Marlène Harnois est une femme comblée. De son périple Londonien, la taekwondoïste ramène non seulement une belle médaille de bronze mais aussi une multitude de souvenirs. Championne d’Europe, en mai dernier, dans la catégorie des moins de 63 kg, la Française d’origine Québécoise était une des favorites en moins de 57 kg pour décrocher l’or. Elle attend désormais les Jeux de Rio en 2016, où elle pourra envisager, à nouveau, de jouer la gagne. En vacances dans son Canada natal, cela n’a pas empêché Marlène Harnois de répondre gentiment à nos questions.
Dans les différentes interviews que nous avons pu lire ou entendre, vous aviez dit que l’or était votre principal objectif. Vous avez décroché une belle médaille de bronze. C’est une réelle contre performance ou vous êtes heureuse de cette breloque Olympique, qui est déjà une consécration ?
Malgré mon objectif, qui était de remporter la médaille d’or, je reste super heureuse de ma médaille de bronze car je l’ai gagné. J’ai dû me mobiliser après ma défaite en demi-finale pour revenir et remporter la finale de repêchage. J’ai tout donné et ça été le combat de ma vie. Pour moi, ma médaille est une super belle victoire qui vient récompenser mon parcours sportif.
Au Canada, comment est perçu le taekwondo. Est-il beaucoup pratiqué de l’autre côté de l’Atlantique ?
Le taekwondo est assez développé en Amérique mais c’est plus l’art martial traditionnel qui est mis en avant que le sport Olympique.
Représenter la France alors que l’on est Québécoise, ça fait quoi ? Quelles sensations avez-vous ressenti pendant La Marseillaise lors de votre titre Européen en mai dernier ?
Ça fait plaisir, parce que la France a cru en moi des le début de l’aventure et m’a donné les moyens de réaliser mon rêve. Alors, pour moi, quand La Marseillaise résonne dans un stade, c’est la plus belle manière de dire merci à toute l’équipe qui contribue au quotidien à ma réussite.
D’ailleurs, la France (meilleure nation) a décroché dix médailles à ces championnats d’Europe dont trois titres pour les femmes. Comment expliquer ces performances ?
Myriam Baverel (médaillée d’argent en 2004 dans la catégorie des plus de 67 kg, ndlr) ! Notre entraîneur a fait un boulot remarquable ces dernières années avec le collectif féminin. Elle a vraiment réussi à optimiser au mieux le potentiel de chaque fille de l’équipe et créer une véritable dynamique au sein du groupe. Chaque jour, on se dépasse à l’entraînement, on élève notre niveau et on se fait progresser mutuellement.
Quel bilan tirez-vous de vos premiers JO ? Le village Olympique, l’ambiance au sein du groupe France, l’atmosphère particulière des Jeux…
Une aventure extraordinaire ! Ce qui m’a le plus marqué ce sont les rencontres que j’ai pu faire avec des sportifs, leur simplicité, leur sourire, leur encouragement. Je pense notamment à Laura Flessel qui est venue me supporter le jour de ma compétition et qui a rassemblé tous les bleus autour des valeurs de l’olympisme.
N’avez vous pas peur que votre discipline ne disparaisse des Jeux Olympiques à Rio en 2016 ?
Non, notre discipline demeure au programme Olympique en 2016. La question se posait pour les JO de 2020 mais vu la réussite des Jeux Olympiques de 2012, l’intérêt grandissant pour notre discipline et son évolution… je suis confiante !
Est-ce vrai que vous lisez Grazia ou Elle entre deux combats ?
(rires) Oui j’adore lire des magazines féminins entre mes combats car ça m’aide à gérer l’attente qui peut parfois être longue (plusieurs heures). Ca me permet de m’échapper, de créer une coupure. Ensuite, je me remobilise à fond avant le prochain combat !
L’an passé, vous avez obtenu une licence en journalisme. Démarchez-vous déjà chez certains médias ou attendez-vous la fin de votre carrière ?
Je suis chargée de communication chez Conix Services depuis déjà deux ans et mon employeur me permet de concilier mes horaires de travail avec mon planning sportif. Aujourd’hui, je me plais dans mon boulot et j’ai la chance de travailler dans une boite à taille humaine qui m’encourage également sportivement.
Après vos vacances passées au Canada, quel est votre programme ?
Dans l’immédiat, j’essaie de répondre au plus grand nombre de sollicitations afin de contribuer à la promotion de mon sport et de partager mon aventure Olympique avec le public. Ensuite, à la fin du mois de septembre, je vais reprendre l’entraînement en vue du championnat du Monde programmé à la fin du mois de mai au Mexique.
Crédit photos : Page Facebook officielle de Marlène Harnois
Ping : Marlène Harnois : "Je suis passée de vivre mes rêves à subir un cauchemar éveillé" | Culture Sport