Nicolas Bachoffer, fer de lance de l’Handisport Pays Basque, joueur dans l’équipe de basket fauteuil, va disputer demain, en compagnie de ses équipiers, une rencontre importante face à Blanquefort, comptant pour le championnat de Nationale 1C. La formation Angloye se produira dans la salle El Hogar (17h), en lever de rideau du 32ème de finale de l’Anglet Côte Basque Basket contre Colomiers (20h). L’organisation de ce bel événement, programmé pendant les 24 heures du sport féminin, était pour nous l’occasion d’aller à sa rencontre.

Le match contre Blanquefort, en lever de rideau
Culture Sport : D’où vient cette idée de « coupler » ces deux rencontres (l’une est programmée à 17h, l’autre à 20h) ?
Nicolas Bachoffer : C’est une volonté du Conseil d’Administration de l’ACBB mais aussi d’Handisport Pays Basque. Après, c’est toujours pareil. Il faut trouver le bon créneau horaire, la bonne journée. Avec l’ACBB, nous avons la chance d’avoir un partenaire qui a eu très vite l’état d’esprit nécessaire pour accepter le basket différent. Ce genre de manifestation, même si elle se déroule pendant les 24h du sport féminin, c’est quand même avant tout deux matchs de basket, l’un en fauteuil, l’autre debout. Ils vont se dérouler au même endroit et quasiment à la même heure. Une journée comme demain est importante pour moi à titre personnel. C’est l’aboutissement d’un grand travail. Je crois que nous n’avions jamais réussi à faire un match, ici à El Hogar, en lever de rideau. J’espère que nous allons avoir le même public, en tout cas la même conjoncture, la même structure. Jouer dans la salle El Hogar, je l’ai souvent fait. Jamais en lever de rideau de l’équipe de Nationale 2 par contre. C’est une satisfaction pour moi. Je suis certain que ça l’est aussi pour le Président Pascal Arnaudin. Je crois que c’est une volonté commune. J’espère que ça se reproduira ! Ca se reproduira sans doute au moins une fois avant nos fins de saisons respectives. Normalement ça se déroulera lors de nos dernières journées (le 11 avril).
J’espère que les gens se diront : « pourquoi nous n’en avions pas vu avant ? ».
Culture Sport : Dans quel état d’esprit êtes-vous à vingt-quatre heures de cette rencontre importante pour vous ?
Nicolas Bachoffer : J’attends ce match avec impatience. Il y a un peu de stress aussi. J’espère que tout va bien se passer. Cette opération des 24h du sport féminin prend un peu d’ampleur. De nombreuses personnalités (politiques, des instances régionales) vont venir. Nous n’avions pas vu cela comme cela au début avec Pascal Arnaudin. J’espère vraiment que le handi basket sera à la hauteur. Son image va briller ! Contre Blanquefort, ça sera un gros match, il y aura du spectacle. J’espère que les gens se diront : « pourquoi nous n’en avions pas vu avant ? ». Je crois que Pascal doit être content que ça puisse se faire car nous en avions parlé il y a très longtemps. Je pense que tout le monde a à y gagner.
Culture Sport : Vous vous rapprochez de plus en plus de l’ACBB, en quoi est-ce important pour votre structure ?
Nicolas Bachoffer : Dans cette idée-là, pourquoi ne pas aller plus loin ? D’abord pour le club Handisport Pays Basque ça serait un nouvel air frais, un souffle donné au sport handi qui en a besoin dans tous les cas. Et je pense que pour l’ACBB c’est bien aussi car ça permet d’avoir une activité totalement différente tout en ayant le même projet, le même jeu. Je crois que c’est enrichissant pour tout le monde.
Les 24 heures du sport féminin
Culture Sport : Perle Bouge, vice-championne Paralympique d’aviron à Londres, en 2012, va donner le coup d’envoi de la rencontre des SF1 contre Colomiers. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre coéquipière ?
Nicolas Bachoffer : Même si nous avons déjà eu des femmes dans notre équipe, Perle demeure actuellement la seule dans l’effectif. Il faut savoir qu’elle a débuté par le handi basket. C’était son sport de base avant qu’elle ne commence l’aviron en 2008 et que ça accroche très rapidement. De temps en temps, lorsqu’elle est là, Perle continue de jouer avec nous. C’est une pièce importante dans notre équipe. Demain, elle donnera le coup d’envoi du 32ème de finale du Trophée Coupe de France, tout comme Aline Quemper, qui le fera pour notre match face à Blanquefort. Je trouve que cette initiative traite à égalité ces sportives de haut niveau. A mon avis, la reconnaissance du public sera la même.
Culture Sport : Vous avez également entraîné les filles de l’ACBB pendant très longtemps !
Nicolas Bachoffer : Effectivement, mais j’ai arrêté cette année. J’ai donc entraîné jusqu’à la saison précédente (2013-2014) lorsque je coachais les seniors féminines 3. J’en retiens de très bons souvenirs mais aussi de moins bons comme tout entraîneur ! Le jour où j’ai commencé à coacher, ça n’a pas été une petite révolution dans le club, loin de là. En revanche, pour moi, oui. Mais ici, à l’ACBB, ça n’a choqué personne que je sois sur le banc des entraîneurs. Lorsque l’on parle de mon handicap, c’est pour en rigoler et c’est le cas depuis très longtemps. Quelque part, ça a été une satisfaction personnelle mais c’est quelque chose que je ne vais pas spécialement mettre en avant. J’étais bénévole, j’ai passé le diplôme d’entraîneur comme tout le monde, et ça s’est passé très naturellement. Je ne pense pas que ça n’aurait pas été pareil ailleurs.
Propos recueillis par Nicolas Gréno. Crédits photos : Cécile Nutte, Handisport Pays Basque.
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