DÉDOUBLEMENT. La saison dernière (2013-2014), Clara Marceau a vécu une année faste. Engagée dans deux championnats différents, la Nationale 3 de handball mais aussi en Elite 2 (également appelé challenge Armelle Auclair) de rugby, elle est finalement montée à l’étage supérieur (Nationale 2) avec l’Anglet-Biarritz Olympique et a été sacrée championne de France avec l’AS Bayonne. Rencontre avec une sportive modeste et reconnaissante envers ses deux équipes.
Culture Sport : Le journal « Sud Ouest » va te remettre l’Oscar du sport dans la catégorie amateur au Pays Basque. C’est une fierté pour toi d’être sacrée devant des sportifs comme Loïc Chetout, qui vient notamment de signer un contrat pro chez Cofidis, et Maritxu Chapelet-Housset, triple championne du monde de pelote Basque ?
Clara Marceau : Je pense qu’ils le méritent plus que moi. Ce sont des performances individuelles. Moi, je remercie mes deux équipes (du hand et du rugby). Dans ce sacre, elles l’ont autant mérité que moi grâce à leurs performances. J’ai évolué avec des joueuses qui ont un potentiel énorme !
Culture Sport : Ton coach à Anglet-Biarritz, Tamas Marchi, a été élu comme meilleur dirigeant. Peux-tu nous le décrire en quelques mots ?
Clara Marceau : Tamas Marchi, notre coatch, est à la fois “Tomimi” et “Tomy”… Il prend beaucoup sur ses épaules, il est investi à 2000% pour nous que ça soit dans la préparation des matchs autant que dans notre bien être. Sans oublié qu’il a son petit caractère aussi (rires).
Culture Sport : Comment faisais-tu pour concilier rugby et handball ?
Clara Marceau : Pour concilier le rugby et le hand, j’ai entamé une avant prépa physique dès la fin de ma saison de hand 2012-2013 grâce à un coach sportif à Studio Fitness, à Anglet, Brice Steiniger. Pendant la saison, j’ai continué à m’entraîner avec la prévention de blessure en plus de mes entraînements. Après, pour la gestion de mes entraînements de hand/rugby, mes deux entraîneurs Jean-Michel Gonzalez (rugby) et Tamas Marchis (hand) essayaient de s’arranger au mieux.
Culture Sport : Quelles sont les caractéristiques communes de ces deux sports ? Est-ce que l’on peut dire qu’ils se ressemblent un peu ?
Clara Marceau : Ces deux sports ont fait mon équilibre durant cette saison. Ce sont des sports collectifs, avec ballon, où il y a du contact. Mais dans la préparation du match, le vestiaire, l’ambiance, les sensations, la cohésion et le jeu, tout est différent. Après l’un m’a beaucoup aidé dans l’autre et vice versa.
Culture Sport : Pourquoi avoir choisi de continuer avec Anglet-Biarritz, en Nationale 2, et pas avec l’AS Bayonne, pour tenter de remonter dans le Top 8 ?
Clara Marceau : Je suis revenue à Anglet/Biarritz il y a cinq ans. Nous avons commencé en pré-région et nous avons évolué jusqu’à la Nationale 2. J’avais envie de vivre cette évolution. De plus, les déplacements sont plus éloignés et le nombre d’entraînements ont augmenté. Pour moi, le rugby était une échappatoire et partir à l’aventure. Je ne pensais pas du tout intégrer l’équipe 1. On m’a donné une véritable de chance de pouvoir faire les deux.
Culture Sport : Penses-tu qu’une fusion entre l’Anglet-Biarritz Olympique et l’Aviron Bayonnais soit un jour possible afin de construire un grand club de hand au Pays Basque ?
Clara Marceau : Anglet-Biarritz et l’Aviron ? Oui, tout est toujours possible. D’un côté, avec l’ambiance du derby et de l’autre si les clubs visent des divisions plus hautes, pourquoi pas… Mais je pense que c’est encore trop tôt pour en parler.
Culture Sport : Vous êtes actuellement très bien classées dans la poule 1 de Nationale 2, à égalité avec Rochechouart (22 points). L’objectif maintien est quasiment atteint, la montée est-elle dans le viseur désormais ?
Clara Marceau : Non pas exactement. Notre objectif, c’est dix victoires pour obtenir le maintien. Pour le moment, nous sommes à 7/8 matchs… On n’est pas encore au milieu de la saison. L’an dernier, l’Aviron Bayonnais a fait un impressionnant début de saison et leur phase retour a été très dure pour les joueuses. On joue donc match après match, en essayant de ne pas décevoir ni le public qui vient, ni notre coach et surtout nous même. Du coup, ça serait une saison de plus réussie.
Culture Sport : Comment t’es tu sentie durant la période où tu as à la fois été sacrée championne de France de seconde division (puis loupé la qualification pour intégrer le top 8) mais aussi la montée de N3 à N2 avec l’ABOHB ?
Clara Marceau : Tu passes par beaucoup d’émotions. J’ai repensé à tous les entraînements, aux matchs de la saison en hand et rugby, à mes entraîneurs, à chacune de mes coéquipières qui m’ont permis de m’enrichir sportivement et humainement. Tu te dis que c’est pour vivre tout cela que tu as autant travaillé et que tu veux être au mieux pour apporter le maximum à tes deux équipes. C’était un super challenge !
Culture Sport : L’équipe de France féminine de hand va débuter ses championnats d’Europe lundi, contre la Slovaquie. Que penses-tu du niveau actuel des Bleues et peuvent-elles monter sur le podium ?
Clara Marceau : J’ai vu quelques matchs de leur préparation. Une amie, Gnonsiane Niombla, a été sélectionnée. Alors je lui souhaite le podium, mais surtout de finir championne d’Europe !
Culture Sport : Comment vois-tu ton avenir ?
Clara Marceau : Le sport prend une place très importante dans ma vie mais j’ai découvert un métier que j’aime tout autant. Je compte passer mon concours supérieur et si tout se passe au mieux, je devrais partir mais pas avant deux ans, au moins.
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Propos recueillis par Nicolas Gréno. Merci à Clara Marceau pour sa collaboration. Crédits photos : Laury Rousseau, profil Facebook de Clara Marceau.
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