Alors que certains coureurs ont dĂ©jĂ enfourchĂ© leur vĂ©lo du cĂŽtĂ© de lâAustralie, dâautres prĂ©parent bien au chaud la saison Ă venir. Pas de Jeux olympiques cette annĂ©e, mais de nombreux enjeux : quels seront les prochaines Ă©closions ? Quels sont les objectifs des coureurs ? Existent-ils des tensions internes ? A quoi ressemblera le peloton-version 2013 ? Culture Sport fait le point durant ce mois de janvier.
Ag2r La Mondiale : de lâautre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre
Il fĂ»t un temps, pas si lointain, oĂč AG2R sâefforçait de briller sur le Tour de France, au sacrifice du reste de la saison. Les tentatives juilletistes se sont succĂ©dĂ©es et les retombĂ©es positives nâont guĂšre suivi. En 2012, lâĂ©quipe savoyarde a frĂŽlĂ© la rĂ©trogradation en deuxiĂšme division. En bon manager, Vincent Lavenu a embrayĂ© et change complĂštement de stratĂ©gie pour 2013. Fini les exigences en France, maintenant, câest de lâautre cĂŽtĂ© des Alpes que ça se passe ! Domenico Pozzovivo rejoint ses compatriotes Nocentini, Montaguti, et Belletti pour tout miser sur le Giro. Le grimpeur de poche italien quitte sa maison-mĂšre pour vivre lâaventure du World Tour. Mais lâex-Colnago pĂšche souvent par irrĂ©gularitĂ©. Lavenu a prĂ©vu le coup et compte toujours sur Gadret pour seconder le transfuge, mais doit se soustraire de Nicolas Roche, tentĂ© vers lâaventure Saxo Tinkoff. AG2R change donc de cap, et de philosophie : tous coureurs qui nâont pas satisfaits la direction sont redirigĂ©s vers la porte de sortir, faisant place aux sprinteurs Hutarovich et Appollonio qui vont enfin ĂȘtre libres. Le cyclo-crossman Chainel dĂ©barque Ă©galement. Mais la meilleure acquisition reste le jeune Betancur. DĂ©jĂ trĂšs affĂ»tĂ© en 2012, sa progression constante devrait lui promettre une saison fructueuse, sur des terrains qui nâont guĂšre sourit Ă sa nouvelle formation : les classiques ardennaises. Bref, AG2R change complĂštement de cap, en espĂ©rant amĂ©liorer les rĂ©sultats au passage.
Argos-Shimano : les bourreaux de Katusha
« Enfin » doit se dire la direction dâArgos-Shimano. Cela fait quelques annĂ©es que la structure batave fait pression pour atteindre le graal, le World Tour. Comme une rĂ©compense pour lâacharnement, lâĂ©quipe a reçu son cadeau de fin dâannĂ©e, des mains du pĂšre NoĂ«l Mc Quaid. Ce dernier a prĂ©fĂ©rĂ© repousser Katusha du cercle fermĂ©, et ce pour des raisons restĂ©es secrĂštes ! Si la pertinence du choix est remise en question, la mutation dâArgos est mĂ©ritĂ©e aprĂšs une exceptionnelle saison 2012 couronnĂ©e par la domination de Degenkolb dans les emballages massifs de la Vuelta. Dans la philosophie « on ne change pas une Ă©quipe qui gagne », lâeffectif ne bouge guĂšre fonciĂšrement. Seuls les Ă©lĂ©ments peu convaincants sont remplacĂ©s par quelques belles promesses : notamment le rĂ©cent vainqueur du Tour de lâAvenir Warren Barguil, le sprinteur Nikias Arndt, et le cannibale de la catĂ©gorie espoir : Janse Van Rensburg ! Lâaccent est toujours tournĂ© vers la jeunesse, et conserve le duo Kittel/Degenkolb aux commandes. Cette annĂ©e, les deux allemands seront alignĂ©s ensemble sur la Grande Boucle, palliant les Ă©ventuelles blessures. Marcel Kittel en a dâailleurs fait la douloureuse expĂ©rience lâan dernier, ruinant les attentes du manager Iwan Spekenbrink. Mais le sprinteur dâoutre-Rhin nâa pas pour autant déçu : il est lâun des rares coureurs qui puissent tenir tĂȘte au monstre Cavendish. Avec une Ă©quipe entiĂšrement tournĂ©e vers cette spĂ©cialitĂ©, Argos en oublie les autres terrains, comme dâhabitude. Geniez sây est brĂ»lĂ© les ailes, et dâautres grimpeurs ont Ă©galement tentĂ© lâaventure, en vain. Sans Ă©quipiers dĂ©vouĂ©s, il est difficile de percer. Warren Barguil peut-il faire lâexception ? Son talent peut jouer en sa faveur, et la direction lui laissera le temps de le prouver puisque les grimpeurs ne sont pas la prĂ©occupation premiĂšre.
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