Un documentaire raconte l’ascension commune de deux amis d’enfance ainsi que toute la phase dâacclimatation prĂ©alable dans le dĂ©sert dâAtacama. Le film met en avant lâaventure humaine en parallĂšle de lâexploit sportif.
Tous deux coureurs ĂągĂ©s de 27 ans, Ătienne Loisel (Ă©galement skieur et alpiniste) ainsi qu’Antoine Retours (nageur, randonneur, baroudeur) se sont lancĂ©s Ă l’assaut du Nevado Ojos del Salado : le plus haut volcan du monde (6 893 mĂštres d’altitude), situĂ© dans le sud du dĂ©sert d’Atacama, dans le nord du Chili et Ă la frontiĂšre avec l’Argentine.
Si le premier, compĂ©titeur pur-sang, mĂ©lange les genres pour voyager et dĂ©couvrir les richesses naturelles de la planĂšte tout en exerçant son mĂ©tier dâaccompagnateur en montagne (Ăcosse, Maroc, Oman), le second, ingĂ©nieur Ă la mĂ©tropole de Lyon, est un vĂ©ritable globe-trotter ayant bourlinguĂ© dans des dizaines de pays (Sri Lanka, Guatemala, NĂ©pal).

Partis depuis le refuge Murray, camp de base nichĂ© en contrebas, ces deux passionnĂ©s de sports ont parcouru prĂšs de soixante kilomĂštres, avec 2 500 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif, d’une seule traite. Une performance jamais vue. « On parle de nombreux projets, quelques fois un peu fou, sourit Antoine Retours. Quand on peut se confronter Ă ce rĂȘve-lĂ , on se donne tous les moyens pour les rĂ©aliser. Nous nous Ă©tions prĂ©parĂ©s pendant six mois. Tout est trĂšs intense par rapport Ă notre vie de tous les jours. » « Nous avons voulu quitter la France, dĂ©couvrir dâautres pays, explique Ătienne Loisel. Le Chili est arrivĂ© comme une Ă©vidence. Comme je doute beaucoup, jâen ai eu Ă©normĂ©ment. Je me suis posĂ© Ă©normĂ©ment de questions. Je ne savais pas du tout comment mon corps allait rĂ©agir. »
Aventurier dans lâĂąme, Martin Fournier a soutenu les deux Normands pendant ces dix jours de tournage. Pour les assister au mieux lors de cette spectaculaire montĂ©e, le co-fondateur de la sociĂ©tĂ© 714 Production a donnĂ© de sa personne en effectuant une prĂ©paration physique. Pour son premier documentaire, il a dĂ» s’adapter Ă lâaltitude afin d’anticiper la montĂ©e avec son matĂ©riel et parvenir Ă les suivre, de prĂšs comme de loin afin de capter diffĂ©rents plans.

Au dĂ©part de cette virĂ©e au cĆur des montagnes chiliennes, le trio ne se connaissait pas. Pourtant, ils ont rapidement nouĂ© une amitiĂ©, perceptible dans le doc. « Ce film devait mettre en image un dĂ©fi sportif et une aventure humaine, rappelle Martin Fournier. Il sâagissait donc de trouver un Ă©quilibre entre les deux : ne pas uniquement se concentrer sur la performance mais laisser de la place Ă lâhistoire des deux protagonistes et la maniĂšre dont ils vivent cette expĂ©dition. »
Le rĂ©alisateur a optĂ© pour des plans au sol sur pied et des images aĂ©riennes, qui ont donc dĂ» ĂȘtre rĂ©alisĂ©es avant 13h pour Ă©viter vent et tempĂȘte. Pour utiliser le drone, il a acquis sa certification de pilote dâaĂ©ronef de lâaviation civile. Autre choix fort, Martin Fournier a Ă©galement utilisĂ© une Go Pro 7 (derniĂšre gĂ©nĂ©ration) pour les ascensions afin de capter les moments forts de la montĂ©e.

Comme la production ne savait pas si lâĂ©quipement vidĂ©o fonctionnerait en haute altitude, elle a dĂ» s’outiller en consĂ©quence pour faire face aux alĂ©as climatiques. Les conditions mĂ©tĂ©orologiques ont Ă©tĂ© contraignantes. ĂquipĂ© de filtres ND (densitĂ© neutre) afin d’attĂ©nuer une trop forte lumiĂšre, le matĂ©riel a subi sable, altitude, changements de tempĂ©ratures, condensation et vent, qui a soufflĂ© Ă plus de 100 km/h, entre 13h et 23h.
Avec des tempĂ©ratures qui pouvaient atteindre les moins vingt-cinq degrĂ©s la nuit, il Ă©tait est important de garder les batteries au chaud pour Ă©viter les problĂšmes de tension. Martin Fournier les a donc posĂ©es prĂšs de lui afin quâelles profitent de la tempĂ©rature du corps lors de son sommeil. Pour la recharge, des panneaux solaires ont Ă©tĂ© utilisĂ©s. Le drone, lui, possĂ©dait des batteries spĂ©cifiquement adaptĂ©es.
En tout, la camĂ©ra Sony A7III du rĂ©alisateur ainsi que les GoPro d’Antoine et Etienne ont captĂ© prĂšs de vingt-cinq heures de rushes. Pour que la bande son colle au mieux aux images et au scĂ©nario, cinq musiciens ont imaginĂ© et conçu une musique originale servant de fil conducteur. Si un micro avait captĂ© le son pour un rendu authentique, des passages en voix-off ont toutefois Ă©tĂ© ajoutĂ©s.

OJOS, LES YEUX ENNEIGĂS DU DĂSERT Film documentaire de 714 Production (26 minutes) RĂ©alisateur : Martin Fournier Producteur : ValĂ©rian Guestre Monteuse : Ălisa Levassort
Le film est en location VOD au prix de 2,30 euros : l’intĂ©gralitĂ© des sommes rĂ©coltĂ©es sera reversĂ©e Ă la Fondation AbbĂ© Pierre et Ă la Fondation des HĂŽpitaux de Paris-HĂŽpitaux de France.
Les palmarĂšs d’Ătienne & Antoine
Ătienne Loisel
- Ultra Tour du Beaufortain (105km)
- Traversée des grands lacs alpin (90km trail et 7km de natation en binÎme avec Antoine Retours)
- Ascension express du Mont Blanc (deux fois en ski depuis Chamonix, une fois en style alpin estival depuis les Houches)
- Ascension du Jebel Toubkal (4167m)
- Pierra Menta ski-alpinisme (deux fois finisher)
- Dizaines de victoires sur différents trails et KV nationaux
Antoine Retours
- Everest base camp (Népal)
- Ascension Kala Patar (5700m, Népal)
- Ascension Volcan Fuego (4000m, Guatemala)
- TraversĂ©e des grands lacs alpin (90km trail et 7km de natation en binoÌme avec Ătienne Loisel)
- Traversée Nord-Sud à la nage du lac du Bourget (20km)
- Ultra Tour du Beaufortain (105km)
- Ultra trail de MadĂšre (85km)
Nicolas Gréno (@nicolasgreno) avec communiqué de presse. Crédit photo de la une : 714 Production.


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