Le billet d'Maillet Roller hockey

Le billet d’Maillet : l’effet papillon

ROLLER HOCKEY. La fin de saison en Nationale 1 nous enseigne une chose. Une petite broutille peut entraîner de grandes et fâcheuses conséquences.

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La ritournelle de l’effet papillon est connue de tous a priori, mais rappelons-la rapidement. Il s’agit du principe qu’un battement d’aile de papillon au Brésil est censé pouvoir entraîner une tornade au Texas. C’est la théorie du chaos où les événements s’enchaînant et se renforçant engendrent une funeste conséquence.
Prenez Tchernobyl par exemple, ce n’est pas une catastrophe née d’un fait isolé. C’est la conséquence de plusieurs dysfonctionnements (onze semble-t-il) qui consécutivement les uns aux autres provoquent l’explosion d’un réacteur nucléaire. Les grands accidents du monde ne sont jamais le fait d’un élément mais bel et bien de la succession de plusieurs.

Dans le cas qui nous concerne que s’est-il passé ? Un soir de match, le préposé d’une table de marque se trompe en ne retranscrivant pas le bon code de pénalité d’un joueur. C’est une méprise que tout le monde aurait pu commettre. Là-dessus, les arbitres vérifiant le rapport de match ne s’aperçoivent pas de l’erreur. C’est là aussi une méprise que tout le monde aurait pu commettre. Et finalement, le capitaine de l’équipe concernée, lui non plus ne relève pas l’erreur en signant le rapport de match. C’est toujours une erreur que tout le monde aurait pu commettre.
La suite ce sont des tergiversations, des prises de position, des objections, des contre objections mais ce n’est pas le sujet qui nous amène ici. Les décisions sont prises, puis contestées, c’est le sens des choses me direz-vous et le roller hockey ne fait pas exception en la matière.

Cette affaire en Nationale 1 est là pour nous rappeler plusieurs choses. Tout d’abord, les règlements de ce sport laissent la place à l’interprétation et c’est un problème considérable. Un règlement ce doit être oui ou non, et pas oui mais ou non mais. Partant de ce constat, ceux qui savent chercher les points de faiblesses sauront toujours les trouver dès lors qu’ils existent. L’un des abonnés de l’excellente page Facebook, RH Infos, estimait il y a plusieurs semaines que dès lors qu’on s’engage en championnat on doit accepter de se plier à ce que propose le règlement et non pas venir s’en servir ensuite lorsqu’on est pris en défaut. Propos somme toute assez légitime, mais les puristes pourront sans doute dire que oui, on s’engage mais qu’on ne se laissera pas marcher sur les pieds par un cadre réglementaire imparfait. Chacun est libre de sa propre opinion d’autant que dans le cas actuel de « l’affaire Tours », à la base il ne s’agit pas d’une entorse au règlement mais bel et bien d’un enchaînement de loupés conduisant à une situation quasiment bloquée.

L’autre point qui ressort de cette affaire est que l’erreur est humaine. Concept simpliste qui n’excuse rien mais qui n’a pas moins de pertinence. Souvenez-vous qu’il y a quelques années, deux arbitres dont un très expérimenté, n’avaient pas remarqué que la licence d’un dirigeant était invalide, provoquant ainsi l’onde sismique qui s’est alors appelée « l’affaire Rethel ». Il y aura encore des erreurs de table de marque, il y aura encore des licences invalides qui passent au travers de la vigilance de personnes compétente et cela, même un règlement limpide et juridiquement indéboulonnable ne pourra jamais nous en prévenir.

Cela ne doit pas nous empêcher d’avoir le devoir de perfection, autant qu’il est possible. Car une erreur de transcription nous amène aujourd’hui à une situation terrible où l’on en vient même à envisager l’annulation d’un championnat, rendez-vous compte la gravité potentielle du merdier !
J’ai estimé il y a plusieurs semaines que nous traversions de fait la saison la plus noire que nous ayons connue depuis sans doute « l’affaire Rethel ». C’est un propos qui m’a été reproché mais que je maintiens. Et il m’amène à rappeler que toutes les composantes de ce sport ont un rôle à jouer et que tous ces rôles sont essentiels.

On pourra se consoler, sans doute, en se disant que dans quelques semaines nos Bleus, nos Bleuets et nos Bleues à la conquête du monde en Italie auront sans doute de quoi nous redonner matière à sourire. D’ici là souhaitons que tout se termine aussi sereinement que possible et sachons apprendre de cette affaire en en tirant un bilan objectif afin de pouvoir ramener de la justesse et de la justice lorsqu’une autre erreur sera à nouveau commise par une personne compétente et de bonne volonté.

Yann Maillet (@YannMaillet72), RH Infos, pour cultureSPORT
Crédit photo : Pierre-François Joubert via la page Facebook des Apaches de Tours

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