La famille avironnarde s’est agrandie avec la naissance de la section pentathlon moderne, une discipline olympique ultra complète.
« Le pentathlon à l’Aviron ne s’inscrit pas par opportunisme mais relève d’un parcours construit motivé à plusieurs stades, explique d’emblée Romain Mathey, président de la vingt-troisième section bayonnaise. Les bases fondatrices du pentathlon au Pays Basque avaient déjà été esquissées par le regretté maître d’armes François Kayser. » Décédé en 2014, le fondateur de la section escrime aspirait à en bâtir une deuxième, dédiée uniquement à ce sport présent au programme olympique depuis 1912. Son vœu a enfin été exaucé.
Du Grec Penta (cinq) et athlon (combat), cette discipline historique requiert de nombreuses qualités : « la vitesse de la course, la précision du tir au pistolet, l’explosivité de l’épée, l’endurance de la natation et la concentration à l’équitation », détaille Romain Mathey. « Enchaîner ces cinq épreuves n’est pas évident pour tout le monde, poursuit Sylvain Privé. Il faut avoir l’envie, la capacité et se donner le temps. » C’est peut-être ce qui explique pourquoi la fédération « est toute petite. » À ce jour, on dénombre une cinquantaine de clubs répartis partout sur le territoire. Peu de structures sont représentées en Nouvelle-Aquitaine (1). « Du coup on peut devenir un pôle phare dans le coin », soutient le nouveau maître d’armes bayonnais. Ce dernier prend pour exemple Perpignan la Catalane, « un des plus grands clubs de France », dont a fait partie la vice-championne olympique en titre Élodie Clouvel, véritable fer du pentathlon tricolore.
Une mobilisation commune
Suite à son affiliation à la Fédération Française, l’Aviron Bayonnais Omnisports a rejoint d’autres grandes associations comme le Toulouse Université Club, le Racing Club de France ou encore le VGA Saint-Maur. « Il y a de quoi faire, s’enthousiasme Sylvain Privé, promu référent technique de la section. Il y a une motivation, une envie, des moyens et une belle structure qui peut permettre ce type de développement. Le pentathlon est un réel moyen de rassembler plusieurs sections tout en se lançant dans un vrai et beau challenge. »

L’existence de trois des cinq disciplines au sein de l’Omnisports (athlétisme, escrime, natation) va permettre une mutualisation des expertises et des savoir-faire. Le plateau technique – composé de la salle d’armes François-Kayser à Lauga, du stade de la Floride et la piscine des Hauts de Sainte-Croix – a quant à lui été présenté fin octobre à Éric Michel. « On a de la chance que le directeur technique national adjoint nous suive, déclare Sylvain Privé. Il nous donne un gros coup de main. » Afin de compléter cette offre, deux partenariats ont été noués : un premier avec le Cheval de Trois à Espelette, dirigé par Delphine Rouquette, pour la partie équine, un second avec un policier et un militaire mobilisés, bénévolement, pour le tir.
Margaux en figure de proue
Première – et pour le moment – unique licenciée, Margaux Le Strat, cavalière de formation (galop 7), a forcément dû se diversifier. C’est ainsi que la jeune sportive a découvert l’escrime en 2020. Les dirigeants espèrent accueillir, en plus de leur figure de proue, une dizaine d’autres membres d’ici les trois prochaines années. Maintenant que la section a été lancée, le principal objectif des gestionnaires est de démocratiser cette discipline à tous les niveaux, des petits jusqu’aux plus grands, à commencer par les adhérents des sections escrime et athlétisme.

Il existe toutefois un petit désagrément comme le soulève Sylvain Privé : « tout le monde n’a pas les capacités de faire du cheval. » Mais une stratégie consiste à initier les débutants à la toute dernière épreuve du pentathlon moderne : le laser run. « S’il y a bien deux choses que les jeunes adorent c’est courir et jouer au pistolet. » En plus du laser run, deux autres variantes sont proposées : le triathle (natation, laser run) et le tétrathlon (ajout de l’escrime). « Ces combinatoires possibles ouvrent ce sport complet à beaucoup de futurs athlètes en herbe », conclut Romain Mathey. Avis aux amateurs !
La galaxie pentathlon à l’Aviron
Pentathlon moderne : Romain Mathey (président), Cathy Le Strat (secrétaire générale), Philippe Scohy (trésorier), Margaux Le Strat (pentathlète)
Escrime : Jean-François Bargetzi (président), Sylvain Privé (maître d’armes)
Natation : Patrick Carrey (président), Julien (coach)
Athlétisme : Yves Vignau (président), Tommy (coach)
Équitation : Delphine Rouquette (directrice du centre Cheval de Trois)
Tir : Michel Courtant (armurier)

Le pentathlon en quelques mots
Après les épreuves d’escrime (épée), de natation (200 mètres nage libre) et d’équitation (saut d’obstacles – 12 à 15 – répartis sur 350 à 450 mètres) arrive l’ultime étape : le laser run. Comparable au biathlon, ce combiné allie tir au pistolet et course à pied (quatre tours de 800 mètres). Les athlètes prennent le départ à des intervalles de temps établis en fonction du nombre de points cumulés. Le premier qui franchit la ligne s’impose.
- (1) Pentathlon Béarnais (Lons), Biscarrosse, Bordeaux Étudiants Club, Mérignac, Port-d’Envaux (à côté de Saintes), Bonnac-la-Côte (dans la banlieue de Limoges) et Égletons (Corrèze).
Nicolas Gréno (@nicolasgreno). Crédit photo de la une : Léa Do Val.
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