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Julien Montet : “Si je me qualifie pour Tokyo, il est possible que je continue jusqu’en 2024”

Il visait une qualification pour les prochains Jeux Olympiques, mais le Coronavirus a rebattu les cartes. Tête de proue de la section rame de l’Aviron Bayonnais, le Basque, qui va privilégier son futur professionnel jusqu’en février 2021, n’entend pas baisser les bras et espère toujours composter son billet pour Tokyo.

Une grande partie des questions a été posée par des followers du compte Instagram de l’Aviron Bayonnais, dont nous avons la charge depuis la mi-janvier.

@emilio.hvostoff : Comment ça va ?

Julien Montet : Ça va bien, le confinement s’est plutôt bien passé. Même si je n’avais pas les sensations du bateau, j’ai pu bosser physiquement en faisant du gainage et de la musculation.

cultureSPORT : Comment t’es-tu organisé ?

Julien Montet : J’avais emprunté un ergomètre mobile au club. Cet outil permet de se rapprocher des sensations du bateau. Il n’y a que la coulisse (NDLR : le siège) qui bouge. Du coup, ça atténue un peu la puissance et ça se rapproche davantage du rythme d’un bateau. J’avais également pris des barres de muscu, des poids et un vélo. J’avais tout le nécessaire et la place pour installer tout cela sur ma terrasse.

@guillaume_dhld : Qu’as-tu fait pour concilier études et aviron ?

Julien Montet : Tu vas être un peu déçu (rires). Après un BEP bois et matériaux, j’ai bossé en tant que menuisier de mes 18 à 26 ans. Au début de ma carrière, j’étais à mi-temps mais au bout de deux-trois années, j’étais en contrat d’insertion professionnelle avec la Fédération (NDLR : payé à 50% par la boite et à 50% par la FFAviron, le conseil régional et le club). Du coup, j’ai donc eu un aménagement du temps de travail. À 26 ans, j’ai fini par démissionner. J’en avais assez de la menuiserie. Depuis, je suis devenu policier. J’ai commencé sur Bordeaux pendant deux ans puis j’ai fait six mois à Bayonne. Aujourd’hui je suis sur Toulouse et je bénéficie d’un aménagement un peu plus important, à hauteur de 70% à 100% (NDLR : l’équivalent de 60 jours de travail). Je suis détaché par la police du fait du statut du haut niveau.

@romtouille : Pourquoi la pointe ?

Julien Montet : Comme mon coach de l’époque (NDLR : à 15 ans) voulait faire un bateau de pointe, un quatre barré, je me suis tout de suite spécialisé dedans. Une année après, nous avions décroché le titre de champions de France en cadets. J’ai ensuite gagné les sélections nationales en juniors en deux sans barreur. Je suis resté dans le secteur de pointe quasiment toute ma carrière. Toutefois, comme la transition espoirs-élites avait été un peu compliquée, j’ai fait deux ans en secteur couple. J’avais ressenti le besoin de me recentrer sur moi-même et de prouver de quoi j’étais capable. En pointe, on a toujours un binôme mais on n’est pas forcément associé avec les meilleurs. J’ai donc eu besoin de faire ces trois saisons en skiff et ça a plutôt bien marché : j’avais fait les Mondiaux et les championnats d’Europe. Je suis revenu en pointe en 2017.

cultureSPORT : Entre ces deux spécialités, laquelle préfères-tu ?

Julien Montet : La pointe ! Après je ne suis pas fermé. Après Tokyo, j’envisage peut-être de faire un début de saison en skiff. Le point positif de cette discipline, c’est que ta valeur propre ressort. Si ça va vite, c’est grâce à toi, dans le cas contraire, c’est de ta faute. Je trouve ce bateau intéressant. Cependant, je suis actuellement en quatre sans barreur et cela me convient parfaitement.

L’objectif ultime reste Tokyo.

Julien Montet

@françois_teroin : Est-ce que tu continues après Tokyo ?

Julien Montet : Vu que la saison est quasiment arrêtée, j’ai décidé de repartir en école de police, dès le mois de juin, afin de passer un grade supérieur (NDLR : jusqu’en février 2021). À la base, je ne devais rentrer qu’après les Jeux mais j’ai préféré anticiper pour en être débarrassé. Je dois le faire de toute façon. Si je parviens à me qualifier pour les Jeux de Tokyo, il y a de fortes chances que je continue jusqu’à Paris.

cultureSPORT : Les Jeux de Paris 2024 restent-ils un objectif pour toi, du coup ?

Julien Montet : J’ai une vie de famille avec une compagne et un gosse. J’ai 30 ans, je commence à me faire presque vieux (rires). Tout dépendra donc de comment ça se passe après mon école de police ainsi que de ma qualification ou non pour les Jeux. L’objectif ultime reste Tokyo.

Julien Montet sur la Nive. Crédit photo : DR.

cultureSPORT : Le fait de ne pas pouvoir se louper ajoute-t-il une pression supplémentaire ?

Julien Montet : Je ne préfère pas encore penser à Paris. Je n’y pense pas à vrai dire. Vu qu’il y a une année supplémentaire, tout dépendra vraiment de ma motivation après Tokyo. Le fait que les Jeux aient été reportés m’a un peu cassé le moral. C’est pour cette raison que je vais en profiter avec l’école pour ensuite pouvoir me focaliser, les six mois qui suivront, sur les Jeux. Avec la pression de la sélection et de ma scolarité, l’année a été un peu compliquée à gérer.

@jp_izart : Pourquoi aimes-tu l’aviron et plus précisément à haut niveau ?

Julien Montet : Pour le dépassement de soi et l’esprit d’équipe. Ce sont de bonnes valeurs. Après, il faut que ça reste du plaisir. Quand j’ai commencé à l’Aviron, je ne courrais pas derrière les performances. Elles venaient toutes seules. Mais au fur et à mesure que tu rentres dans le moule du sport de haut niveau, tu aimes t’entraîner, tu te dépasses et tu veux toujours montrer que tu es le meilleur. À force, c’est évident (rires), mais c’est ce qui m’a réellement fait continuer d’année en année et percer dans le haut niveau. Dans tous les cas, il y a souvent des points positifs à ressortir comme les résultats. Même quand ça marche, tu as envie d’en faire plus, du coup, tu te remets au boulot.

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno). Crédit photo de la une : DR.

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