Ce mercredi a lieu les championnats du monde du contre-la-montre. Et le prochain à endosser le maillot arc-en-ciel pourrait bien être Fredrik Kessiakoff. Comment le Scandinave a atteint ce statut alors qu’il n’avait aucune référence dans le domaine il y a douze mois ? Culture Sport vous trace son parcours atypique…
Un profil à la Cadel Evans
Il y a encore douze mois, le nom de Kessiakoff n’était pas très connu au sein du peloton. Considéré comme un bon grimpeur, le Suédois affichait au compteur trois années de professionnalisme. Âgé de trente-deux ans, le pensionnaire de la formation Astana a intégré le cyclisme sur route assez tard, la faute à une première partie de carrière consacrée au VTT. Récoltant quelques médailles dans les championnats national, européen, et mondial, le Suédois stagne et décide de se relancer sur le bitume. C’est en 2009 qu’il intègre Fuji-Servetto, créée sur les cendres de la sulfureuse Saunier Duval. Neuvième du Tour de Romandie, Kessiakoff peut rêver d’un parcours à la Cadel Evans. Mais ce résultat sera son seul fait d’arme cette année-là. Alors que l’équipe est en pleine restructuration, il préfère changer d’air vers une équipe plus crédible : Garmin. Mais la mayonnaise ne prend pas et le Suédois prend vite la poudre d’escampette, direction Astana. Chez les Kazakhs, Kessiakoff retrouve ses sensations de grimpeur à l’occasion du Tour d’Autriche qu’il remporte haut la main. Il confirme ce renouveau en début de Vuelta. Mais c’est en 2012 que son palmarès va prendre de l’ampleur, grâce à un autre domaine : l’effort solitaire.
Devenu une référence en deux mois
Sa carrière prend un tournant sur le chrono de Gossau sur le Tour de Suisse. Tous attendaient Fabian Cancellara, mais l’Helvète échoue devant son public. La faute pour deux secondes concédée à ce surprenant Suédois. On savait de lui que son expérience sur le VTT lui permettrait de bien figurer dans ce genre d’exercice. De là à le voir sur la plus haute marche du podium en étonne plus d’un. Il enchaîne avec le Tour de France. Avec trois épreuves chronométrées, le pensionnaire de l’équipe Astana a l’occasion de confirmer ses qualités de rouleurs. Mais le scénario de la course lui en empêche car il préfère se consacrer à la lutte pour le maillot à pois. Finalement battu dans sa quête par Thomas Voeckler, il se reconcentre sur le contre-la-montre. A voir la méforme du champion en titre Tony Martin et de l’indisponibilité de Fabian Cancellara, Kessiakoff sait que ses chances de médailles à Valkenburg enflent. Il se permet un dernier test sur la Vuelta. Test concluant : il s’impose sans conteste. Repoussant les cadors Contador et Froome à une vingtaine de secondes.
Une concurrence à son avantage
Ce premier succès glané sur un grand tour l’a définitivement classé parmi les meilleurs de la discipline. Alors Kessiakoff peut-il endosser le maillot arc-en-ciel mercredi ? Cette question était encore improbable il y a trois mois ! Pourtant, le Suédois pourrait bien devenir le prochain champion du monde du contre-la-montre. Surtout lorsque l’on évoque la concurrence. Tony Martin vit une année difficile, Fabian Cancellara est blessé suite à sa chute des Jeux Olympiques, Bradley Wiggins est à bout de souffle : aucun médaillé de 2011 n’est en mesure de gagner cette année. Il faut donc s’orienter vers Alberto Contador, Chris Froome, voire Thomas De Gendt. Or, ces trois coureurs ont été battus par le Suédois sur le chrono espagnol. Cette édition limbourgeoise serait donc la chance de Fredrik Kessiakoff…
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