VOILE. Tall Ships Regatta (29 avril-11 mai). Sous le parrainage d’Yvan Bourgnon, 35 postières prendront le départ d’une étape de cette course internationale entre Sines (Portugal) et Las Palmas (Canaries), à bord du légendaire Belem.
![départ_Lisbonne_BD[1]](https://i0.wp.com/culturesport.net/wp-content/uploads/2017/04/dc3a9part_lisbonne_bd1.jpg?resize=950%2C534&ssl=1)
Le défi qu’elles se sont lancé est au moins aussi fou que ceux que s’impose régulièrement leur parrain. « Chacun mérite d’avoir son défi à sa hauteur, lance Yvan Bourgnon. Même si pour un marin habituel, cela semblerait plutôt banal et classique, elles vont devoir se surpasser pour accomplir ce genre d’expérience. Quand tu habites Dijon, que tu n’as jamais vu la mer et que tu te retrouves dans une aventure pareille, ce n’est pas évident… »
Âgées entre 23 et 58 ans, 76 femmes du groupe La Poste avaient été retenues sur dossier, en février dernier, afin de participer aux épreuves d’une rigoureuse sélection physique et mentale à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). « Les tests sportifs étaient intéressants, avoue le skipper. Même si ce n’est pas non plus les Jeux Olympiques, le comité a été assez rude dans ses choix. » En est sorti une liste de 35 postières. Elles prendront le départ d’une des étapes de la Tall Ships Regatta, « une épreuve qui n’est pas seulement ouverte aux compétiteurs, dixit Bourgnon. Son objectif est de faire participer un peu tout le monde. »
Le mal de mer, l’esprit d’équipe
Ces “Gazelles de la mer” s’apprêtent donc à vivre une expérience à la fois unique et exigeante. Pendant dix jours (29 avril-11 mai), elles vogueront au large entre Sines (Portugal) et Las Palmas (Canaries). « Je suis très heureuse d’avoir été sélectionnée après des mois intenses en émotions, c’est une opportunité incroyable de participer à une course internationale », déclare Alexia Lambert, l’une des six factrices qui vont embarquer sur le Belem, bateau mythique et imposant. « C’est clair qu’il est très impressionnant et prestigieux ce voilier, souligne Bourgnon. Pour la plupart, elles ne savent même pas si elles ont le mal de mer et si elles vont réussir à dormir. C’est hyper intéressant au niveau phycologie et esprit d’équipe. Elles vont arriver, sans transition, dans un univers qui leur est complètement inconnu. Il va falloir qu’elles montrent qu’elles peuvent s’adapter. Même si elles ne se connaissaient pas, j’ai senti vachement de resserrement. Tout d’un coup, elles se sont dites : “Je vais me retrouver toute seule sur ce putain de navire, il vaut mieux que je m’entende bien avec mes copines pour être solidaire dans la dureté.“ C’était plutôt sympa à voir. »
Comme la voile est une discipline qui demande du tempérament, un esprit d’équipe sans faille, un sens aigu des responsabilités et une capacité à gérer l’attente, les protégées du “Gladiateur des mers” devront allier dynamisme, polyvalence et rigueur. « J’ai senti pas mal d’appréhension, beaucoup de questionnements : sur la sécurité, comment elles allaient manger, réussir à gérer tout ça. Ce sont des points sur lesquels il a fallu que je les rassure. Mais sur le Belem, il y a déjà 17 ou 18 bonshommes d’équipage. Elles vont être encadrées et formées. »
Depuis 2004, plus de 6 500 candidates
Au-delà de l’aventure sportive, cette action permet également de découvrir des personnalités et de détecter des talents. Après avoir participé au rallye Aicha des Gazelles du Maroc (de 2004 à 2015), le groupe La Poste perpétue cette tradition avec la Tall Ships Regatta.
Nicolas Gréno (@nicolasgreno – n.greno@culturesport.net)
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