TOUR DE FRANCE. L’un des plus grands rouleurs de sa génération, l’excellent finisseur suisse Fabian Cancellara espère réaliser un dernier coup d’éclat sur un terrain à sa convenance. En plus, la ligne est tracée à quatre bornes de son domicile…
Il a couru ces quinze premières étapes planqué dans le peloton, lui, le Suisse habitué aux habits de lumières. En onze participations, Fabian Cancellara (Trek-Segafredo) a paradé avec le Maillot Jaune durant vingt-neuf jours. C’est le plus grand total pour un coureur n’ayant jamais gagné le Tour. La tunique dorée lui tenait tellement à cœur qu’il avait fait l’impasse sur l’édition 2013, orpheline de prologue ou de chrono inaugural.
Cette année aussi, Cancellara n’avait pas spécialement prévu de s’aligner au départ du Mont Saint-Michel. Mais lorsqu’il a vu sa ville natale s’ajouter au parcours 2016, il n’a pu résister. Le Bernois de trente-cinq ans, qui s’apprête à pédaler une dernière fois dans son pays en tant que coureur pro, a fait de cette étape son principal objectif de la saison, juste avant le chrono des Jeux Olympiques.
Bis repetita après Compiègne ?
Quadruple champion du monde de la spécialité, il a terminé loin de son successeur désigné, Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), lors du premier exercice en solitaire vendredi. Vingt-troisième à 3’15 » du Hollandais, le Suisse, qui ne semble pas dans une grande forme, se met actuellement au service de son leader Bauke Mollema, dauphin de Chris Froome (Sky) au général.
Mais neuf ans après son coup d’éclat à Compiègne, Cancellara espère remettre ça. En 2007, Maillot Jaune sur les épaules, le pensionnaire de la CSC, menacé par Tom Boonen au général, était sorti à la flamme rouge, tel un poursuiteur. Après avoir repris le quatuor de tête (Matthieu Ladagnous, Nicolas Vogondy, Stéphane Augé et Frederik Willems), il est parti s’imposer.
Un parcours à sa convenance
Comme ce fut le cas à Compiègne, Spartacus va de nouveau rouler sur une portion pavée dans les ultimes hectomètres aujourd’hui. De quoi lui (re)donner des idées. « On va longer l’Aar avant d’affronter la première montée pavée (250m à 7%), décrivait Cancellara dans Vélo Magazine. S’ensuivent une portion plate et une nouvelle montée de 600 mètres à environ 8%, qui conduira les coureurs à la flamme rouge. Le dernier kilomètre est plat. La victoire peut aussi bien revenir à un sprinteur qu’à un puncheur. »
Une indication que le directeur de la Grande Boucle affirme. « C’est une étape faite pour les sprinteurs mais pas tout à fait, précise Christian Prudhomme. Il y a deux bosses et quelques virages difficiles à négocier en descente. Aura-t-on une bagarre entre les puncheurs-finisseurs, qui auront pris quelques dizaines de mètres d’avance, et le peloton, qui reviendra très fort ? » Quoi qu’il en soit, « je vous laisse imaginer la joie du public s’il s’impose, déclarait Thierry Gouvenou dans le guide officiel du Tour. Mais c’est peu dire qu’il aura une pancarte dans le dos. En tout cas le final sera haletant. » Si une grande majorité des spécialistes prévoient une arrivée groupée dans les rues de la capitale suisse, la dernière véritable occasion pour les sprinteurs de briller avant les Champs-Elysées, Fabian Cancellara espère déjouer tous les pronostics en bernant tous ses amis sprinteurs.
Nicolas Gréno (@nicolasgreno)
Crédit photo : page Facebook officiel de l’équipe Trek-Segafredo
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