploiter. C’est pourquoi, il faut qu’une des équipes joue au niveau national. Mais à un moment, certaines filles souhaitent aller au-dessus. Il faut donc être capable de remonter en N1 dans un premier temps et pourquoi pas, à moyen terme, de constituer une équipe de D2 afin de conserver ces meilleurs éléments.

Mathieu Tauzin : Les deux clubs n’ont rien à voir. Côte Basque a certes de bonnes joueuses basques, mais pas seulement, le club sait également attirer des bonnes joueuses du Pôle. Je dirai que Côte Basque HB c’est en quelques sortes une sélection des meilleures joueuses du coin avec des joueuses du Pôle en plus. De notre côté, c’est du basque local à 100 %. Ce n’est en rien comparable. Si vous voulez une image, samedi, le PSG va recevoir le Gazelec Ajaccio (rires).

Recueilli par Fabrice Borowczyk et Nicolas Gréno (@nicolasgreno). Crédit photo de la une : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

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